Les acquisitions du musée

La politique d’acquisition du château de Versailles n’a cessé d’évoluer depuis l’inauguration en 1837, du musée de l’Histoire voulu par Louis-Philippe. Objets, documents peints, dessinés, photographiés ou encore écrits, rejoignent les collections chaque année. Découvrez les acquisitions du château de Versailles année après année. 

Depuis la création des galeries historiques de Versailles inaugurées en 1837, la politique d'acquisition du château de Versailles a évolué et se concentre sur plusieurs catégories d'objets. En premier lieu, l’acquisition d’objets (meubles, bronzes, porcelaines, tableaux, dessins, sculptures ou manuscrits) présents autrefois à Versailles, permet de mieux évoquer l'aspect que pouvait avoir le Château du temps où il était habité ainsi que la vie à la Cour. En parallèle, l'entrée de documents peints, dessinés, photographiés ou écrits vient régulièrement compléter les connaissances sur le Château, le Domaine et leur évolution. Enfin, le fonds iconographique constitué depuis Louis-Philippe est enrichi par de nouvelles œuvres destinées à représenter les personnages ou illustrer les périodes de l'histoire de France que l'on retrouve dans les galeries du Château. 

Retrouvez ci-dessous une sélection d'oeuvres commentées.  

2024

Portrait de Louis XV

par Rosalba Carriera 

Rosalba Carriera, Portrait de Louis XV, 1720

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

En juillet 2024, le portrait de Louis XV enfant par Rosalba Carriera a été acquis grâce au mécénat de Hubert et Mireille Goldschmidt, par l’intermédiaire des American Friends of Versailles.

Ce portrait fut réalisé lors du séjour en France de la pastelliste vénitienne, Rosalba Carriera. Entre juin et novembre 1720, elle en exécuta différentes versions, de différentes tailles, avec différentes techniques et sur différents supports.

Il ne s’agit pas ici de la version finale, mais de la première, la plus spontanée et émouvante : le trait léger et spontané traduit l’expression encore juvénile et réservée du jeune roi, alors à peine âgé de 10 ans.

2023

Messe de la Famille Royale aux Tuileries 

Par Hubert Robert

Messe de la Famille Royale aux Tuileries par Hubert Robert

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Classée « œuvre d’intérêt patrimonial majeur » La Messe de la famille royale aux Tuileries est une précieuse évocation, peut-être unique, de la vie de la famille royale pendant la Révolution, lors sa captivité au château des Tuileries (1789-1792). À l’issue des journées de protestation et de violence des 5 et 6 octobre 1789, Louis XVI quitte Versailles sous la pression populaire ; le pouvoir monarchique est rapatrié dans la capitale et siège, avec l’Assemblée nationale constituante, aux Tuileries.

Sous la voûte de la Galerie des ambassadeurs, le Roi et ses proches assistent à la messe. Agenouillés devant leurs prie-Dieu, Louis XVI et Marie-Antoinette sont entourés de leurs enfants, le Dauphin et Madame Royale, et accompagnés de Madame Élisabeth, la sœur du Roi. Les autres personnages sont plus difficiles à identifier ; sans doute peut-on reconnaître des intimes de la Reine (Mesdames de Tourzel et de Mackau, la princesse de Lamballe, la marquise d’Ossun ou de la duchesse de Maillé) et le marquis de Dreux Brezé, derniers grands fidèles de la royauté. La présence d’un Garde nationale, qui clôt la scène, rappelle l’état de captivité des principaux protagonistes. À l’autre extrémité de la galerie, un groupe de députés, sorti de l’Assemblée nationale, avance dans l’espace scénique et introduit une tension : symbole de la Révolution en marche, il s’apprête à passer devant la famille royale, le Clergé réfractaire et la gloire passée des conquêtes de Louis XIV, célébrée à travers les tapisseries. Ancien et nouveau régimes semblent ici froidement s’affronter, en ces temps d’instabilité politique et de cohabitation forcée. L’artiste, Hubert Robert, a peut-être assisté à la scène. Devenu garde des tableaux du Muséum - futur musée du Louvre - depuis 1784, il n’avait qu’une porte à franchir, depuis la Grande Galerie, pour accéder au château des Tuileries. Si l’on ne sait pour qui l’œuvre fut créée, elle appartint, en 1793, à Madame Du Barry, dernière favorite de Louis XV. Demeurée attachée à la famille royale, elle devait connaître le même destin malheureux.

Acquis comme oeuvre d'intérêt patrimonial majeur le 30 décembre 2022 grâce au mécénat de LOV Group.

Paire de tabouret de pied

Jacob-Desmalter & Cie

Paire de tabouret de pied par Jacob-Desmalter & Cie

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Ces deux tabourets de pied constituent un des rares éléments conservés du mobilier livré à Marie Louise pour la Maison du Seigneur, nom donné à la Maison de la Reine sous l’Empire. Située au cœur du hameau et destinée à Marie Antoinette, la fabrique a été conçue par Richard Mique à partir de 1783. Luxueusement meublée et décorée, ses aménagements furent dispersés lors des ventes révolutionnaires de 1793-95. Sous l’Empire, en prévision des séjours de l’impératrice Marie-Louise, le Petit Trianon et le Hameau furent restaurés et remeublés. Le salon de la Maison de la Reine - devenue Maison du Seigneur – fut tendu de soie jaune peinte par Vauchelet alors que le mobilier fut commandé au tapissier Darrac qui sous-traita sans doute les bois au menuisier Jacob-Desmalter. Les sièges étaient en bois peint blanc rechampi or et recouverts d’un velours de soie jaune à bordure de feuilles de vigne couleur or. D’après les soumissions de Darrac, les deux tabourets de pied furent envoyés en 1812, conformément à la mention portée sur l’étiquette au revers de ceux-ci. Le mobilier resta en place jusqu’en 1850, date à laquelle il fut renvoyé au Garde-Meuble. Comme un certain nombre de pièces de mobilier provenant de Trianon, il a probablement été vendu dans la seconde moitié du XIXe siècle. Pour la restauration de 2018, c’est le mobilier offert en 1965 par la duchesse de Massa qui fut restauré et couvert d’un velours de soie jaune. Ces deux tabourets de pied originaux viennent donc compléter cet ensemble.

Buste d'Etienne-Vincent de Margnolas, conseiller d'Etat, préfet (1781-1809)

Par Giacomo Spalla

Buste d'Etienne-Vincent de Margnolas, conseiller d'Etat, préfet (1781-1809) par Giacomo Spalla

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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 Issu d’une famille de robe d’origine lyonnaise, Étienne Vincent de Margnolas quitta la France sous la Révolution. Il s’établit alors en Italie, où il garda de nombreux liens qui expliquent sa brillante carrière outre-monts sous le Premier Empire. Après avoir été administrateur des hospices de Lyon, auditeur puis attaché au ministère des Finances en 1806-1807 et commissaire de l’empereur près de la commission du gouvernement de Varsovie, Margnolas fut nommé préfet du département du Pô en mars 1808. Apprécié par Napoléon, il fut enfin nommé en 1809 conseiller d’État en service extraordinaire, chargé de la correspondance du troisième arrondissement de la police générale pour les départements transalpins. Margnolas épousa en 1806 Caroline Béatrix Perrone di San Martino, dont la mère était dame du palais de l’impératrice Joséphine, puis de l’impératrice Marie-Louise. Sa mort soudaine le 13 octobre 1809 interrompit une carrière prometteuse. Signé et daté de 1808, ce buste a été exécuté par Giacomo Spalla. Il commémore peut-être la nomination de Margnolas au titre de chevalier de l’Empire et membre de la Légion d’honneur le 11 juillet 1807. Il pourrait aussi avoir été commandé par le modèle à l’occasion de sa nomination comme préfet du département du Pô. Quoi qu’il en soit, ce buste témoigne de l’intérêt porté par Margnolas à la scène artistique turinoise dont Spalla était l’un des plus éminents représentants. Âgé de vingt-sept ans, Margnolas est représenté à l’antique, dans une nudité intemporelle et héroïque. Outre la forme en hermès, le traitement des yeux laissés vides donne au buste ce caractère antiquisant alors très apprécié des élites. Spalla accordait une grande importance au choix du marbre. Probablement exécuté dans un marbre antique à gros grain, ce buste est d’un poli qui, très achevé, met en valeur la beauté du matériau. Exécutées avec la plus grande délicatesse, les mèches de cheveux attestent du passage de Spalla dans l’atelier de Canova. Le visage procède également d’une certaine épure, tout en étant fidèle aux traits du modèle dont le menton était creusé d’une petite fossette.

Scène de chasse devant l’Orangerie, les Cent-Marches et le château de Versailles

De Pierre-Denis Martin et Adam-Frans Van der Meulen

Scène de chasse devant l’Orangerie, les Cent-Marches et le château de Versailles par Pierre-Denis Martin et Adam-Frans Van der Meulen

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Cette vue de Versailles, peinte entre 1695 et 1705, dévoile l’apparence du château après la construction de l’enveloppe de l’architecte Louis Le Vau, mais avant l’apparition de la haute toiture dorée de la chapelle : seuls deux petits lanternons, coiffant depuis 1682 les actuels pavillons Dufour et Gabriel, recouvrent alors le palais. Au premier plan de la toile se découvre la pièce d’eau des Suisses, creusée de 1679 à 1682, sur laquelle navigue une flottille dont on distingue les mâts surmontés de drapeaux blancs, les premières et deuxièmes Cents-Marches et, bien sûr, l’Orangerie, complétée de ses grilles à pilastres couronnées de sculptures par Le Conte et Legros. L’œuvre montre également les ambitieux chantiers menés côté ville, avec la Grande et la Petite Écurie, le Grand Commun, le couvent des Récollets, l’église Notre-Dame, le château de Clagny et, selon toute vraisemblance, le chenil. Peinte à la pointe du pinceau, par opposition aux architectures préparées par un tracé à la pointe de métal, la scène de chasse au premier plan vient efficacement animer le paysage : on y retrouve la cour, sans doute menée par le roi, ses cavaliers et ses meutes de chiens, ainsi que ses petits personnages en livrée bleue ou rouge.

Étude pour le portrait en pied du Dauphin Louis

De Charles-Joseph Natoire

Étude pour le portrait en pied du Dauphin Louis par Charles-Joseph Natoire

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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L’élaboration du portrait du Dauphin Louis, fils de Louis XV (1729-1765), conservé à Versailles (MV 3791), a donné lieu à plusieurs dessins préparatoires conservés dans diverses institutions, témoignant de l'évolution de la composition de Natoire comme de la silhouette du Dauphin. Toutefois, pour ce tableau, Natoire a probablement pris pour modèle un pastel de Maurice-Quentin de La Tour de 1746 conservé au Musée Antoine-Lécuyer Saint-Quentin, mais tourné vers la gauche. Pour la plupart de ses compositions, le peintre réalise de nombreux dessins préparatoires, utilisant différents styles et techniques graphiques pour un même sujet. S’il a une prédilection pour la pierre noire, il utilise aussi bien la sanguine que la plume pour détailler une composition sur un premier tracé de pierre noire. Le lavis, les trois crayons, puis l’aquarelle lui permettent des présentations plus spectaculaires. L’usage du papier jaune ou bleu qui interagit avec le lavis permet de nuancer les contrastes et fait partie intégrante de son processus d’élaboration. Ce dessin, acquis en vente publique, témoigne de la grande vivacité de la technique de Natoire, de la fermeté de son trait, du travail méthodique de composition du tableau. Particulièrement réussi, il vient compléter les deux seuls dessins de l’artiste conservés au château de Versailles : une première esquisse pour La Jeunesse et la Vertu présentent deux princesses à la France (V.2014.15) et la grande aquarelle de l’Allégorie pour la naissance du duc de Bourgogne (INV.DESS 1264).

Socialisme et Choléra

De Horace vernet

Socialisme et Choléra par Horace vernet

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Dans un décor d’apocalypse, au pied de la guillotine, un jeune homme à l’allure mystérieuse, vêtu d’une robe asiatique et équipé d’un fouet à lanières et plombs, Le Choléra, joue de la flûte dans un tibia, appuyé sur la figure squelettique de la Mort. Celle-ci, les ailes déployées, drapée de noir et armée de sa faux, tenant l’étendard rouge de la République sociale et plongée dans la lecture du journal Le Peuple, symbolise aussi le Socialisme. Dans le fond deux religieux sont pendus à une croix qui vacille. Dans la version gravée qui en a été tirée par Jazet, dans un format plus grand, le premier plan accumule les cadavres et symboles de la France abattus, justifiant pleinement son titre : Fléaux du XIXe siècle, Socialisme et Choléra, la mort de la République. Très différente des grands tableaux officiels commandés à Vernet par la Restauration ou la monarchie de Juillet, cette petite satire allégorique des fléaux de la révolution de 1848 illustre pour la première fois dans les collections de Versailles les innombrables commandes privées reçues par l’artiste, d’une veine beaucoup plus libre, et parfois très grinçantes. Le premier propriétaire connu de cette œuvre, très exceptionnelle dans toute sa production, a été Anatole Demidoff, l’époux de la princesse Mathilde, la cousine du Prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte.

Service « à perles et barbeaux » de Marie-Antoinette

Manufacture de Sèvres

Service « à perles et barbeaux » commandé en 1791 par Marie-Antoinette à la Manufacture de Sèvres

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

Commandé par Marie-Antoinette en juillet 1781 pour le Petit Trianon, le service "à perles et barbeaux" et ses 295 pièces est le plus important jamais requis par la souveraine.

Ce service est un chef-d'oeuvre de la Manufacture de Sèvres qui sollicita pour sa réalisation une vingtaine de peintres et plusieurs doreurs. Il se distingue par le raffinement de son décor qui présente une parfaite harmonie de couleurs où dominent le bleu, le vert et le blanc soulignés de filets peints à l'or. Les 295 pièces ont chacune été décorées de motifs de barbeaux en bouquets et en semis, soulignés par deux rangs de perles peints sur un bandeau à fond vert.

Figure d'Apollon

De Noël Coypel

Figure d'Apollon par Noël Coypel

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Dans un espace neutre, Noël Coypel esquisse le visage entouré de boucles légères du jeune dieu et ébauche la poitrine et le bras qui tient une lyre à peine suggérée : il parvient ainsi en quelques traits à lui conférer une présence et une attitude majestueuse, grâce aux quelques hachures qui donnent le relief au buste. On retrouve ici, outre le traitement du drapé, d’autres traits caractéristiques de Coypel : doigts carrés, mains et bras épais et musculeux, un certain déséquilibre de la posture. Dans le tableau original, commandé par Louis XIV en 1700 et présenté désormais dans le Petit Appartement de l’Empereur au Grand Trianon, Coypel reprend la même pose du dieu en modifiant légèrement le tombé et le jeté de son manteau (MV 6112). L’élégance du visage se transforme en un dessin à la fois serein, délicat et quelque peu idéalisé, répondant à l’esprit du lieu pour lequel il a été créé : le Trianon de marbre. Par ses qualités caractéristiques du style de Noël Coypel, ce dessin préparatoire à l’un des tableaux au thème emblématique du décor du Trianon de Louis XIV, a toute sa place dans le cabinet des arts graphiques de Versailles. Il nous permet de mieux connaître les différentes étapes menant à la composition générale de cet Apollon et le serpent Python, en complément d’une première idée refusée par le roi en 1688 (INV.DESS 1206), et illustre un type de dessin de Coypel absent des collections de Versailles : la figure isolée.

