Une célébrité précoce
Elève de David, Gros, échoue au Prix de Rome en 1792, mais veut néanmoins partir pour l’Italie et obtient son passeport en 1793, grâce à son maître. Installé à Florence, puis à Gênes, il vit de commandes de portraits, avant sa rencontre décisive, en novembre 1796, avec Joséphine Bonaparte, l’épouse du général, en route pour Milan, qui lui ouvre une brillante carrière de portraitiste et de peintre d’histoire au service de Bonaparte et de son entourage.
Bonaparte au pont d'Arcole
Son portrait de Bonaparte au pont d’Arcole (1796) fut son premier chef-d’œuvre, exposé au Salon de 1801, qui connut une célébrité précoce.
A la recherche d'un chef-d'oeuvre
Quelques années plus tard, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, destiné à faire taire les rumeurs d’abandon des malades en Syrie par le conquérant, connaît un immense succès, que Gros ne parvient pas à renouveler, malgré sa Bataille d’Eylau (1808), qui reste son autre œuvre maîtresse, issue du concours organisé pour fêter cette demi-victoire de l’Empereur.
Sous l’Empire, l’artiste se partage entre peintures d’histoire et portraits et connaît un grand succès. Mais après la chute du régime, toujours à la recherche d’un nouveau chef-d’œuvre, et en proie à une dépression chronique, il ne parvient pas à devenir le nouveau maître de l’école française, que l’on attend pour remplacer son maître David, exilé. En plein mouvement romantique, auquel il avait autrefois donné la première impulsion, il se replie dans un néo-classicisme exacerbé, avant de se donner la mort en 1835.
Ses oeuvres
Versailles est l’un des musées où l’on peut voir le plus d’œuvres de Gros.
Dans la salle du Sacre a pris place la Bataille d’Aboukir (1806), commandée par Murat. Dans les salles de l’Empire se succèdent quelques-uns de ses plus célèbres tableaux napoléoniens :
Bonaparte haranguant ses troupes à la bataille des Pyramides (1809) ; l’Entrevue de Napoléon 1er et François II d’Autriche après la bataille d’Austerlitz (1806-1812) ; Napoléon recevant la soumission de Madrid (1809-1810). De nombreux portraits sont aussi présents : Le général Bonaparte au pont d’Arcole (1796) ; Duroc, grand-maréchal du Palais (1806) ; Daru, ministre du département de la Guerre (1813) ; Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, et Catherine de Wurtemberg (1808) ; le Maréchal Victor, duc de Bellune (1812) ; le Général Legrand (1810) et son épouse, née Henriette Scherrer (1814) ; ainsi que celui, collectif, de Napoléon 1er distribuant les croix de la Légion d’honneur aux artistes au Salon de 1808 (1808, resté inachevé). D’autres œuvres datent de la Restauration : Louis XVIII quittant les Tuileries en mars 1815 (1817) ; la Duchesse d’Angoulême (1817) ; Charles X passant la revue au camp de Saint-Léonard en 1825 (1827).