Rose Bertin

Rose Bertin 1747-1813

La marchande de modes de Marie-Antoinette 1747-1813

Marie-Jeanne Bertin, dite Rose Bertin, voit sa vie de marchande de modes prendre un tournant lorsque Marie-Antoinette, jeune reine de France, fait d’elle sa « Ministre des modes ». Aux côtés de la souveraine, la couturière va considérablement influencer l'habillement et fonder les prémices de la haute-couture.

Nom complet
Marie Jeanne Bertin
dite Rose Bertin

Titre
La marchande de modes de Marie-Antoinette

Dates
1747-1813

Ses traces à Versailles
Dans la garde-robe de Marie-Antoinette par Mathieu da Vinha

Chargée par Louis XVI d’organiser les plaisirs de la Cour, Marie-Antoinette se passionne particulièrement pour la mode. Afin d’assurer le succès de ses apparitions, la Reine n’hésite pas à recevoir la roturière Rose Bertin en tête-à-tête pour écouter ses conseils esthétiques, quitte à enfreindre l’étiquette.

Ainsi, Rose Bertin influence la mode de son époque en lançant sans cesse de nouvelles tendances comme le grand habit de Cour, les hautes coiffures ou les robes champêtres en mousseline qui habillaient Marie‑Antoinette à Trianon. À ce titre, elle est rapidement considérée comme la « Ministre des modes ».

Marie-Antoinette « à la rose »

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Forte de sa position, dans l'intimité de la Reine, Rose Bertin devient la première marchande de modes du royaume, ce qui lui permet d’amasser une fortune considérable. Parmi ses clients, on compte la famille royale, la portraitiste Élisabeth Vigée Le Brun, le marquis de La Fayette ou encore les reines étrangères. Néanmoins, à l’approche de la Révolution, alors que le peuple meurt de faim, de nombreux pamphlets dénoncent le « faiseur de luxe corrompu et corrupteur ».

Dès les premiers jours de la Révolution, les modistes s’inspirent des événements pour confectionner de nouvelles créations, comme les jarretières « à la Mirabeau » ou encore les chapeaux « à la Desmoulins ». Réticente, Rose Bertin refuse de créer les robes « à l’égalité » ou les fichus « à la Constitution », et fournit seulement quelques cocardes. En revanche, elle continue à livrer des vêtements à Marie-Antoinette, de facture plus modeste, après la mise aux arrêts de la famille royale. Les derniers habits portés par la reine lors de son transfert à la Conciergerie sont ainsi réalisés par « Le Grand Mogol », magasin parisien de Rose Bertin.

Après l’exécution de Marie-Antoinette, Rose Bertin s’exile à Londres afin d’échapper à la Terreur, et ne revient en France qu’en février 1795. Mais la Révolution a balayé sa célébrité et bouleversé la mode : ses articles, symptomatiques des abus de la monarchie, sont rejetés. Rose Bertin tombe dans l’oubli jusqu’à sa mort, le 22 septembre 1813.