Service « à perles et barbeaux » de la comtesse d' Artois

Manufacture de Sèvres

Service « à perles et barbeaux » acquis par la comtesse d' Artois en 1788 fabriqué par la Manufacture de Sèvres

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

Le décor associe sur un fond blanc un bouquet en médaillon et un semis de petits bleuets entre deux rangs de perles pourpres. Par sa composition, ce service semble bien compléter celui que sa soeur la comtesse de Provence avait acheté en 1781, ce qui pourrait témoigner du mode de vie des belles-soeurs de Marie-Antoinette, qui organisaient fréquemment des repas en commun. Des variations légères, dont principalement l'importance du bouquet en médaillon, permettent de distinguer les deux services par ailleurs identifiables par leur date de fabrication.

Aquarelle Louis XIV et sa cour à Versailles montant les Cent marches

De Eugène Lami

Aquarelle Louis XIV et sa cour à Versailles montant les Cent marches par Eugène Lami

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Cette aquarelle représentant Louis XIV et sa cour montant les escaliers des Cent-Marches se situe dans la veine historiciste et galante caractéristique de la seconde partie de la carrière d’Eugène Lami. Comme le précise Valérie Bajou : « entre 1874 et 1876, Lami a réalisé plusieurs aquarelles consacrées à la réception du Prince de Condé par Louis XIV. Dans L'escalier du parc de Versailles, le roi entouré de sa cour accueille le Grand Condé qui présente les drapeaux enlevés aux Anglais et aux Hollandais à la bataille de Senef. Le dessin est exécuté rapidement, sans contour, avec des accents qui rendent toute l'énergie ; le pinceau, un simple frottis de gris, de jaunes et de roses, renforce l'impression de relief. L'éclairage est distribué de manière dramatique, avec un étonnant biais d'ombre dans la façade du salon de la Guerre, tandis que la lumière frappe en plein les personnages ». Le château de Versailles ne possédait jusqu’alors aucune représentation de ce type dans ses collections : la production de Lami y était bien représentée par ses peintures de batailles, mais n’était conservée qu’une seule des grandes aquarelles décrivant un évènement contemporain qui ont fait sa notoriété, le Souper offert par l'empereur Napoléon III à la reine Victoria dans la salle de l'opéra de Versailles, le 25 août 1855 (INV.DESS 768). L’acquisition en vente publique de cette aquarelle de grandes dimensions permet désormais d’évoquer la veine versaillaise de cet artiste.

Les collection du château de Versailles

2022

Portrait d'Henriette d'Angleterre

De Jean Nocret

Portrait historié d'Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans

© EPV / Christophe Fouin

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Ce tableau vient compléter un bel ensemble d'œuvres de Jean Nocret, peintre attitré du frère du Roi-Soleil. Arborant des couleurs particulièrement vives, le tableau représente Henriette d'Angleterre, flottant dans le ciel et jetant des fleurs aux mortels. Cette iconographie pourrait être celle de Flore ou, plus vraisemblablement, d'Aurore, la déesse précédant le jour et annonçant le lever du soleil : les fleurs feraient alors référence à la rosée du matin.

Le portrait est présenté dans les salles Louis XIV du Château dès le 27 juin. 

Cette acquisition a été rendue possible grâce au mécénat de Madame Campbell-Pretty.

Traîneau dit « au dragon volant »

D’après Jean Bérain

Traîneau dit "au dragon volant"

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Entré dans les collections par don de la Galerie Dalva Brothers de New York, ce traîneau complète l’exceptionnelle collection de six traineaux commandés sous le règne de Louis XV, conservée à la Galerie des Carrosses du château de Versailles. Ce type de traîneau, utilisé pour les promenades sur les allées enneigées lors des hivers rigoureux, était tiré par un cheval ferré à crampons au riche caparaçon orné de grelots d’or et d’argent, mené par un gentilhomme, mi-assis mi-debout sur la sellette arrière, tandis qu’une dame prenait place à l’intérieur de la caisse.

Le traîneau doit son appellation à la grande chimère superbement sculptée qui compose la caisse : elle est pourvue d’une tête de dragon menaçant, d’ailes d’aigle et d’un corps de griffon. Campé solidement sur ses pattes arrière, tenant solidement deux sphères à l’intérieur de ses ergots, le dragon est soutenu dans son élan par deux grands dauphins sculptés. En raison de la présence des deux grands dauphins sur le piètement, ainsi que des fleurs de lys et L entrelacés dans le décor sculpté, il a été envisagé que ce traîneau puisse avoir été créé pour Monseigneur. Si l’hypothèse est probable, il est impossible en l’état actuel des recherches d’affirmer avec certitude que le traîneau ait été conçu pour le Grand Dauphin.

Assiette du Service iconographique français : Guillaume de La Mothe-Piquet

Manufacture de Sèvres

Service iconographique français : Guillaume de La Mothe-Piquet

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Commandé sous Louis XVIII, le « Service iconographique français » fut livré à son frère et successeur Charles X pour le palais du Grand Trianon en 1824. Il comprenait initialement 90 assiettes, 2 sucriers, 24 assiettes montées et 16 compotiers en quatre formes différentes. Les assiettes sont toutes composées selon le même modèle. L’aile est peinte d’un fond lapis lazuli marbré d’or entre une bordure de grecques et une frise de feuilles. Le fond des assiettes est orné du portrait d’hommes illustres des XVIIe et XVIIIe siècles qu’ils soient militaires, ministres, scientifiques ou artistes. Le nom ainsi que les dates du personnage représenté sont inscrits au revers des assiettes, ce qui permet de les identifier facilement.

L’assiette acquise en 2022 figure Toussaint-Guillaume Picquet de la Motte dit La Motte-Piquet, lieutenant général des Armées Navales ayant participé à de nombreuses batailles navales.

Portrait de Jean-Benjamin de la Borde, premier valet de chambre du roi

Louis-Carrogis, dit Carmontelle

Portrait de Jean-Benjamin de la Borde, Louis-Carrogis, dit Carmontelle (1717-1806), vers 1762, Sanguine, crayon noir et aquarelle sur papier

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Cette acquisition a été réalisée grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles.

Jean-Benjamin de La Borde (1734 -1797), nommé, en 1762, Premier valet de chambre du roi Louis XV et gouverneur du Louvre, est représenté assis devant la célèbre pendule astronomique, conçue par Claude-Siméon Passemant (1743) et installée dans le petit appartement du Roi en 1754. Elle est représentée complète, avec son boîtier en bronze doré, chef-d'œuvre rocaille de Jacques Caffieri, sur son piédestal de marbre.
Sur cette belle feuille aquarellée, La Borde tient une clef dans sa main gauche, évoquant sans doute sa fonction de gouverneur du Louvre.

Louis Carrogis, dit Carmontelle, met ici en scène de manière indirecte un intime de Louis XV dont on ne connaissait jusqu’alors que deux portraits gravés. Carmontelle, apprécié de la Noblesse pour son esprit, est l'auteur de sept cents portraits aquarellés, exécutés au cours des années 1760 à 1780. Le baron Grimm louait son « talent de saisir singulièrement l'air, le maintien, l'esprit de la figure plus que la ressemblance des traits ». Ses modèles, hommes et femmes de toutes conditions, presque toujours représentés de profil, sont associés à des objets ou éléments de décor évoquant leurs goûts ou leur personnalité.

Portrait présumé de Philippine-Elisabeth d'Orléans, Mademoiselle de Beaujolais

Jean-Marc Nattier

Portrait présumé de Philippine-Elisabeth d'Orléans, Mademoiselle de Beaujolais

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Philippine Élisabeth Charlotte d'Orléans, dite Mademoiselle de Beaujolais, est l'une des filles du Régent, Philippe d'Orléans et de Françoise-Marie de Bourbon, fille légitimée de Louis XIV

Ce tableau se situe entre le portrait et la peinture d'Histoire : l'Amour qui tient la partition confère à l'oeuvre une portée allégorique tandis que Mademoiselle de Beaujolais renvoie quant à elle, à la muse de la musique. D'un grand réalisme, ce portrait est également bien ancré dans son temps par la présence de la guitare. Au XVIIIe siècle en effet, cet instrument était particulièrement apprécié dans les salons. Celle que tient la jeune femme est d'un grand raffinement : cinq choeurs, bandes latérales probablement en écaille de tortue et chevillier avec incrustations alternées d'ivoir et d'ébène.

Portrait de Catherine Duchemin, peintre de fleurs, à son chevalet

Portrait de Catherine Duchemin, peintre à fleurs, à son chevalet

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Catherine Duchemin (1630-1698) se distingue par sa qualité de première femme peintre reçue à l’Académie royale, le 14 avril 1663. La maigreur de son corpus n’empêcha pas son nom de traverser les siècles, son statut de première académicienne restant gravé dans les mémoires, et ses traits nous étant parvenus par le présent tableau entré dans les collections du château de Versailles en 2022. 

A l’instar de nombreuses effigies d’artistes de cette période, elle est représentée face à son chevalet, palette et pinceaux à la main, à côté d’une table sur laquelle est posé un bouquet de pavots assorti d’une anémone double qu’elle est en train de coucher sur la toile. Une grande élégance se dégage de la composition, tant dans l’attitude du modèle à la pose raffinée que dans la mise en scène proposée par l’artiste, avec ce muret et ce drapé vert laissant apparaître un paysage de montagne. Si ce portrait garde pour l’instant sa part d’énigmes, il n’en demeure pas moins un jalon important de la peinture française du XVIIème siècle qui s’insère parfaitement dans la collection de portraits d’académiciens conservée à Versailles.

Le prince Albert conduit par le prince de Joinville et les ducs de Nemours et de Montpensier à la revue du 1er régiment de carabiniers, près du château d’Eu, le 5 septembre 1843

Hippolyte Bellangé

Le prince Albert conduit par le prince de Joinville et les ducs de Nemours et de Montpensier à la revue du 1er régiment de carabiniers, près du château d’Eu, le 5 septembre 1843

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Le voyage de la reine Victoria en France, au château d’Eu, en septembre 1843, fut une initiative personnelle de la souveraine, à laquelle la tension politique entre les gouvernements britanniques et français imposa un caractère privé. Mais cette visite fut cependant la première en France d’un souverain anglais en exercice depuis la rencontre d’Henri VIII et François 1er au camp du Drap d’Or, en juin 1520. Pour commémorer cette visite historique, le roi Louis-Philippe avait invité des artistes auxquels il commanda des tableaux, ainsi que des aquarelles qu’il offrit à la reine l’année suivante, montées en album. Et il fit ajouter au château d’Eu, du côté des jardins, un espace baptisé « galerie Victoria », éclairé par une verrière et entièrement décoré des tableaux en question.

L’auteur de ce tableau, Hippolyte Bellangé (1800-1866), se consacra presque exclusivement aux sujets militaires, et fut l’un des peintres de batailles les plus importants de son temps. Le tableau, parfaitement documenté par sa commande et sa provenance familiale Orléans, vient rejoindre à Versailles les 15 tableaux de la première visite en France de la reine Victoria que le château conservait déjà, et une douzaine d’autres illustrant les visites croisées suivantes des souverains, en 1844 et 1845. 

Petit service " aux amours " de Madame Du Barry : compotier coquille

Manufacture de Sèvres

Petit service " aux amours " de Madame Du Barry : compotier coquille

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Ce compotier coquille provient d’un service de table livré, le 1er septembre 1770, par la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres à Madame Du Barry. Il s’agit d’un petit service de table « à fond bleu pointillé à Enfants » destiné à deux convives. Il se composait de seulement trente-sept pièces, dont douze assiettes aujourd’hui détenues dans les collections royales anglaises. Toutes les pièces du service sont entièrement décorées avec un fond bleu céleste pointillé dit « Taillandier », qui encadre des médaillons figurant des allégories avec de petits Amours dans des paysages et des trophées. Les cartouches sont cernés d’or ciselé et de branchages de feuilles de myrtes.

Table en chiffonnière

Sous la direction de Dominique Daguerre

Table en chiffonnière

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Réalisée sous la direction du marchand mercier parisien Dominique Daguerre (vers 1725-1796), cette table chiffonnière de forme circulaire provient d’un achat personnel de Marie-Joséphine-Louise de Savoie (1753-1810), comtesse de Provence. Caractéristique des productions de très grand luxe réalisées sous la direction des marchands parisiens, Adam Weisweiler (1744-1820) en exécuta l’ébénisterie, encastrant deux plateaux fournis par la manufacture royale de porcelaine de Sèvres, sous la supervision de Daguerre.

La princesse destinait cette petite table de salon à ses appartements du château de Versailles, mais la famille royale quitta Versailles pour Paris en octobre 1789. Le comte et la comtesse de Provence s’installèrent alors dans l’hôtel du Petit Luxembourg. La description précise de ce meuble apparait dans l’inventaire révolutionnaire de cette résidence au moment où les biens du couple princier furent saisis après leur départ en émigration.

Ecran de cheminée

Tilliard père et fils

Ecran de Cheminée

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Cet écran de cheminée, à la forme encore galbée du rocaille tardif, présente une combinaison d’ornements propre à la nouvelle esthétique néoclassique du milieu de la décennie 1760 : les chutes de fleurs suspendues à une patère sur le dessus des patins, le culot de feuillage au centre de la traverse supérieure, ou les cartouches vides ornant l’attache du piétement, réminiscence des cuirs découpés maniéristes. Par la mise en place d’éléments néoclassiques sur une structure chantournée, il témoigne d’une étape qui trouvera son plein épanouissement autour de 1770. L’œuvre des Tilliard père et fils, tous deux menuisiers ordinaires du Garde-Meuble de la Couronne, s’inscrit dans ce courant novateur.

La lettre W peinte à l’encre sous la traverse inférieure de cet écran richement sculpté, prouve qu’il figura dans les appartements de Versailles dès sa livraison. Issu du garde-meuble privé de la reine Marie-Antoinette dont il porte la marque circulaire au fer (apposée en 1784), il est tout à fait certain, du fait de son style et de ses ornements, que sa commande, non identifiée, soit antérieure à la venue de Marie-Antoinette en France pour son mariage avec le Dauphin en mai 1770.

Service " Attributs et groseilles " du Petit Trianon : paires de plateaux à huiliers

Manufacture de Sèvres

Service " Attributs et groseilles " du Petit Trianon : paire de plateaux à huiliers

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Cette paire de plateaux pour huiliers a probablement figuré dans la première livraison du service « attributs et groseilles », en décembre 1763, qui comportait « 2 huiliers » à 48 livres l’unité. Ils étaient destinés à recevoir une paire de burettes pour l’huile et le vinaigre. De forme oblongue légèrement contournée, chaque pièce est ornée au centre d’une couronne de fleurs et sur l’aile de deux trophées disposés en alternance avec des groseilles, peintes à l’or, le tout placé sur les lobes simulés à l’aide d’un filet bleu, feuillagé. La dorure extérieure présente un motif de dents de loup.

