La Chapelle royale n’a quasiment connu aucune modification depuis 1710, date de la fin des travaux – exception faite du lanternon retiré en 1765, son poids endommageant gravement la charpente. Une longévité qui témoigne non seulement de la qualité de l’ensemble architectural mais aussi du choix des matériaux qui ont été utilisés pour son édification. À titre d’exemple, dix natures de pierre différentes ont servi à construire la Chapelle et la charpente, entièrement en chêne, est une des plus abouties du Château.
Pour autant, l’altération par le temps des matériaux est inéluctable. Malgré un système d’évacuation des eaux remarquable par sa discrétion et son efficacité, des infiltrations au niveau de la toiture alourdie par des ajouts décoratifs en plomb ont endommagé la structure de la charpente. Sur les façades exposées aux intempéries, les sculptures et ornements s’érodent peu à peu. Trois siècles après l’inauguration de ce fleuron de l’architecture sacrée, il était devenu indispensable d’entreprendre une restauration d’envergure qui s’étende à l’ensemble de la chapelle, afin de ne pas perdre la cohérence du bâtiment.
Une toile monumentale
© EPV/Thomas Garnier
Pour préserver l’harmonie du château mais aussi afin de protéger la Chapelle des intempéries, une bâche géante a été déployée sur un échafaudage monumental. Réalisée par l’artiste Pierre Delavie, elle exposait en trompe-l’œil l’intérieur de l’édifice dans une perspective surréaliste.
Cette entreprise considérable s'est attaquée à tous les défauts dus à la dégradation du temps va faire intervenir une multitude d’expertises et de métiers essentiels à la conservation du patrimoine et des traditions artisanales. Maîtres couvreurs, maîtres charpentiers, tailleurs de pierre, sculpteurs, maîtres verriers, vitriers, doreurs, serruriers, etc. : ils seront les mains de cette première rénovation d’ampleur.
Comme le signale Frédérique Didier, architecte en chef des monuments historiques chargé du château de Versailles, il était difficile avec un édifice d’une telle unité d’intervenir de manière ponctuelle. « Cela faisait plus de vingt ans que nous hésitions à entreprendre ces travaux. […] Agir dans la globalité, en commençant par la partie haute du monument, demandait des moyens considérables. » C’est donc grâce au mécénat de la Fondation Philanthropia et de Saint-Gobain que ces travaux d’une ampleur remarquable ont pu être entrepris.
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