Son père, rallié à la France pendant les guerres napoléoniennes, fut donc l’un de ces afrancesados, mal venu du peuple espagnol et dont la famille dut se réfugier à Paris en 1834, au moment des guerres carlistes. Eugénie y reçut l’essentiel de son éducation dans un milieu éclairé, animé notamment par Prosper Mérimée.
Impératrice des Français jusqu'à la chute du Second Empire
Elle fit en 1849 la connaissance du président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, chez la cousine de celui-ci, la princesse Mathilde. Séduit par sa beauté et sa personnalité, il lui fit une cour assidue, avant de demander sa main, en 1853, alors qu’il était devenu Empereur des Français. Le mariage eut lieu aux Tuileries et à Notre-Dame de Paris, les 29 et 30 janvier 1853, et l’Impératrice fut l’animatrice et le plus bel ornement d’une cour impériale particulièrement brillante. En 1856, naissait son fils unique, Louis-Napoléon, titré Prince impérial (1856-1879).
Après la chute de l’Empire en 1870 et à la mort de Napoléon III en 1873, l’impératrice connut un long exil, partagé entre l’Angleterre, l’Espagne et le sud de la France.
Un intérêt marqué pour Marie-Antoinette
Comme beaucoup de ses contemporains, l’impératrice Eugénie s’intéressa aux styles du passé et conçut un intérêt particulier pour deux figures historiques féminines : l’impératrice Joséphine, pour des raisons familiales et dynastiques (elle était la grand-mère de son époux), et la reine Marie-Antoinette, d’une manière plus personnelle. Aussi fit-elle restaurer et remeubler le château de Malmaison, acquis par l’Empereur en 1861, et celui du Petit Trianon, en vue de l’Exposition universelle de Paris, qui devait ouvrir ses portes en 1867.
Rassemblant au Petit Trianon des meubles provenant des collections de l’État ou acquis pour l’occasion, dont certains sont encore en place, elle contribua largement au mythe de la « reine martyre », qui connaît un regain d’intérêt aujourd’hui.