Ce service acquis par Louis XV était sans doute destiné au pavillon frais ou à la salle à manger du pavillon français. Il fut ensuite utilisé au Petit Trianon et au château de Versailles.

Portrait d'Etienne François de Choiseul-Beaupré Stainville, duc de Choiseul

Adélaïde Labille-Guiard

Portrait d'Etienne François de Choiseul-Beaupré Stainville, duc de Choiseul

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Ce tableau permet de mettre en lumière à la fois le talent de portraitiste d’Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803) et un personnage qui marqua le règne de Louis XV, le duc de Choiseul. Formée à la peinture par François-André Vincent, Labille-Guiard devint membre de l’Académie de Saint- Luc en 1769 puis de l’Académie royale en 1783. Protégé de Madame de Pompadour, le comte de Stainville embrassa une carrière militaire, se hissant au grade de lieutenant général des armées du roi. Nommé ambassadeur de France à Rome auprès du Saint-Siège, puis à Vienne, il fut créé duc de Choiseul-Amboise en 1758. Il obtint le portefeuille des Affaires étrangères (1758-1761) puis ceux de la Marine (1761-1766) et de la Guerre (1761-1770), deux institutions qu’il réforma. Madame Du Barry, envers laquelle il eut des paroles désobligeantes, contribua à son éviction à la fin de l’année 1770, l’obligeant à l’exil dans son domaine de Chanteloup près d’Amboise. Lors de l’avènement de Louis XVI, Choiseul fut autorisé à rentrer à Paris, où il mourut le 8 mai 1785.

Tout en reprenant les codes du portrait d’apparat, l'artiste les détourne de manière subtile. La décontraction du duc de Choiseul est en effet explicite : culotte dénouée au genou, plusieurs boutons du gilet défaits, corps légèrement affaissé sur lui-même. La cravate élégamment nouée, les dentelles du jabot, les manches de la chemise dépassant de l’habit contribuent au naturel de l’effigie. Une extraordinaire présence émane de ce portrait, où l’esprit et la gaieté du duc de Choiseul sont perceptibles. L’artiste acheva ce portrait après la mort du modèle en 1786.

L'Abondance répandant ses dons sur la terre

Lambert Sigisbert Adam

L'Abondance répandant ses dons sur la terre

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Commandée par Louis XV pour sa résidence de Choisy, cette œuvre majeure fut exécutée par Lambert Sigisbert Adam entre 1753 et 1758, puis achevée par ses neveux. « L’Abondance » devait prendre place dans un « bosquet de la Paix » imaginé par Charles Antoine Coypel pour célébrer le second traité d’Aix-la-Chapelle (1748) qui mit fin à la guerre de Succession d’Autriche. Des cinq sculptures commandées pour ce bosquet, cette allégorie de la prospérité retrouvée sous les auspices du roi pacificateur est la seule à avoir été achevée.

Conformément à «l’Iconologie» de Cesare Ripa, Adam représenta l’allégorie de l’Abondance sous les traits d’une femme couronnée d’une guirlande de fleurs et tenant dans ses mains une corne d’abondance dont s’échappent des grappes de raisin, des pêches et des épis de blé. Fruits et fleurs jonchent la terrasse également parsemée de pièces de monnaie et de joyaux

Zéphir et Flore

Philippe Bertrand, René Frémin et Jacques Bousseau

Zéphyr et Flore

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Commandé par Louis XIV pour les jardins du Grand Trianon, ce groupe sculpté est le dernier chef-d’œuvre du règne du souverain. Commencé en 1713 par Philippe Bertrand et René Frémin puis achevé par Jacques Bousseau en 1726, cette œuvre était destinée aux Salles vertes de Trianon aménagées pour l’usage quasi exclusif du Roi-Soleil et ornées de nombreuses sculptures.

L’iconographie de « Zéphyr et Flore » s’inscrit dans cette thématique florale et amoureuse propre au Grand Trianon, alors résidence de plaisance. Venu des airs et semblant émerger de nuages légers, Zéphyr rend hommage à Flore en la ceignant de fleurs. Le dieu du Vent de l’Ouest est représenté dans la plénitude de sa beauté, tout comme Flore, déesse des Fleurs et du Printemps dont les charmes furent chantés par Ovide. Potelé et rieur, le petit Amour préside à cette rencontre scellant l’alliance bienfaisante du Vent de l’Ouest et du Printemps, gage de floraison et de renouveau après l’hiver.

L'exposition "Chefs-d'oeuvre retrouvés"

Les deux statues se retrouvent dans les jardins du château de Ménars (près de Blois). Lors de la dispersion des sculptures du parc et du château de Ménars en 1881, les deux œuvres furent acquises par Alphonse de Rothschild et placées dans son hôtel parisien de la rue Saint-Florentin. Sous l’Occupation, période durant laquelle les biens des Rothschild furent spoliés, les deux œuvres furent signalées au Jeu de Paume à Paris par Rose Valland. Restituées après la guerre, elles furent placées dans le jardin de l’hôtel Ephrussi-Rothschild à Paris, qui devint en 1979 le siège de l’ambassade de l’Angola en France.

Le retour à Versailles

Considérant l’importance historique des deux sculptures pour le patrimoine français, la République d’Angola a consenti en 2022 à en faire don à la France pour le compte du château de Versailles. Des répliques exécutées par l’atelier de moulage de la Réunion des musées nationaux, grâce au soutien de la Fondation TotalEnergies, ont été installées dans le jardin de l’ambassade.

Paires de pliants

Nicolas Quinibert Foliot

Paire de pliants

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Ces deux pliants appartiennent à une suite de douze faisant partie du meuble d’hiver destiné à la chambre à coucher de la jeune comtesse d’Artois, à Versailles. Un mobilier neuf avait été commandé pour les appartements du compte et de la comtesse d'Artois qui se trouvaient alors au premier étage de l’aile du Midi, à l’emplacement de l’actuelle Galerie des Batailles.

C’est pour la Dauphine Marie-Antoinette en 1769, que l’architecte Jacques Gondoin (1737-1816), dessinateur du Garde-Meuble de la Couronne, avait mis au point ce prototype de siège d’étiquette, qui sera repris avec des variantes dans les pièces officielles des appartements princiers. De style Transition, les pliants présentent des patins ornés de feuilles d’acanthe et de graines d’un dessin encore rocaille, associés à des montants à cannelures torses et longues feuilles d’eau d’un goût nouveau. L’ensemble sera restauré en 1788 par le doreur Louis-François Chatard (vers 1749-1819), suivant l’ordre n° 191 du 28 juin donné par le Garde-Meuble de la Couronne.

Service "rose chasse" de Louis XV : moutardier couvert

Manufacture de Sèvres

Service "rose chasse" de Louis XV : moutardier couvert

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Ce moutardier et son plateau proviennent d’un petit service dit « roze attributs de chasse » ou « roze paysage ». Cet ensemble destiné à seulement deux convives fut livré par la Manufacture royale en décembre 1759 à madame Lair, un marchand-mercier parisien qui le céda probablement à Louis XV à une date encore inconnue aujourd’hui. Il comprenait douze assiettes à petites palmes, un moutardier et son plateau à 120 livres, un beurrier, un porte-huilier, six compotiers, un sucrier et son plateau, deux seaux à bouteilles, deux seaux à demi-bouteilles, deux seaux à liqueurs du Roi, un seau à liqueurs ovale, deux seaux à verre, six tasses à glace, un plateau Bouret, quatre plateaux Roussel, une marronnière et son plateau.

Louis XVI commanda un nouveau couvercle aujourd’hui visible sur ce moutardier, ce qui explique la différence dans le traitement des paysages et du fond rose. 

Paire de gaines

André-Charles Boulle

Paire de gaines

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse, le Grand Dauphin, hérita des goûts de collectionneur de son père. Pendant toute sa vie, il accumula toiles de maîtres, porcelaines, vases de pierres dures, cristaux, petits bronzes et mobilier précieux. On connait son goût prononcé pour les créations d’André-Charles Boulle, à qui il commande notamment en 1684 une série de neuf scabellons, c’est-à-dire de piédestaux, pour son appartement à Versailles. Ces oeuvres se trouvaient probablement dans le fameux cabinet des Glaces du Grand Dauphin. Terminant l’appartement du prince, cette pièce ne reçut pas moins de 550 objets d’art. Son décor se composait notamment de précieux lambris réalisés par Boulle, ainsi qu’un plancher de précieuse marqueterie, commencé par Pierre Gole (1620-1684) et terminé par Boulle. Des miroirs enchâssés dans des baguettes de cuivre doré couvraient les parois.

De cet ensemble, on ne connait actuellement qu’une paire de scabellons conservée au Victoria & Albert Museum de Londres et la paire acquise par le château de Versailles en 2022. La paire acquise par Versailles est typique du style qui porte le nom de leur créateur. Trois de leurs faces sont ornées d’une fine marqueterie composée de laiton, d’étain, d’écaille de tortue et de corne teintée. La face principale est surmontée d’un mascaron de bronze doré représentant une bacchante aux nattes nouées sous le visage, tandis que les faces latérales sont ornées de têtes de satyres.

2021

Le château de Versailles a récemment enrichi sa collection de peintures du XVIIème siècle avec l'acquisition de sept tableaux, réalisés par des artistes majeurs : Charles Le Brun, Jean-Baptiste de Champaigne, ou encore Jean Nocret...

Portraits ou allégories, ces toiles sont de précieux témoignages de l'histoire du portrait français et des décors du château de Versailles. Après leur restauration, elles sont désormais présentées au public dans les salles Louis XIV et dans la galerie de l'histoire du Château.

Portrait de Marie-Antoinette en dauphine 

Louis-Joseph-Siffrède Duplessis 

Portrait de Marie-Antoinette (1755-1793), dauphine, Louis-Joseph-Siffrède Duplessis (1725-1802), 1771, Huile sur toile

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Cette acquisition a été réalisée grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles.

Sur proposition de Jean-Baptiste Marie Pierre, Premier peintre du roi et directeur de l’Académie royale de peinture, Joseph Siffred Duplessis fut invité en 1771 à exécuter une effigie de Marie-Antoinette. Son examen révèle sans conteste la main du maître dans le visage, qui n'a pourtant pas eu la chance de plaire à son modèle. Même si le visage est plus flatté que dans le dessin préparatoire, si les traits sont adoucis par rapport à celui-ci, et si le rendu de la coiffure est habile et fouillé, cette image ne satisfit nullement la Dauphine, qui rejeta ce naturel. Sans doute l’expert en ressemblances sut-il trop bien saisir les éléments essentiels de la physionomie de Marie-Antoinette : les yeux globuleux, le front bombé, la lèvre autrichienne, le menton lourd des Habsbourg. Le port de tête remarquable, la fraîcheur du teint, le blond poudré de la chevelure ne suffisaient pas, aux yeux de Marie-Antoinette, à les adoucir.

Microscope optique 

Claude-Siméon Passement, Jacques et Philippe Caffieri (bronzes)

Microscope optique, Claude-Siméon Passement (ingénieur), Jacques et Philippe Caffieri (bronziers), vers 1750

© Château de Versailles, Dist. RMN © Christophe Fouin

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Cette acquisition a été réalisée grâce au mécénat de la société L’Oréal. 

Ce célèbre microscrope tripode fait partie des six uniques exemplaires répertoriés à ce jour dans le monde. Cet instrument rarissime allie la plus haute technologie de l'époque à la perfection artistique. Commandé par Louis XV à Claude-Siméon Passemant, il est constitué d’un corps cylindrique formé de deux tubes insérés l’un dans l’autre, qui permettent la mise au point. Le corps du microscope repose sur un imposant piédestal en bronze ciselé et doré , formé de trois montants à décor ajouré composés de rinceaux et volutes feuillagés, d’agrafes et de cartouches rocaille attribués à Jacques Caffieri, sans doute en collaboration avec son fils Philippe.

Il s'agit d'une véritable prouesse technique que très peu d'ingénieurs mécaniciens étaient capables de réaliser. Ce type d'objet nécessitait une symbiose parfaite entre le mécanicien et le bronzier, la présence des bronzes n’étant pas seulement décorative, mais assurant la stabilité et la précision nécessaire aux observations scientifiques. Ces caractéristiques font de ce microscope une œuvre emblématique des collections personnelles du roi. 

Buste de Jules Breton, peintre et poète

Jean-Joseph Carriès, Pierre Bingen

Buste de Jules Breton, Jean-Joseph Carriès (sculpteur), Pierre Bingen (fondeur), 1885, bronze patiné

© Château de Versailles, Dist. RMN © Christophe Fouin

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C’est probablement à l’occasion d’une visite au Salon de 1881 que Jules Breton, éminente personnalité de la scène artistique parisienne, remarque le talent de Carriès et lui passe commande de son portrait en bronze. Un premier buste, réalisé en 1881, montre le peintre tête nue (Paris, musée d’Orsay, RF 3450). Cette trop grande simplicité ne semble pas avoir plu à Breton, et le sculpteur proposa le printemps suivant une deuxième version plus aboutie qu’il exécute « sans modèle », représentant le peintre coiffé de son chapeau et vêtu de sa blouse. Cette fois-ci, l'oeuvre recueille l’assentiment de son commanditaire. 

La fonte du buste fut confiée à Pierre Bingen. Très fine, l’œuvre retranscrit à merveille le jeu de contrastes entre barbe broussailleuse, joues lisses et yeux marqués de rides. Manifeste de Bingen, la patine est profonde, sa teinte verte se colorant parfois de reflets plus fauves. Enfin, l’inscription gravée au revers atteste les liens que noua le sculpteur avec la famille Breton.

Secrétaire à cylindre de la Dauphine Marie-Josèphe de Saxe

Jean-François Oeben, Jean-Henri Riesener

Secrétaire à cylindre de la Dauphine Marie-Josèphe de Saxe, Jean-François Oeben, Jean-Henri Riesener, vers 1763-1765

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Cette acquisition a été rendue possible grâce au legs de madame Jeanne Heymann. 

Ce petit secrétaire suit de quelques années la commande du « Bureau du Roi » en 1760, et contrairement au meuble destiné à Louis XV, son décor de bronze y est réduit au strict minimum. Destiné à être placé au centre de la pièce, le meuble est orné de panneaux de marqueterie de fleurs sur toutes les faces dans des encadrements de bois de rose. Le compartiment central du cylindre est orné d’un trophée évoquant la Poésie lyrique, composition reprise plusieurs fois par l’ébéniste Riesener.

L’acquisition de ce secrétaire est d’autant plus importante qu’il s’agit du dernier secrétaire à cylindre de provenance royale encore en mains privées, tous les autres, livrés par Jean-Henri Riesener après la reprise de l’atelier d’Œben en 1763, figurant déjà dans des collections publiques.

Découvrir le Cabinet de la Dauphine

Encoignures

Martin Carlin

EncoignuresMartin Carlin, sous la direction de Simon-Philippe Poirier, vers 1770

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Cette acquisition a été rendue possible grâce au mécénat de la Fondation La Marck.

