Le comte Axel de Fersen, issu d’une des plus grandes familles de la noblesse suédoise, rencontre pour la première fois Marie-Antoinette en 1774 à Paris, au bal de l’Opéra.
Il fait vive impression sur la souveraine qui s’exclamera « c’est une vieille connaissance ! », lorsqu’elle le retrouvera à la Cour quatre ans plus tard. Installé à Versailles, il intègre dès 1779 le cercle des intimes de la Reine et gagne ses faveurs. Il obtient ainsi le poste de colonel attaché à l’infanterie allemande en 1780 lors de la guerre d’Indépendance américaine. Dès son retour d’Amérique et grâce à l’intercession de la reine et du roi de Suède, Gustave III, il est nommé colonel du régiment Royal Suédois en 1783. Il va alors partager son temps entre la Cour et son régiment.
La nature de la relation entre le Suédois et la Reine a fait couler beaucoup d’encre. Historiquement, leur liaison n’est pas certifiée et le mystère entretient le mythe. Néanmoins, leur correspondance secrète atteste de leurs sentiments tout comme celle du comte avec ses proches. Axel écrit à sa sœur, Sophie Piper : « J’ai pris la décision de ne jamais me marier. Ce serait contre nature… Je ne peux appartenir à la seule personne à laquelle je le voudrais vraiment… Je ne veux donc appartenir à personne. »
Au début de la tourmente révolutionnaire, les amis de la reine disparaissent ; seul reste Fersen, conseiller fidèle. Il organise la fuite de la famille royale à Varennes en 1791 et tente par tous les moyens de la sauver en intervenant diplomatiquement avec les souverains étrangers.
La mort de Marie-Antoinette, guillotinée en 1793, l’affecte profondément : « J’ai maintenant perdu tout ce que j’avais au monde. […] Elle que j’aimais tant, pour qui j’aurais donné mille fois ma vie, n’existe plus. » Il meurt en Suède en 1810, massacré par un soulèvement populaire.