Le profil simple et élégant de ces encoignures est d’un grand raffinement dans les détails, typiques du style de Martin Carlin. Leurs petites dimensions les destinaient à une pièce entresolée, soit pour les cabinets du premier étage, soit pour ceux situés au deuxième étage, ou pour une pièce dévolue à un membre de sa Maison. Portant l’estampille de Carlin, les encoignures lui furent certainement livrées par le marchand-mercier Simon-Philippe Poirier, leur style excluant une livraison antérieure.

Cette acquisition vient documenter un pan peu connu de la production de Martin Carlin dont on connaît surtout la grande production constituée de précieux meubles à plaques de Sèvres ou panneaux de laque. Cette acquisition permet également d’enrichir la connaissance du premier mobilier livré pour Marie-Antoinette.

Service mythologique de Louis XVI : assiette unie

Manufacture de Sèvres, Pierre-André et Etienne-Henry Le Guay

Assiette plate, Manufacture de Sèvres, Pierre-André et Etienne-Henry Le Guay, 1787

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Cette acquisition a été rendue possible grâce au legs de madame Jeanne Heymann. 

Le service mythologique à fond « beau bleu » fut livré à Louis XVI à partir de 1783. Il est le plus savant de tous ceux qui furent réalisés par la Manufacture de Sèvres au XVIIIe siècle. 200 pièces furent réalisées, contre plus de 400 originellement prévues. On en connaît aujourd’hui environ 150, dont la plus grande part est conservée au château de Windsor depuis le début du règne de George IV (1762-1830). 

Cette assiette présente au centre une scène extraite des Métamorphoses d’Ovide : Coronis poursuivie par Neptune et métamorphosée en corneille par Minerve. Les scènes peintes sur les quatre cartouches de l’aile s’inspirent de gravures illustrant l’Histoire romaine représentée par figures. L’aile, à fond « beau bleu », est enrichie de guirlandes de feuillages et de rinceaux peints à l’or. Chaque cartouche est bordé d’un épais filet d’or. Celui qui entoure le médaillon central porte un décor incisé de piastres, motif qui rappelle la dorure du premier service de Louis XV.

Découvrir le Cabinet des Porcelaines 

Vue du Jeu de Bague, de sa gallerie et d'une des façades du Chateau

Claude-Louis Châtelet

Vue du Jeu de Bague, de sa gallerie et d'une des façades du Chateau, Claude-Louis Châtelet, 1786, Aquarelle sur papier vergé

© Château de Versailles, Dist. RMN  © Christophe Fouin

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Ce dessin constitue l’une des rares représentations du jeu de bague chinois du Petit Trianon, première des constructions ordonnées par Marie-Antoinette pour son nouveau domaine. Ce jeu, hérité des tournois médiévaux, consistait à enlever avec une lance des anneaux de métal, les bagues, suspendues à une potence. L’axe central, constitué de figures de Chinois de bois doré, était surmonté d’un parasol en tôle orné d’une frise où étaient fixés œufs en bois et clochettes métalliques, et de têtes de dragons d’où tombaient les bagues. L’ensemble fut entouré d’une galerie « chinoise » pour les spectateurs qui assistaient au jeu ; un passage semi-enterré permettait d’y accéder depuis le château. Le toit était orné d’un décor de guirlandes de fleurs et fruits doré, les treillages peints en vert et vermillon. 

Portrait du Dauphin, fils de Louis XIV

Jean Nocret

Portrait du Dauphin, fils de Louis XIV, à l’âge de deux ou trois ans, Jean Nocret (1615-1672),Vers 1663-1664, Huile sur toile

© château de Versailles, Dist RMN-GP, C. Fouin

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Don de Monsieur Edouard de Royère par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles.

Ce portrait est une rare représentation du Dauphin, fils de Louis XIV, à l’âge de deux ou trois ans. Le statut du petit garçon explique la commande de cette œuvre, qui se distingue par ses dimensions, importantes pour le portrait d'un enfant si jeune. Le Dauphin y est représenté en pied, jouant avec des fleurs et portant sur sa tunique bleue la croix de l’ordre du Saint-Esprit, qui lui avait été remis à sa naissance. La restauration du tableau a révélé la présence, posée à côté de l’enfant, d’une couronne décorée de dauphins, confirmant ainsi l’identité du modèle. 

Portrait présumé de la duchesse de Longueville

Entourage de Simon Vouet 

Portrait présumé de la duchesse de Longueville en Timoclée, Entourage de Simon Vouet (1590-1649) Milieu du XVIIe siècle, vers 1647-1648, Huile sur toile. 

© château de Versailles, Dist RMN-GP, C. Fouin

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Ce tableau représente une femme sous les traits de Timoclée, héroïne de Thèbes dont le destin est raconté par Plutarque et Quinte-Curce. Attaquée lors de la prise de la cité par un capitaine de l’armée d’Alexandre le Grand, elle parvient à le convaincre que ses richesses sont dissimulées dans un puits, avant de l’y faire lapider par ses servantes. Emprisonnée, elle bénéficie de la clémence du roi de Macédoine, qui ordonne à ses troupes de ne pas réitérer de tels crimes. 

Cette œuvre est un témoignage rare de la pratique du portrait dans l’entourage de Simon Vouet, l’un des plus grands peintres de son temps, et pourrait revenir à son élève, Charles Poerson. Ce portrait complète l’ensemble des œuvres datant de la régence d’Anne d’Autriche déjà conservées au Château et les rejoint dans la première salle de l'enfilade des salles Louis XIV.

Les différentes nations 

Charles Le Brun 

Les différentes nations de l'Asie, Charles Le Brun (1619 -1690) et atelier, Huile sur toile.

© château de Versailles, Dist RMN-GP, C. Fouin

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Les différentes nations de l'Afrique, Charles Le Brun (1619 -1690) et atelier, Huile sur toile.

© château de Versailles, Dist RMN-GP, C. Fouin

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Cette acquisition a été réalisée en partie grâce au mécénat de la Fondation La Marck en 2020.

Ces deux tableaux sont des témoignages précieux du décor du monumental « escalier des Ambassadeurs » du château de Versailles, aujourd'hui disparu. Celui-ci, conçu par Louis Le Vau a été édifié entre 1674 et 1679, et détruit en 1752.

Le décor, réalisé par Charles Le Brun, Premier Peintre du roi, était divisé en trois registres. Au deuxième niveau, les murs étaient partagés en parties pleines et en parties ouvertes feintes. Des tapisseries en trompe-l’œil représentant des batailles victorieuses alternaient avec des fausses loggias où se tenaient des personnages symbolisant les nations des quatre continents. Ceux-ci étaient campés dans des décors de colonnes à ciel ouvert et s’appuyaient sur une balustrade chargée de lourds drapés. C'est à cet ensemble que se rapportent ces deux œuvres.

La restauration des toiles a révélé leur qualité picturale, laissant deviner le génie inventif de Le Brun et ses manies comme les visages expressifs saisis rapidement, les silhouettes du second plan à peine esquissées, les halos colorés soulignant les contours des têtes enturbannées ou les drapés, éléments structurants de l’espace. 

L'Espagne défaite 

Charles Le Brun

L’Espagne défaite, Charles Le Brun (1619-1690) Huile sur toile.

© château de Versailles, Dist RMN-GP, C. Fouin

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Cette peinture est l’esquisse de L’Espagne défaite, l’une des voussures peinte par Charles Le Brun pour le salon de la Guerre.

À partir de 1678, Jules Hardouin-Mansart entreprend la construction de la galerie des Glaces et des salons de la Guerre et de la Paix. Le décor en est confié à Charles Le Brun, qui prend pour sujet la Guerre de Hollande (1672-1678). Autour des Hollandais était rassemblée une vaste coalition européenne comprenant notamment le Saint Empire Romain Germanique (l’Allemagne) et l’Espagne.

Cette toile peut être datée du début du chantier, vers 1684-1685. Il s’agit sans doute d’un modello destiné au roi et à Colbert. La fraîcheur du coloris, la liberté de la touche et la rapidité du geste sont caractéristiques des esquisses de Le Brun. L’esquisse présente de légères différences avec la composition finale du plafond, plus aboutie et sur laquelle le sujet guerrier a été accentué.

Deux modelli pour le plafond du salon d'Hercule 

Jean-Baptiste de Champaigne

Alexandre le Grand offrant des animaux à son professeur Aristote, Jean-Baptiste de Champaigne (1631 - 1681), Huile sur toile.

© château de Versailles, Dist RMN-GP, C. Fouin

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L'Empereur Auguste recevant une ambassade d’Indiens, Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681) Huile sur toile.

© château de Versailles, Dist RMN-GP, C. Fouin

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Jean-Baptiste de Champaigne, neveu talentueux de Philippe de Champaigne, reçoit en 1672 la commande de l’intégralité du décor peint du plafond du salon de Mercure, dans le Grand appartement du roi. L'artiste y met en scène Auguste, Alexandre, Ptolémée Philadelphe, autant d’allusions aux actes de Louis XIV et à sa grandeur. Les toiles font allusion aux progrès scientifiques liés à la conquête de terres lointaines, ce qui permet d’évoquer par analogie les actions du souverain sur les différents continents. 

Le château de Versailles a acquis deux toiles préparatoires à ce décor. Celles-ci améliorent la connaissance du plafond du salon de Mercure et viennent compléter l'esquisse pour la partie centrale : le Triomphe de Mercure sur son char, déjà dans les collections du château de Versailles. Ces œuvres rejoindront l’ensemble des autres esquisses et modelli des plafonds de Saturne et de Jupiter déjà exposés dans la galerie de l’histoire du Château.

2020 

Georges Mareschal, Premier chirurgien du Roi (1658-1736)

François Girardon 

Georges Mareschal, Premier chirurgien du Roi (1658-1736)

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Le portrait du chirurgien Georges Mareschal constitue sans doute le dernier portrait sculpté par François Girardon. Né en 1658 d'un père irlandais, Georges Mareschal eut l'occasion dès 1696 de soigner Louis XIV, et fut présent à son chevet au soir de sa vie. En outre, Mareschal fut à l'origine, avec Lapeyronie, de la création de l'Académie royale de chirurgie en 1731.

L'acquisition du buste de Georges Mareschal, par le château de Versailles, s'est vu décerner le Prix des Acquisitions de l'année aux Appolo Awards 2021.

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Autoportrait 

François-Marius Granet 

Autoportrait 

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Après avoir passé une vingtaine d'année à Rome où il se spécialisa dans les vues d'intérieur et de couvent, François-Marius Granet fut nommé conservateur des peintures du château de Versailles en 1833, grâce au soutien du comte de Forbin alors directeur du Louvre. Exécuté à la fin de sa vie, cet autoportrait montre l'intériorité du peintre : sa calotte noire et son habit marron rappellent les tonalités de l'habit des Capucins.

Le château de Choisy-le-Roi, du côté de la cours

Alexis-Nicolas Pérignon

Le château de Choisy-le-Roi, du côté de la cours 

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Cette œuvre exécutée à la gouache pourrait être attribuée à Alexis-Nicolas Pérignon, védutiste de la seconde moitié du XVIIIe siècle, dont on connaît notamment plusieurs vues du Château de Chanteloup, propriété du duc de Choiseul. Cette gouache constitue un rare témoignage de l'état de la résidence royale de Choisy après les travaux de modernisation menés par Ange-Jacques Gabriel entre 1740 et 1777.

Étude de tête pour "L'Amour de la Vertu" dans "l'Apothéose d'Hercule"

François Lemoyne 

Étude de tête pour "L'Amour de la Vertu" dans "l'Apothéose d'Hercule"

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Des quelques 142 figures qui composent l'Apothéose d'Hercule, plafond achevé par François Lemoyne en 1736, subsistent certaines feuilles préparatoires dont cette étude pour "L'Amour de la Vertu". Il s'agit là d'une figure centrale du plafond, puisque l'ange fait le lien entre le héros devenu demi-dieu et Jupiter lui présentant sa fille, ce qui explique le soin apporté à la réalisation de cette feuille aux trois crayons et rehauts de pastel. Avec cette œuvre, Lemoyne se montre l'égal des meilleurs pastellistes de son temps.

Paires de vases "à têtes de lion" 

Manufacture de Sèvres, Antoine-Jospeh Chappuis (peintre sur porcelaine)  

Paires de vases "à têtes de lion"

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Cette paire de vases de Sèvres dits "à têtes de lion" à fond mosaïque et décor de paysage et d'oiseaux chinois fut acquise par Louis XVI en 1780, en même temps que deux autre vases dits "vases jardins", avant de quitter Versailles à la fin de l'Ancien Régime. Les vases "jardin" ayant été acquis par Versailles en 1998, ces quatre pièces de porcelaine insignes de la collection de Louis XVI se trouvent désormais réunies.

Assiette de Sèvres 

Manufacture de Sèvres, Adèle-Jospeh Carré (tourneur)

Assiette de Sèvres 

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Ces 24 assiettes de porcelaine à décor floral polychrome et rinceaux d'or, acquises en vente publique, faisaient partie du service de la table du roi Louis-Philippe à Trianon livré en 1847. Ces pièces sont désormais exposées dans l'appartement de Louis-Philippe au Grand Trianon, récemment réaménagé.

Photographie de l'hôtel du Grand contrôle 

Don de Alain Roger-Ravily 

Photographie de l'hôtel du Grand contrôle 

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

Don de Alain Roger-Ravily, cette vue du parterre de l'Orangerie et de l'hôtel du Grand contrôle, prise sous le Second Empire, fait partie d'un lot de 20 vues stéréoscopiques. Ces tirages, qui s'ajoutent aux 296 vues déjà présentes dans les collections photographiques du musée, permettent de documenter l'histoire de l'architecture du château de Versailles.

Tableaux "Ricordi" 

Charles Le Brun 

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

Ces deux petits tableaux constituent des témoignages passionnants du décor du Grand degré du roi ou Escalier des Ambassadeurs, l'un des décors les plus connus du château de Versailles, achevé par Charles Le Brun en 1679 et détruit en 1752. Les nations de l'Asie et de l'Afrique se trouvaient du côté vestibule. Ces deux toiles seraient des ricordi ou souvenirs élaborés par l'artiste.

Cette acquisition a été réalisée en partie grâce au mécénat de la Fondation La Marck. 

Bras de lumière 

Claude Quentin Pitoin 

Bras de lumière 

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

Ces bras de lumière à deux branches cannelées à feuilles d'acanthe sont inspirés de ceux livrés en 1781 par Claude Quentin Pitoin pour le cabinet de la Méridienne de Marie-Antoinette, conservés au Getty Museum de Los Angeles.

Le Beau garçon, ou Le Favori de la fortune

John Seally 

Le Beau garçon, ou Le Favori de la fortune

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Ce livre de l'homme de lettres et journaliste anglais John Seally (1742-1795), acquis grâce au don de MM Plouseau et Caramelle par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles, a figuré parmi le catalogue des livres de Marie-Antoinette composé à partir de 1781. Il fait ainsi état du goût de la Reine pour la littérature d'Outre-Manche.

Vue du Bassin de Latone 

Louis-Rémy Robert 

Vue du Bassin de Latone 

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Issue d'une série de sept négatifs sur verre représentant Versailles au début des années 1850, cette vue du Bassin de Latone réalisée par Louis-Rémy Robert (1811-1882) reflète les balbutiements d'une technique nouvelle, cinquante ans avant Eugène Atget.

2019

L'Enlèvement d'une Sabine

Antonio Susini

L'Enlèvement d'une Sabine

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Après avoir été dans les collections du Grand Dauphin, fils de Louis XIV, au château de Versailles, ce groupe sculpté en bronze représentant l'Enlèvement d'une Sabine intégra ensuite les collections de la Couronne. Il témoigne du goût prononcé des membres de la famille royale, au premier rang desquels Louis XIV, pour les petits bronzes copiés ou dérivés de modèles conçus en Italie. D'une qualité de fonte et de ciselure exceptionnelles, ce groupe reprend le modèle en marbre sculpté par Jean de Bologne au début des années 1580. De son vivant, Jean de Bologne avait assuré lui-même la diffusion de son art en prenant part à la production de bronzes reprenant ses compositions, alimentant ainsi de petits bronzes les cabinets d'amateurs européens. Aliéné pendant la Révolution, son achat put se faire grâce au legs de madame Jeanne Heymann.

Plat rond du service de Louis XV aux armes de France

Manufacture de Jingdezhen (Chine)

Service de Louis XV aux armes de France : plat rond

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Ce plat en porcelaine de Chine, d’époque Qianlong, à fond blanc, peinte et dorée aux armes du Roi (blason aux armes de France couronné et entouré des colliers des ordres de Saint Michel et du Saint Esprit) fut commandé par Louis XV en 1738 par l'intermédiaire de la Compagnie française des Indes orientales. Ce service était probablement destiné aux nouvelles salles à manger aménagées en 1735 aux deuxième et troisième étages des cabinets du roi au château de Versailles. Il est actuellement présenté dans le Cabinet des porcelaines nouvellement créé.

Revue de la Maison du Roi au Trou d'Enfer

Jean-Baptiste dit "Louis" Le Paon (dessinateur), Jacques-Philippe Le Bas (graveur)

Revue de la Maison du Roi au Trou d'Enfer

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Don de Monsieur Alain Roger-Ravily, cette estampe, réalisée à l’eau-forte et au burin, représente la revue de la Maison du Roi. En effet, tous les quatre ans, le roi passait les troupes en revue au lieu-dit Trou d’Enfer, non loin de Versailles. Ces revues de troupes étaient publiques, la cour y était conviée, et faisaient l’objet de descriptions dans les journaux du temps, ou dans les mémoires de contemporains. Le dessinateur Le Paon, officier de cavalerie, avait renoncé à une carrière militaire pour se consacrer à la peinture de bataille. Le graveur Jacques-Philippe Lebas (1707-1783), était quant à lui, l’un des graveurs les plus prolifiques du XVIIIe siècle.

Bergère

François II Foliot (menuisier), Jacques Gondoin (dessinateur)

Bergère

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Cette bergère en hêtre doré est richement sculptée à la ceinture de motifs floraux au naturel. Elle est dotée de quatre pieds tournés à cannelures torses ainsi que de chapiteaux à feuilles d'ornement. Elle fut commandée en 1779 par Marie-Antoinette pour l'ameublement de son grand cabinet intérieur, qui constituait alors la principale pièce de ses cabinets. Cet ameublement, conçu par l'architecte Jacques Gondoin, était d’un grand raffinement. Achevé et meublé, le grand cabinet intérieur offrait alors un subtil équilibre entre goût antiquisant et motifs floraux au naturel.

Paire de vases

Manufacture de Sèvres, Jean-Jacques Dieu (peintre sur porcelaine)

Paire de vases

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Cette paire de vases, livrée par la Manufacture de Sèvres, fut acquise par Louis XVI lors des ventes annuelles de la manufacture à Versailles en décembre 1779 et janvier 1780 pour la somme de 3600 livres. Cadeaux du roi à sa sœur Madame Elisabeth, ces vases « œufs » sont composés de porcelaine dure à fond lilas et décor chinois sur une monture de bronze doré. On peut admirer sur cette pièce plusieurs motifs végétaux, en particulier la gorge repercée formant un treillage de pétales quadrilobés, ainsi que la prise en forme d'ananas. L’acquisition de ce vase fut permise grâce au legs de Madame Jeanne Heymann.

Alexandrine Le Normant d'Etiolles

François Boucher

Alexandrine Le Normant d'Etiolles

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Entré dans les collections de Versailles grâce à la Société des Amis, ce portrait Alexandrine Le Normant d'Etiolles, fille de Madame de Pompadour, exécuté en 1749, constitue l’une des rares représentations de l’enfant unique de la favorite de Louis XV. L’exécution de ce portrait par François Boucher coïncide avec l’entrée de l’enfant au couvent des Dames de l’Assomption, rue Saint-Honoré à Paris. Mais Alexandrine meurt d'une péritonite en juin 1754 alors qu’elle n’a pas dix ans. La présence dans ce tableau d’un oiseau en cage constitue un lieu commun des portraits d’enfants sous l’Ancien Régime, soulignant ainsi le caractère éphémère de l’âge tendre.
(A lire également, l'article tiré des Carnets de Versailles)

Cuvette Courteille

Manufacture de Sèvres

Cuvette Courteille

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Cette cuvette Courteille à fleurs, d'une paire probablement acquise par Louis XVI lors de l'exposition de Versailles en décembre 1779, fut réalisée en porcelaine tendre par la Manufacture de Sèvres. Elle est ornée d’un fond Taillandier lilas ainsi que de deux cartels, l'un sur la face à paysage pastoral avec moutons, l'autre au revers contenant un buisson fleuri placé sur un tertre et des roses trémières face à une fontaine à dauphin. Cette paire avait pris place dans le cabinet des bains du roi, comme l’atteste l’inventaire dit de 1791. Cet achat en vente publique vient compléter le pendant de cette œuvre, présent dans les collections de Versailles depuis 1994.

Paul Verlaine

Louis-Eugène de Gaspary

Paul Verlaine

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Ce buste en plâtre original réalisé par Louis-Eugène de Gaspary constitue l’un des rares portraits sculptés de l’écrivain Paul Verlaine. Le regard du modèle est tourné vers la gauche, évoquant ainsi l’inspiration du poète. Le piédouche est quant à lui constitué d’une plume posée sur le côté droit, ainsi que d'une pile évoquant les célèbres ouvrages de l’artiste : Poésies, Romances sans paroles, La bonne chanson, Fêtes galantes, Sagesse, Jadis et naguère, Amour. Cette sculpture fut présentée lors du Salon de la Société des artistes français en 1893, où l’on ne manqua pas de remarquer la forte personnalité du poète brillamment traduite par le sculpteur.

Vue de l'Orangerie

Charles Jouas

Vue de l'Orangerie

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Cette vue de l’Orangerie exécutée à la plume, encre brune, sanguine et pastel vers 1910 par Charles Jouas, est actuellement présentée dans l’exposition « Versailles Revival ». L’architecture est centrale dans l’œuvre de cet artiste : la cathédrale de Chartres comme le château de Versailles y sont traités pour leur puissance architecturale autant que symbolique. Jouas dessine avec virtuosité et précision les éléments décoratifs et architecturaux, et ses dessins témoignent toujours de sa maitrise des effets de lumière et de son goût pour des points de vue originaux. Les lieux représentés, par le choix de couleurs estompées comme de points de vue inhabituels, sont souvent teintés d’étrangeté, voire de mystère. Cette acquisition vient compléter l’achat de la Vue des Réservoirs, effectué en 2018.

Vue stéréoscopique de la place d'Armes et du Château

Vue stéréoscopique de la place d'Armes et du Château

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La présente photographie, entrée dans les collections de Versailles grâce au don de Monsieur Alain Roger-Ravily, représente une vue stéréoscopique de la place d'Armes et du Château, datable entre 1860 et 1870. Ce type d’œuvre constitue un document précieux pour la connaissance des différents états historiques de la demeure des rois : on constate en effet que la statue de Louis XIV par Pierre Cartellier, de nos jours présentée sur la place d’armes, ornait alors le centre de la cour royale. De même, la tourelle construite sous Louis-Philippe à l’angle de la cour royale, détruite par la suite, est encore présente.

Commode

Bernard II Vanrisamburgh

Commode

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Cette œuvre de Bernard II Vanrisamburgh (1696-1766) fut commandée en 1745 à l'occasion du mariage du Dauphin, fils de Louis XV, avec l'infante d'Espagne Marie-Thérèse Raphaëlle, pour l’aménagement de leur nouvel appartement situé au premier étage de l'aile du Midi. Composée de panneaux de laque du Japon complétés de motifs en vernis européen, cette commode de forme galbée somptueusement rehaussée de bronzes dorés formant des grands cartouches chantournés, avait été livrée par Thomas-Joachim Hébert, l'un des marchands les plus innovants de sa génération. Cette commode constitue l’une des plus spectaculaires acquisitions de l’année 2019, réalisée grâce au legs de Madame Jeanne Heymann. Elle est présentée au sein de la chambre de la Dauphine.

La cité des eaux

Henri-François-Joseph de Régnier

La cité des eaux

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Cette acquisition présente l’intérêt particulier d’associer aux poèmes d’Henri de Régnier les deux versions des gravures réalisées par le dessinateur Charles Jouas : la première imprimée en bistre, la seconde en noir. Cette seconde série contient au moins une gravure non utilisée dans le recueil publié : « Le Pavillon de musique ». Le volume est en outre augmenté d’un poème manuscrit d’Henri de Régnier ainsi que de quinze dessins et croquis de Jouas, qui en font un véritable objet de bibliophilie. Ces mêmes dessins témoignent des recherches effectuées par Jouas pour trouver les meilleurs points de vue du château de Versailles, perfectionnant ainsi sa technique mêlant crayon, sanguine, pastel gras, craie et gouache.

Epée d'académicien de Pierre de Nolhac

Edmond Becker (orfèvre)

Epée d'académicien de Pierre de Nolhac

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Pierre de Nolhac, éminent conservateur du château de Versailles, fut élu à l'Académie française le 15 juin 1922 au fauteuil d'Emile Boutroux puis reçu sous la coupole par Maurice Donnay, le 18 janvier 1923. Cette épée, en acier et vermeil, est ornée d’un pommeau ciselé en ronde-bosse sur lequel est représenté le visage de Laure de Sade ; y figurent également les armoiries des Nolhac "d'azur au château d'argent, au chef de gueule portant une étoile d'argent entre deux fleurs de lys d'or ". Elle fut offerte à Nolhac par la Société des Amis de Versailles et l'Académie des Sciences morales des Lettres et des Arts de Seine-et-Oise, puis remise lors d'une cérémonie intime au musée Jacquemart-André. Elle a fait son entrée dans les collections du Château en 2019 grâce au don de la Société des Amis de Versailles.

L’Espagne défaite

Charles Le Brun

L’Espagne défaite

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Cette peinture est l’esquisse de L’Espagne défaite, l’une des voussures peintes par Charles Le Brun pour le salon de la Guerre. Autour des Hollandais était rassemblée une vaste coalition européenne comprenant notamment le Saint Empire Romain Germanique et l’Espagne. Cette esquisse présente de légères différences avec la composition finale, plus aboutie, où le sujet guerrier semble avoir été accentué. Cette œuvre, précieux témoignage de la création du salon de la Guerre en 1684, vient compléter la série peinte préparant les voussures de ce décor : Bellone en fureur, L'Allemagne regardant la Victoire avec épouvante et La Hollande renversée sur son lion. Ces quatre peintures de Charles Le Brun sont présentées dans la galerie de l’Histoire du Château, au rez-de-chaussée de l’aile du nord.

2018

Bureau plat

Bernard II Vanrisamburgh 

Bureau plat

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Réalisé dans l’atelier de l’ébéniste Bernard II Vanrisamburgh (vers 1700-1766), ce bureau plat de petites dimensions, ouvrant à trois tiroirs, présente toutes les caractéristiques stylistiques du maître ébéniste spécialisé dans la production de riches marqueteries de fleurs. Ce meuble fut commandé à l’occasion du mariage du Dauphin de France Louis-Ferdinand, fils de Louis XV, avec l’infante Marie-Thérèse-Raphaëlle d’Espagne en 1745. En effet, pour meubler le nouvel appartement destiné au couple princier situé au premier étage de l’aile du midi, le Garde-Meuble de la Couronne avait fait l’acquisition de meubles neufs, dont cette table-bureau destinée à la bibliothèque, fournie par le marchand-mercier Henri Le Brun. Cette œuvre a été acquise par dation.

Des marchands faisant des ballots, un jésuite et un mandarin conversant ensemble

La foire de la ville de Nankin

Marie Leszczynska

Des marchands faisant des ballots, un jésuite et un
andarin conversant ensemble

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La foire de la ville de Nankin

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Ces deux œuvres s’inscrivent dans un cycle de toiles peint au début de l’été 1761 par la reine Marie  Leszczynska, assistée par La Roche, Frédou, Prévost et Coqueret, peintres du Cabinet du roi. En effet, la Reine s’intéressait particulièrement à l’histoire des premiers missionnaires en Chine. Un premier cabinet chinois de Marie Leszczynska fut installé à Versailles en 1747 à l’emplacement de l’actuelle bibliothèque de Marie-Antoinette ; il fut remplacé par un second en 1761, dit « Cabinet des Chinois ».

Plat d’entremets du service « Bleu céleste » de Louis XV 

Plat d’entremets du service « Bleu céleste » de Louis XV 

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Ce plat d’entremets, en porcelaine à motifs de groseilles sur fond de couleur bleu turquoise, pigment dont on doit l’invention au scientifique Jean Hellot, était destiné au service des mets entre les rôts et les desserts. Cette œuvre vient compléter le service « bleu céleste », premier service de table complet livré par la Manufacture de Vincennes, dont Versailles conserve de nombreuses pièces. Cette acquisition a été financée par la Société des Amis de Versailles grâce au legs de Madame Simone Baraille.

Verseuse du Siam 

Œuvre acquise en février 2018 grâce au mécénat de LVMH-Moët Hennessy-Louis Vuitton

Verseuse du Siam 

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Cette verseuse chinoise en argent partiellement doré, ornée de motifs ciselés de feuillages, de maisons en reliefs et d’oiseaux, constitue une œuvre d’une extrême rareté. Elle fut offerte par les ambassadeurs du Siam à Louis XIV lors de leur audience à Versailles en 1686, et il s’agit d’ailleurs du seul présent d’orfèvrerie encore existant offert au souverain par le roi du Siam, Phra Naraï (1633-1688) ou par son premier ministre Constance Phaulkon (1647-1688).

Portrait de Charles Perrault 

Charles Le Brun, 1665

Charles Perrault 

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C’est peut-être dans l’atelier de Simon Vouet que Le Brun s’initia au pastel, mais la technique de Le Brun se rapproche au contraire de celle introduite en France par Wallerand Vaillant : position de trois-quarts face, matière fine et rapidement posée, fond brun, palette limitée (brun, blanc, noir, rouge et bleu). Ce «Portrait d’amitié» est un portrait peint par un artiste parvenu au faîte de sa carrière, puisqu’il est nommé peintre du Roi en juin 1664, d’un autre artiste, écrivain mais aussi collaborateur intime de Colbert, à qui Le Brun doit sa nomination. On peut y voir aussi le lien qui unit l’écrivain et le peintre, associés dans l’œuvre de glorification de Louis XIV.

Commode pour le cabinet de Madame Adélaïde à Versailles 

Jean-Henri Riesener

Don de la Société des Amis de Versailles en 2018, grâce au legs exceptionnel de madame Simone Baraille et à ceux de mesdames Micheline Cavallo et Monique Genneret

Commode pour le cabinet de Madame Adélaïde

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Cette commode livrée en 1776 pour le cabinet de retraite de Madame Adélaïde, fille de Louis XV, pour son appartement au rez-de-chaussée du corps central, a pu reprendre place dans le lieu auquel elle était destinée. De par sa structure, sa marqueterie de treillage et de couleur, la richesse de ses bronzes, cette œuvre est caractéristique des productions réalisées par Jean-Henri Riesener des années 1770-1780. On retrouve également un losange au centre duquel apparaît la fleur de tournesol, motif cher à l’ébéniste. 

La mort de Saint François-Xavier 

Charles-Antoine Coypel

La mort de Saint François-Xavier 

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La Mort de saint François-Xavier par Charles-Antoine Coypel provient du château de Versailles. En effet, l'œuvre, commandée par le dauphin Louis de France (1729-1765) pour son épouse, était  auparavant accrochée dans l'oratoire de Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767) au rez-de-chaussée du château. Exécutée en 1749, cette toile s'ajoutait à deux tableaux livrés par le même peintre en 1747 : Sainte Landrade instruisant les veuves et les jeunes personnes qui s’étaient mises sous sa conduite et Sainte Piame retirée avec sa mère dans un village de Haute-Egypte. La vision que donne Charles-Antoine Coypel de la mort du missionnaire est particulièrement appropriée à un tableau de dévotion privée.

Berceau du duc d’Anjou 

Charles Le Brun

Don de Monsieur Edouard de Royère par l'intermédiaire de la Société des Amis de Versailles en novembre 2018

Berceau du duc d’Anjou 

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Ce tableau intimiste constitue un précieux témoignage des débuts de la carrière de Charles Le Brun avant son séjour en Italie. Louis XIII se penche tendrement vers Anne d’Autriche qui tient le Dauphin. Né le 21 septembre 1640 au château de Saint-Germain-en-Laye, deux ans après la naissance tant attendue de Louis Dieudonné, Philippe occupe à son tour le berceau royal. Le décor de fleurs de lys à la fois sur le tapis et sur le dais confirme le caractère royal de la scène. Ce petit tableau, d’un coloris particulièrement vif et précieux (rouge et vert amande, effets dorés), s’inscrit dans un genre pictural  en vogue à Paris dans les années 1630-1640.

Vase à rocailles à rubans roses et fleurs 

Vase à rocailles à rubans roses et fleurs 

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

Ce vase présente les caractéristiques du style rocaille qui se développe sous le règne de Louis XV, avec sa base contournée à rinceaux et coquilles. Cette pièce, aujourd’hui isolée, possédait un pendant au moment de son acquisition par Louis XV, lors des ventes annuelles de la manufacture royale de porcelaine de Sèvres à Versailles, en décembre 1758. Le fond rose avait été mis au point à Sèvres pendant l’année 1757, et plusieurs membres de la famille royale acquirent des pièces à fond rose. Il est probable que Louis XV destinait son achat à Marie Leszczyńska, car deux vases avec une décoration similaire figuraient parmi les biens de la reine.

Clark Gable et Vue stéréoscopique du corps central

Clark Gable

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Vue stéréoscopique du corps central

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Ce lot de photographies, donné par Monsieur Alain Roger-Ravily, présente un grand intérêt pour la connaissance de Versailles à l’époque contemporaine. L’acteur américain Clark Gable est immortalisé devant le Parterre de Latone, témoignant ainsi de l’attrait exercé par Versailles sur les célébrités du monde entier, comme avant lui Fred Astaire et après lui John Travolta. Cette donation recèle également des vues stéréoscopiques sur papier albuminé, à l’exemple de cette vue du corps central avec la tourelle de Louis-Philippe, détruite en 1898.

Réparation faite au roi au nom du Doge de Gênes dans la Galerie des Glaces, 15 mai 1685

Charles Gavard

Réparation faite au roi au nom du Doge de Gênes dans la
Galerie des Glaces; 15 mai 1685

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Ce lot de 23 feuilles acquises par le château de Versailles fait partie d’un ensemble considérable de dessins réalisés à la demande de Louis-Philippe par une trentaine de dessinateurs pour les Galeries historiques de Versailles publiées par ordre du Roi et dédiées à S. M. la reine des Français par Charles Gavard, publiées entre 1837 et 1854. Tous ces dessins, à l’instar de la Réparation faite au roi au nom du Doge de Gênes dans la Galerie des Glaces, illustrent des épisodes du règne de Louis XIV, entre 1657 et 1691 ; sept sont liés à son histoire familiale et diplomatique.

 

2017

Portrait de Tiberio Fiorilli en Scaramouche

Pietro Paolini, 1635-1681 
Décembre 2017

Tiberio Fiorilli dit Scaramouche

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Né en 1608 à Naples, Fiorilli devint fameux en interprétant le personnage burlesque de Scaramouche sur les scènes italiennes et françaises pendant plus d’un demi-siècle. La figure de Scaramouche (Scaramuccia) dérive du Capitan, le querelleur napolitain toujours enclin à déclencher des bagarres avant de s’enfuir. Tout en maintenant le costume noir, typique des nobles espagnols, Fiorilli apporta des changements au personnage en lui retirant l’épée et le masque. L’évaluation du rôle de Fiorilli dans l’histoire du théâtre du XVIIe siècle est relativement récente et ce tableau lui rend aujourd’hui sa place. En effet, tenu pour avoir été le maître de Molière, l’acteur napolitain contribua de façon déterminante au succès et à l’enracinement du théâtre italien en France. Le portrait de Scaramouche offre donc un double intérêt pour Versailles, évoquant à la fois un courant pictural qui y était à l’honneur et un personnage auquel Louis XIV vouait personnellement une profonde affection.

La Sculpture travaillant au buste du roi Louis XIV

Baudrin Yvart, 1666
Novembre 2017

La Sculpture travaillant au buste du roi Louis XIV

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Cette œuvre constitue le morceau de réception du peintre à l’Académie royale le 11 août 1663. Toutefois, elle fut livrée seulement en 1666, année de la fondation de l’Académie de France à Rome par Colbert. On reconnaît l’allégorie de la Sculpture travaillant au buste de Louis XIV, vêtu en empereur romain. Sur le sol, les trois bustes dont celui du philosophe Sénèque rappellent les références à l’Antiquité habituelles pour le créateur du XVIIème siècle. La colonne et le drapé vert confèrent une atmosphère toute théâtrale à la scène. Il s’agit d’une œuvre précieuse car c’est le seul tableau que l’on puisse attribuer avec certitude à Yvart, fidèle collaborateur de Charles Le Brun. En outre, le thème, classique, de l’allégorie des arts au service de Louis XIV souligne la magnificence des desseins du roi au début de son règne.

Fred Astaire danse pour les GI à Versailles, 18 septembre 1944

Photographie éditée par ACME Newspictures, épreuve sur papier argentique en noir et blanc, tirage de presse

Don de Monsieur Didier Doré, en Novembre 2017

Fred Astaire danse pour les GI à Versailles, 18 septembre 1944

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Cette photographie représente l’acteur et danseur Fred Astaire dansant devant les troupes américaines devant la façade du château de Versailles côté jardins, à la Libération.

Feux pour Madame Elisabeth à Versailles

Claude-Jean Pitoin, 1778, bronze doré

Achat grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles (legs de Madame Simone Bataille), en Septembre 2017

Feux pour Madame Elisabeth à Versailles

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Cette paire de chenets en bronze ciselé et doré fut livrée en 1778 pour l’appartement de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI, par le bronzier Claude-Jean Pitoin, fils de Quentin-Claude Pitoin. Père et fils furent tous deux ciseleurs du Garde-Meuble. On remarque sur ces chenets l’extrême qualité de la ciselure ainsi que l’application de différents tons d’or qui permettent de jouer sur la lumière et de créer des effets de relief. Cette paire fut par la suite placée à Fontainebleau avant d’intégrer les collections de la famille Greffulhe. Elle illustre parfaitement le goût de la famille royale dans les années 1780 en matière d’ameublement intérieur.

Nécessaire à thé et chocolat de Marie Leszczynska

Porcelaine de Meissen, 1737
Avril 2017

Nécessaire à thé et chocolat de Marie Leszczynska

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Le château de Versailles a pu acquérir huit pièces d’un nécessaire à thé et à chocolat produit par la prestigieuse manufacture de porcelaine de Meissen, en Allemagne, offert par le roi de Pologne Auguste III à Marie Leszczynska en mars 1737. Il s’agissait, par ce présent, d’apaiser les tensions diplomatiques entre la France et ce pays à l’issue de la guerre de Succession de Pologne. Toutes ces pièces portent les armes d’alliance de la Reine (armes de France et de Pologne) et sont ornées d’une abondante dorure et de décors variés : Chinois de fantaisie, scènes militaires et maritimes. Ces pièces viennent rejoindre le grand bol à rincer acquis par Versailles en 2014. Toutefois, il ne s’agit là que d’une menue partie de ce service, qui comprenait à l’origine cinquante-six pièces.

2016

L’Orangerie du château de Versailles

Hubert Robert, 1777-1798, huile sur toile
Septembre 2016

L’Orangerie du château de Versailles

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Hubert Robert livra, en 1777, plusieurs vues à la fois documentaires et poétiques du château et du parc de Versailles, et cette Vue de l’Orangerie du château de Versailles, huile sur panneau de petit format, s’inscrit dans cette lignée. Saisissant la scène depuis le premier plan de la galerie Sud de l’Orangerie, le peintre montre la naissance de la grande nef transversale. À la croisée des deux galeries et placée en haut des marches, la statue d’Isis, issue de la collection de Louis XIV et installée en 1694 dans la rotonde de l’Orangerie, paraît, sur son piédestal, hypertrophiée. Sa présence permet de dater l’œuvre avant 1798, date à laquelle la statue fut ôtée de la rotonde. Hubert Robert figure en effet parmi les peintres qui ont le mieux compris la poésie des espaces versaillais. Le peintre participa aussi, vers 1783, à l’élaboration du Hameau de la reine, édifié par les architectes Mique et Caraman.

Charles Gravier, comte de Vergennes, ministre

Antoine-François Callet, 1780, huile sur toile
Juin 2016

Charles Gravier, comte de Vergennes, ministre

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Ce portrait de Vergennes (1719-1787), présenté au Salon de 1781, fut commandé à Callet, portraitiste de Louis XVI, par le Ministère des Affaires étrangères. Décoré de la plaque et du ruban bleu céleste de l’ordre du Saint-Esprit, vêtu d’un gilet de couleur crème brodé de barbeaux, il tient un billet adressé « Au Roy », montrant ainsi son allégeance au souverain. Le cartonnier du ministre est couronné par un médaillon portant le profil de Louis XVI supporté par trois génies. Comme l’usage souvent le réclame pour les ministres, le modèle apparaît entouré de son nécessaire : plume et encrier, ainsi que des mémoires. Vergennes est célèbre pour avoir joué un rôle de premier plan dans l’indépendance américaine, signant avec Franklin le premier « Traité franco-américain d’amitié et de commerce » le 6 février 1778.

Menus servis au roi par Héliot, Ecuyer ordinaire de la bouche de madame la Dauphine

1745-1756, manuscrit

Don de la Société des Amis de Versailles, en Juin 2016

Menus servis au roi par Héliot, Ecuyer ordinaire de la bouche de madame la Dauphine

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Ce recueil fait état de 138 menus servis au Roi Louis XV entre le 8 septembre 1745 et le 13 mai 1756 à Choisy, Trianon ainsi qu’à La Muette. Chaque menu est présenté séparément ; sont décrits souper, dîner et Médianos servis au Roi avec la date. Ce recueil est peut-être celui dont sont extraits les cinq menus mentionnés par Carême afin d’illustrer les changements culinaires durant le règne de Louis XV. Il reste difficile de déterminer le statut exact de ce manuscrit, s’agissant peut-être d'un « mémento » au seul usage d’Héliot.

Le général De Gaulle visitant Versailles le 28 août 1963

Don de Monsieur Roger-Ravily : Photographie Associated Press, photographie en noir et blanc, en avril 2016

Le général De Gaulle visitant Versailles le 28 août 1963

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Cette photo met en scène le général De Gaulle visitant Versailles en compagnie de son ministre des Affaires culturelles, André Malraux. En décidant de restaurer le Grand Trianon en 1962, De Gaulle confirma Versailles dans son rôle de palais national. Il partageait avec Malraux une certaine idée de Versailles, qualifié de « lieu exemplaire de la civilisation occidentale » par le ministre. Ce faisant, le général fit de Versailles un lieu emblématique de la France et du pouvoir, où furent reçues des personnalités telles que les présidents Kennedy et Nixon.

Invitation au bal paré du mariage du dauphin

Jean-Michel Moreau le Jeune, 1770, plume sur Velin
Janvier 2016

Invitation au bal paré du mariage du dauphin

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Nommé dessinateur des Menus-Plaisirs en 1700 puis Graveur du Cabinet du Roi en 1778, Moreau le Jeune réalisa et grava les dessins pour les grands événements des règnes de Louis XV puis de Louis XVI. C’est sans doute dès son arrivée comme dessinateur des Menus-Plaisirs en 1770 qu’il réalisa ce dessin préparatoire pour le carton d’invitation au Bal Paré pour le mariage du Dauphin et de l’archiduchesse Marie-Antoinette le 18 mai 1770 dans la salle de l’Opéra royal nouvellement construite. Ce dessin s’inscrit dans la tradition des cartons d’invitation héritée de Cochin : encadrement de fleurs et d’amours musiciens, armes du Premier gentilhomme de la chambre du Roi en charge des festivités. Il s’agit d’un témoignage précieux du travail des Menus-Plaisirs, service de la maison du Roi responsable des « plaisirs du roi ».

2015

Bureau de Louis XIV réalisé par Alexandre-Jean Oppenordt (1639-1715)

Novembre 2015

Bureau de Louis XIV

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Après 264 années d'absence, le bureau du roi Louis XIV retrouve le château de Versailles. Classé Trésor National, il a été préempté par l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles en novembre 2015.

Ce bureau brisé, livré en 1685, est en chêne, placage d’ébène et palissandre de Rio. Le chiffre du roi est omniprésent dans la marqueterie de laiton et d’écaille rouge gravée. Le bureau fait partie d’une paire commandée par les Bâtiments du roi pour le Cabinet où le roi écrit, cabinet privé en arrière de la galerie des Glaces à l’emplacement de l’actuelle pièce des bains de Louis XVI. Son pendant est actuellement conservé au Metropolitan Museum de New York.   

Un certain nombre de documents révèlent le nom des artisans qui sont intervenus sur ce meuble et notamment Alexandre-Jean Oppenordt, ébéniste ordinaire du roi. L’exubérance des arabesques du plateau rappelle fortement les compositions du dessinateur de la Chambre du roi, Jean Ier Bérain. Jugé démodé et vendu en 1751, il se retrouve en Angleterre au XIXe siècle dans les collections du baron Ferdinand James Anselm de Rothschild (1839-1898). Il est alors transformé en secrétaire à pente. 

L’acquisition de ce meuble, grâce, notamment, au concours de la Société des Amis de Versailles et de la société AXA, l’une des rarissimes pièces d’ébénisterie réalisée pour Louis XIV et de surcroît pour Versailles, constitue un enrichissement considérable pour les collections du musée. Après sa restauration, il sera présenté dans le salon de l’Abondance auprès du cabinet des Médailles.

Avant de le présenter au public, une restauration de ce meuble prestigieux est nécessaire. Il est prévu qu’il soit restitué dans sa forme originelle de bureau brisé. Un comité scientifique est constitué pour l’occasion.

 

Portrait de Christoph Willibald, chevalier von Gluck (1714-1787)

Signé et daté en bas à gauche J.S.Duplessis/pinx parisis 1775 
Huile sur toile - H.101 ; l.85 cm 
Achat en vente publique avec préemption, lot n°46, vente Sotheby's Paris du 17 juin 2015

Portrait de Christoph Willibald, chevalier von Gluck (1714-1787)

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Le château de Versailles a acquis aux enchères un portrait du musicien allemand Gluck. Il s'agit selon toute vraisemblance d'une copie autographe de l'oeuvre de Duplessis présentée au Salon de 1775 et conservée aujourd'hui au Kunsthistorisches Museum.

Professeur de chant de Marie-Antoinette à Vienne, le musicien connait une carrière européenne. En 1774-1775, il jouit d'une reconnaissance sans précédent. C'est alors que le sculpteur Jean-Antoine Houdon modèle une effigie du musicien et que Duplessis peint son portrait dans lequel il le représente assis, mains sur son clavecin, le visage tourné vers le ciel et le regard portant au loin. 

Ce portrait de Gluck sera présenté au sein du nouveau parcours consacré à Marie-Antoinette dans l'appartement du Capitaine des gardes, aux côtés des effigies de Grétry et Paisiello peintes par Madame Vigée Le Brun, complétant ainsi la galerie des portraits des "artistes de la reine". 

 

Plateau de terrine du service "à frise riche en couleurs et riche en or" de la reine Marie-Antoinette

Manufacture royale de porcelaine de Sèvres 
1784 - Porcelaine tendre - L.42,5 cm  - Marqué en bleu: LL entrelacés; lettre date gg (1784); Y (pour Edmé-François Bouillat)
Achat en vente publique avec préemption, lot n° 227, vente AGUTTES du 28 mai 2015 

Plateau de terrine du service "à frise riche en couleurs et riche en or" de la reine Marie-Antoinette

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Le château de Versailles acquiert régulièrement depuis 1990 des pièces du service "à frise riche en couleurs et riche en or" commandé au début de l'année 1784 par la reine Marie-Antoinette. Avec cette récente acquisition, les collections comptent désormais 53 pièces qui sont présentées dans les buffets d’angle des Cabinets de la Reine au deuxième étage du château. 

Ce plateau, sensiblement de la même taille que celui d'un pot à oille, offre dans son médaillon central un bouquet de roses épanouies entouré d'une frise de perles sur fond bleu. Sa forme aux extrémités chantournées et dorées met en valeur la frise de roses et barbeaux sur fond lie-de-vin encadrée de perles d'or et de guirlandes de laurier. Seule l'interrompt l'alternance heureuse des cartouches à décor de pensées.   

 

La Fondation de l'hôtel des Invalides en 1674

Pierre Dulin (Paris, 1669-1748) 
Huile sur toile 
H. 48 cm ; L.74 cm 
Achat en vente publique par voie de préemption, lot n°45, RIEUNIER-de MUIZON, 30 mars 2015

La Fondation de l'hôtel des Invalides en 1674

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Ce tableau peint par Pierre Dulin est une esquisse pour le carton de tapisserie de La Fondation de l'hôtel des Invalides en 1674, commandé en 1710 pour compléter la tenture de l'Histoire du Roi.

L’épisode retenu s’est déroulé plus de trente ans auparavant : en 1670, Louis XIV décide de la construction de l’hôtel des Invalides. Cette institution est destinée à loger et à soigner les soldats malades et les vétérans. Dulin met en scène ici des faits chronologiquement distincts comme la fondation et l'approbation des plans (1670-1674), la construction de l'Hôtel (1671-1678) et l'achèvement du dôme (1706).Au centre du tableau figure Louvois, ministre de la guerre, accompagné de Minerve (déesse de la Sagesse et de la Guerre) et de l'Architecture, agenouillée. Le ministre présente au roi le plan des bâtiments dont la construction est en cours à l'arrière-plan. Parmi les protagonistes, on reconnaît les deux architectes de l'édifice, Libéral Bruant et Jules Hardouin-Mansart, le Roi et Louvois. A droite, la Gloire conduit vers le roi un groupe de soldats invalides. Dans le ciel, la Renommée, tenant une oriflamme, sonne de sa trompette.  

Cette esquisse de La fondation de l'hôtel des Invalides vient compléter l’ensemble des esquisses préparatoires à des tapisseries, déjà conservées au Château. Elle sera présentée dans les salles Louis XIV aux côtés de celles de François Marot et de Claude-Guillaume Hallé représentant La première promotion des chevaliers de Saint Louis le 10 mai 1693 (MV 2149) et La réparation faite par le doge de Gênes le 15 mai 1685 (MV 2107). 

 

Seau à verre du service "à perles et barbeaux"

Manufacture royale de porcelaine de Sèvres - 1781
Porcelaine tendre - H.10,5 cm - Marques peintes en bleu: marque de la Manufacture aux deux L entrelacés ; lettres-dates DD pour 1781
Achat en vente publique avec exercice du droit de préemption, lot n°44, SVV PESCHETEAU-BADIN, 16 mars 2015 avec la participation du Forum Connaissance de Versailles par l'intermédiaire de la Société des Amis de Versailles 

Seau à verre du service "à perles et barbeaux"

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Commandé en juillet 1781 pour le Petit Trianon, le service "à perles et barbeaux" fut livré à la reine Marie-Antoinette le 2 janvier 1782 pour la somme totale de 12420 livres.

Avec cette nouvelle acquisition, les collections du château de Versailles conservent aujourd'hui treize pièces de ce service composé initialement de 295 pièces. 
  

Portrait de Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d’Artois

Œuvre acquise grâce au mécénat de la Fondation de Luxembourg, agissant au nom de la Fondation La Marck, en février 2015

Portrait de Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d’Artois

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Le château de Versailles vient d’acquérir, lors de la vente aux enchères organisée chez Sotheby’s à Paris le 11/02/2015, dans le cadre de la dispersion des collections du château du Réveillon (Bourgogne), propriété des ducs de Mortemart, un Portrait de la comtesse d’Artois (1756-1805), daté vers 1775 par François-Hubert Drouais (1727-1775). 

L’achat de cette huile sur toile permet d’enrichir de façon significative la collection des peintures du XVIIIe siècle. Il complète en effet la suite de portraits de la famille royale peints par l'artiste après sa nomination comme Premier peintre du comte de Provence en 1771 : le Comte de Provence, la Comtesse de Provence, Madame Clotilde, Louis XV, le Comte de Clermont.

Le château possédait déjà un portrait de la comtesse par Gautier-Dagoty, un autre par Leclercq, ainsi qu’un pastel de Boze la représentant vers 1785, mais aucune effigie de la qualité de cette œuvre de Drouais.

L’union de la princesse Marie-Thérèse de Savoie (1756-1805), fille de Victor-Amédée III de Sardaigne, avec Charles-Philippe, comte d’Artois fut célébrée à Versailles le 15 novembre 1773.

Portrait allégorique de Madame Louise

Février 2015

Portrait allégorique de Madame Louise

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Lors de la vente aux enchères organisée à Versailles, chez Me Eric Pillon, le 08/02/2015, le château de Versailles a acquis un Portrait allégorique de Madame Louise, fille de Louis XV.

La princesse est représentée en habit de cour, avant son entrée au Carmel en 1770. Ce type de portrait d’une princesse royale sur le mode allégorique enrichit la collection versaillaise d’une iconographie rare dans les collections nationales.

2014 

Commode de Louis XV à Choisy 

Antoine-Robert Gaudreaus 

Commode de Louis XV à Choisy, 1744, Bâti de chêne, placage de bois exotiques, laque du Japon, vernis européen, bronze ciselé et doré, marbre de Rance

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En 1744, Gaudreaus reçut une importante commande de cinq meubles destinés à l’appartement du roi au château de Choisy : une commode, un bureau, deux encoignures et une console. Cette commode rappelle la conception et la structure de celle que l’ébéniste livra en 1739 pour la chambre de Louis XV à Versailles, aujourd’hui conservée par la Wallace Collection de Londres. Cette œuvre est entrée dans les collections de Versailles grâce au don de la Edmond J. Safra Philanthropic Foundation, représentée par Madame Lily Safra. Elle est actuellement conservée dans la chambre de Madame Victoire.

Paire de bras de lumière à trois branches

Anonyme Paris XVIIIème siècle

Paire de bras de lumière à trois branches, 1752-1753, bronze fondu et ciselé doré

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Ces bras de lumière, acquis à Paris vers 1752-1753 par Madame Infante, duchesse de Parme, pour son château de Colorno en Italie sont composés de motifs rocailles et rinceaux d'acanthe ; le fût est surmonté d'un bouquet de fleurs avec pervenches et tournesol (ou reine-marguerite). Acquises en vente publique, ces œuvres sont  actuellement conservées dans la chambre de la Dauphine

Compotier carré

Manufacture de Vincennes 

Compotier carré, 1753-1754, porcelaine tendre

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Ce compotier fait partie du service "à fond bleu céleste" de Louis XV, commandé en 1751 et livré par la manufacture de Vincennes de 1753 à 1755, qui comprenait 1749 pièces, dont 1266 pièces en biscuit pour le décor de la table. Pour ce service, le chimiste Jean Hellot élabora une nouvelle couleur de fond bleu turquoise appelée « bleu céleste » en hommage à l’Empire du Milieu. Le service de Louis XV fut utilisé par la famille royale jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

Louis XIV

Wallerant Vaillant 

Louis XIV, 1660, pastel

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Ce portrait peu connu de Louis XIV, exécuté d’après le modèle en 1660 au moment de son mariage, restitue sans artifice les traits du jeune roi. Il est issu d’une série de portraits du cercle royal commandée par Anne d’Autriche, la mère du Roi. Inspirés des œuvres de Robert Nanteuil, les pastels de Vaillant constituent les premiers portraits de ce type, dans une gamme de couleur très large. Cette œuvre a été acquise par voie de préemption en vente publique.

Premier Salon des gouaches de Louis XV [Salon des Jeux de Louis XVI], vers 1860-1870, vue stéréoscopique

Anonyme France XIXème siècle

Premier Salon des gouaches de Louis XV [Salon des Jeux de Louis XVI], vers 1860-1870, vue stéréoscopique

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Vingt-sept des vues stéréoscopiques originales issues du don de Monsieur Roger-Ravily sont des vues des appartements intérieurs du roi tels qu’ils se présentaient sous le Second Empire. Cette vue restitue l’état du premier salon dit "des Gouaches de Louis XV ", ancien salon des Jeux de Louis XVI, dans lequel on distingue en particulier deux gouaches de Van Blarenberghe ainsi que quatre tabourets de Marcion.

Recueil des Comédies et Ballets représentés sur le Théâtre des petits Appartements pendant l’hiver de 1747 à 1748 – Divertissements du Théâtre des Petits Appartements 1748- à 1749 – 1749 à 1750…

Anonyme France XVIIIème siècle

Recueil des Comédies et Ballets représentés sur le Théâtre des petits Appartements pendant l’hiver de 1747 à 1748 – Divertissements du Théâtre des Petits Appartements 1748- à 1749 – 1749 à 1750…, vers 1750, quatre volumes in-4 reliés en veau fauve

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Les trente-neuf pièces jouées durant les quatre hivers 1747 à 1750 firent l’objet d’une impression particulière, réunis dans ces quatre volumes. Chaque pièce donne le nom des auteurs du texte et de la musique, le nom des chanteurs, danseurs, ainsi que ceux des costumiers et décorateurs. Devant les critiques soulevées par les dépenses engagées pour ces divertissements, le roi décida qu’il n’y aurait plus de théâtre à Versailles. Cette œuvre entra dans les collections du château grâce au don de Madame Florence Austin en mai 2014.

Jeanne-Françoise Salomon de La Lande et sa fille Françoise-Mélanie

Jacques Hellart 

Jeanne-Françoise Salomon de La Lande et sa fille Françoise-Mélanie, 1710, huile sur toile

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Ce portrait caractéristique du début du XVIIIe siècle, a pu être rendu à Jacques Hellart grâce à la signature dont il porte la trace, et constitue à ce jour la seule œuvre connue du peintre. Une inscription portée en octobre 1760 au dos de la toile révèle l'identité des modèles représentés sur le tableau : Jeanne-Françoise de Castéja, épouse de M. Salomon de La Lande, y est figurée en compagnie de sa fille Françoise-Mélanie, future marquise d'Arcy. Madame de La Lande fut associée de près à la vie de cour à l’issue de sa nomination par Louis XIV en tant que sous-gouvernante des enfants de France le 25 mars 1704 auprès de la maréchale de La Mothe et de la duchesse de Ventadour. 

Nécessaire à thé et à chocolat de Marie Leszczynska : bol à rincer

Manufacture de porcelaine de Meissen 

Nécessaire à thé et à chocolat de Marie Leszczynska : bol à rincer, vers 1737, porcelaine dure peinte et dorée

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Pièce d'un nécessaire à thé et à chocolat, ce grand bol à rincer aux armes de la reine Marie Leszczynska (deux fois à l'extérieur et une fois au fond) fut commandé en mars 1737 par Auguste III, roi de Pologne et électeur de Saxe (1696-1763). Le nécessaire fut inventorié en 1768 dans le grand cabinet de la Reine à Versailles. Il s’agit de la première pièce de ce service acquise en vente publique par le château de Versailles.  

Recueil de 3 ouvrages

André Félibien des Avaux 

Recueil de 3 ouvrages : 1. André Félibien,  Description de la grotte de Versailles ; 2. Sébastien Le Clerc,  Labyrinthe de Versailles ; 3. André Félibien,  Statües et bustes antiques des maisons royales, 1672-1679, livre, reliure en maroquin rouge aux armes royales

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Le château de Versailles possède deux autres éditions de la Grotte de Versailles (datées de 1674 et 1676) ainsi que du Labyrinthe (1677 et 1679), mais il s’agit ici du seul exemplaire représentant les Statues et bustes antiques des maisons royales dans cette version complète (près de cent planches) en format folio. 

La Jeunesse et la Vertu présentent deux princesses à la France

Charles-Joseph Natoire 

La Jeunesse et la Vertu présentent deux princesses à la France, vers 1734, pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Ce dessin constitue l’étude préparatoire au tableau commandé par Marie Leszczynska au moment de la naissance des princesses Adélaïde (1732) et Victoire (1733), qui prit place en tant que dessus-de-porte dans la chambre de la Reine à Versailles en 1735 (MV 7163). Cette œuvre est entrée dans les collections du château grâce au don de Madame Florence Austin en mai 2014.

Cartel

Balthazar II Martinot 

Cartel, vers 1690, placage d'écaille à décor de filets de cuivre, ornements de bronze ciselé et doré

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Balthazar II Martinot (1636-1714) compte parmi les horlogers les plus réputés du temps de Louis XIV. Ce cartel d’applique en placage d’écaille à décor de filets de cuivre est doté d’une garniture de bronzes ciselés et dorés, et est surmonté d’une Renommée. Le cadran en bronze ciselé et doré surmonte une plaque montrant deux jeunes femmes et un amour pouvant figurer l’Abondance et la Géographie. Le registre inférieur de la boîte s’achève par deux enroulements d’acanthes et un mascaron central. Cette œuvre est entrée à Versailles grâce au don de madame Colette Delhorbe, en souvenir de Jacques Delhorbe son mari.

2013

Fouet de cocher du carrosse du Sacre de Charles X

Don de M. Hubert de Chaisemartin, en novembre 2013

Fouet de cocher du carrosse du Sacre de Charles X

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Ce fouet de grand attelage à la française a été utilisé lors des cérémonies du sacre de Charles X, à Reims, le 29 mai 1825. Le carrosse de Charles X était attelé à huit chevaux ; privilège royal, les deux de tête étaient conduits par le postillon monté sur le cheval de gauche et les six autres tenus en guide par le cocher. Ce dernier tenait le fouet dans la main droite, au tiers de la poignée, le coude au corps.

Ce fouet est constitué d’un manche en bois doré et vernis, souple et effilé par le haut, orné de six bagues au décor alterné. La monture, absente ici, était montée sur la ganse que l’on distingue au bout du manche. En cuir découpé de fins lacets tressés, elle se terminait par une mèche, petite tresse de corde ou de ficelle nouée qui touchait les épaules du cheval. A la base du manche, la poignée est recouverte de velours de soie cramoisi orné en haut et en bas de bouillons de fils d’or. A son extrémité, le culot est en or, gravé de la fleur de lys avec cette inscription « Charles X, Sacré le 29 Mai 1825 ». La garniture assortie au carrosse du Corps, les dimensions tout à fait exceptionnelles de ce fouet, la préciosité de l’objet et l’inscription sur le culot en or étaient l’hypothèse que ce fouet était bien celui utilisé par le cocher du carrosse du corps lors du sacre de Charles X, et pourraient indiquer qu’à la suite des cérémonies, l’objet a été remis en cadeau honorifique à un dignitaire qui l’a ensuite fait graver en souvenir de l’évènement. L’inscription même sur un objet courant à valeur d’usage démontre l’importance et la valeur symbolique jouée par ce fouet lors de la cérémonie.

Cette œuvre originale vient compléter les collections du musée des carrosses du château de Versailles.

 

Vase-pendule de Louis XVI

Juillet 2013

Vase-pendule de Louis XVI

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Daté de 1775, ce vase-pendule à fond beau-bleu dont le cadran est signé de Roque à Paris a été acquis par Louis XVI à la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres au cours de l’année 1777. Il était destiné à orner la cheminée de son cabinet des Bains, tout nouvellement aménagé dans les cabinets du premier étage. Envoyé aux Tuileries en janvier 1792, il a probablement été vendu pendant la Révolution ; on perd ensuite sa trace jusqu’en 1927, date à laquelle il apparaît dans la vente des collections d’Anthony de Rothschild doté, vraisemblablement au cours du XIXe siècle, d’un piètement quadrangulaire, comme ce fut le cas pour de nombreuses pièces de Sèvres du siècle précédent.

L’acquisition de ce vase-pendule, d’une forme extrêmement rare et de provenance royale, est d’une très grande importance pour l’enrichissement des collections du château de Versailles. Elle s’inscrit dans une politique menée depuis plusieurs décennies, politique d’achat systématique des pièces royales de porcelaine de Vincennes-Sèvres ayant figuré à Versailles dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ces pièces sont identifiées grâce aux inventaires du Château dressés au début de la Révolution et aux registres des ventes de la Manufacture. L’acquisition de la pendule permet de compléter ce que nous savons déjà du goût très sincère de Louis XVI pour les productions de la Manufacture royale fondée à Vincennes en 1740, sous le règne de son grand-père.

 

Portraits du duc de Berry et du duc de Bourgogne par Fredou

Juin 2013

Portraits du duc de Berry et du duc de Bourgogne

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Entre 1760 et 1762, Jean-Martial Fredou réalisa onze portraits des enfants du dauphin, fils de Louis XV, et de Marie-Josèphe de Saxe. Le portrait au pastel du duc de Bourgogne achevé le 15 mars 1760 et conservé dans les collections du château de Versailles (INV.DESS 726) est la source de plusieurs autres versions peintes à l’huile par Fredou. L’une d’elles fut offerte par le dauphin au marquis de Sinety. Celui-ci avait été nommé en 1760 sous-gouverneur du duc de Berry et en 1762 sous-gouverneur du comte de Provence. Le portrait du duc de Berry (futur Louis XVI) fut également dessiné par Fredou lors de la commande de 1760-1762. Le portrait peint en pendant de celui du duc de Bourgogne et également offert au marquis de Sinety est vraisemblablement une variante de ce dessin, encore inconnu. Les cadres identiques et probablement d’origine confirment que ces deux portraits ont été conçus en pendants.

Le château de Versailles ne possédait aucun portrait peint à l’huile du duc de Bourgogne et aucun portrait du duc de Berry enfants. Cette acquisition comble ainsi une lacune iconographique importante.

 

Visite de la reine Victoria au hameau de la Reine au Petit Trianon, le 21 août 1855 de Karl Girardet

Avril 2013

Visite de la reine Victoria au hameau de la Reine au Petit Trianon, le 21 août 1855

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Ce petit tableau de Karl Girardet est la première pensée pour une aquarelle commandée par la reine Victoria en 1855 et qui se trouve encore dans les collections royales britanniques. Elle commémore la visite de la reine et du prince Albert, accompagnés du couple impérial, à Trianon, le mardi 21 août 1855, lors du séjour de la souveraine britannique à Paris.

On identifie bien les deux souveraines dans une voiture découverte, arrêtée devant la maison de la Reine, et l’empereur et le prince consort à cheval de part et d’autre. L’escorte comprend des Cent-Gardes et des postillons de la Maison de l’Empereur en grande tenue. Sous la galerie reliant la maison de la Reine à celle du Billard se tient la musique des Guides de la Garde impériale, qui animera le déjeuner pris par les deux couples.

Rares sont les représentations anciennes peintes du Hameau de Trianon. Le château de Versailles conservait deux vues du Moulin et de la Maison de la Reine avec la tour de Marlborough, de l’atelier de Guérard et de Wallaert, datées de la Restauration, une vue de l’Intérieur du théâtre de la Reine sous la Monarchie de Juillet, par Mme Asselineau, mais aucune du Second Empire, époque de la renaissance de Trianon, sous l’impulsion de l’impératrice Eugénie. Cette acquisition vient combler cette lacune avec une œuvre qui trouvera place à l’attique du Petit Trianon, dans l’espace consacré au Second Empire et à l’impératrice.

 

Trois vases de Madame Victoire

Vases acquis grâce au mécénat du groupe LVMH-Moët Hennessy-Louis Vuitton, en mars 2013

Trois vases de Madame Victoire

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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En 1772, Madame Victoire, une des filles de Louis XV, a fait l’acquisition de ces trois vases pour sa chambre à coucher au château de Versailles. Madame Victoire avait en fait acheté à la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres une garniture composée de cinq vases à fond vert. Les deux autres vases de la garniture sont aujourd’hui conservés aux Metropolitan Museum of Art.

Ces trois vases sont exceptionnels du fait de leur décor peint et de leur forme. Les cartouches sont l’œuvre de Charles-Nicolas Dodin, un des meilleurs peintres de figures de la Manufacture au XVIIIe siècle, auquel le château de Versailles a consacré une exposition en 2012. Quant aux formes, elles n’étaient pas encore représentées dans les collections nationales. Le vase central « à baguettes » porte un cartouche peint d’après un tableau exécuté en 1737 pour Louis XV, les Charmes de la vie champêtre. Sur les deux vases « à feuilles de lauriers », nous trouvons Les amants surpris, peints d’après une gravure de Gilles Demarteau, et Le Printemps, inspiré d’un des tableaux des Saisons peints en 1755 pour Madame de Pompadour.

Ces vases retrouvent aujourd’hui leur emplacement d’origine, sur la cheminée de la chambre à coucher de Madame Victoire. Cet ensemble a été reconnu "œuvre d’intérêt patrimonial majeur".

 

Marie-Josèphe de Saxe en marmotte de Jean-Marc Nattier

Janvier 2013

Marie-Josèphe de Saxe en marmotte

© RMN-GP (Château de Versailles) / © Franck Raux

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En 1751, Jean-Marc Nattier exécute ce portrait ovale de la dauphine Marie-Josèphe de Saxe. Offert à la duchesse de Brancas, dame d’honneur de la Dauphine jusqu’en 1762, il reprend exactement le visage peint par Nattier pour le grand portrait de la dauphine en habit de cour.

Le costume en revanche est tout autre : la jeune dauphine est « en marmotte » c’est-à-dire qu’elle porte un fichu noué sous le menton. Cette coiffure appartient à l’iconographie des Savoyardes parisiennes, telle qu’elle se développe dans les années 1740-1750. Apparaissant d’abord comme un emblème d’une pauvreté vertueuse, la figure de la Savoyarde se teinte peu à peu d’une dimension plus polissonne. A partir des années 1760, cette figure est ambivalente : vertueuse montagnarde ou polissonne citadine, la Savoyarde peut aussi être une femme qui mendie et qu’on soupçonne, surtout si elle est jolie, d’offrir autre chose que ses chansons.

Le portrait de la dauphine en marmotte est iconographiquement unique, puisqu’on ne connaît aucun portrait de dames de la famille royale « en marmotte ». La dauphine aurait donc sacrifié à cette mode. Rappelons que ce portrait a vraisemblablement été exécuté alors qu’elle était enceinte de son troisième fils. Le costume de marmotte évoquerait ainsi une fécondité vertueuse, bien que ce type de représentation pouvait choquer. Offert à une dame d’honneur, ce petit portrait échappe aux représentations officielles et témoigne des liens entre la dauphine et les dames de sa maison. 

 

Saint Jean-Baptiste baisant la main de l’enfant Jésus attribué à Jacopo Amigoni

Janvier 2013

Saint Jean-Baptiste baisant la main de l’enfant Jésus

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Provenant vraisemblablement de la cour de Saxe, ce Saint Jean-Baptiste baisant la main de l’enfant Jésus a sans doute été apporté au château de Versailles par la Dauphine Marie-Josèphe de Saxe, la mère de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, lors de son mariage avec le Dauphin en 1747.

Cette toile s’inscrit dans le goût de la Dauphine pour les scènes religieuses, dont Versailles conserve déjà deux témoignages par Charles-Antoine Coypel (Sainte Piame, MV 8610, et Sainte Landrade, MV 8624). Exécutée par le Vénitien Jacopo Amigoni, elle est empreinte de la tendresse et de la délicatesse caractéristiques de la peinture bolonaise du siècle précédent.

A sa mort, en 1767, la Dauphine a légué ce tableau à son premier aumônier, Aymar de Nicolaï, qui l’avait soutenue dans les moments les plus pénibles de son existence, comme la mort de son fils Louis-Ferdinand en 1765. De retour au château de Versailles, elle permet d’évoquer le décor des appartements de la Dauphine.

 

2012

Le Rocher et le Belvédère à Versailles par Claude-Louis Chatelet

Mai 2012

Le Rocher et le Belvédère à Versailles

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Le Belvédère et le Rocher du jardin anglais du Petit Trianon sont ici fidèlement représentés par Claude-Louis Chatelet. Le peintre a toutefois ajouté un pont avec pergola à colonnes entre le pavillon et le rocher alors qu’il n’y avait en réalité qu’une passerelle en bois. Cette huile sur toile reprend une aquarelle peinte par Chatelet pour le recueil de plans et vues du Petit Trianon offert en 1786 par Marie-Antoinette à l’un de ses frères, l’archiduc Ferdinand, duc de Brigsau, gouverneur de Lombardie, lors de sa venue à Trianon (Modène, Biblioteca Estense).

Le tableau, présentant une vue de jour, est très proche de l’Illumination du Belvédère et du rocher du Petit Trianon en 1781 en l’honneur du comte de Provence, frère du roi, ou de l’empereur d’Autriche Joseph II (MV 7796), également par Chatelet, daté de 1781 et conservé à Versailles. La pergola en est absente, tandis que la passerelle de bois y apparaît nettement.

Le Rocher et le Belvédère va rejoindre la Fête de nuit (MV 8384, don de la baronne Liliane de Rothschild, en 1969) et l’Illumination, accrochées au second étage du Petit Trianon, d’où on y aperçoit justement le Belvédère.

 

Le Char de Jupiter entre la Justice et la Piété par Noël Coypel

Janvier 2012

Le Char de Jupiter entre la Justice et la Piété

© RMN-GP (Château de Versailles) / © Gérard Blot

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Cette esquisse de Noël Coypel prépare la peinture du panneau central de la salle des Gardes de la Reine. Elle date vraisemblablement de 1671, lorsque le chantier du décor des Grands Appartements débute et lorsque les esquisses sont soumises à Louis XIV et à Colbert pour approbation.

Le sujet est le char de Jupiter entouré des allégories de la Justice et de la Piété. Au premier plan, on aperçoit une personnification de la planète elle-même sous l’aspect d’une jeune femme qui retient par une guirlande de fleurs quatre enfants symbolisant les quatre satellites de la planète découverts par Galilée en 1609.

L’esquisse présente plusieurs différences avec la peinture réalisée ; la plus importante est le geste de Jupiter tendant le sceptre qui n’apparaît plus dans le plafond. Cette esquisse témoigne donc de modifications ultimes avant la réalisation du décor et constitue un pendant avec l’autre esquisse de Noël Coypel, Le char de Saturne entre la Prévoyance et le Secret, qui a été acquise en 1994.

 

Jatte à punch du service à fond bleu céleste de Louis XV

Cette acquisition a été rendue possible grâce au mécénat de KPMG SA, en janvier 2012

Jatte à punch du service à fond bleu céleste de Louis XV

© RMN (Château de Versailles) / © Gérard Blot

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Cette jatte à punch fait partie du grand service de table dit « à fond bleu céleste » exécuté pour Louis XV entre 1753 et  1755 à la Manufacture royale, alors installée dans l’enceinte du château de Vincennes. Il est composé de  1749 pièces de porcelaine tendre et porte un décor de fleurs et de fruits, inscrit dans des cartouches soulignés d’or. Le fond bleu céleste utilisé a été créé par le chimiste Hellot spécialement à l’occasion de cette commande. Une fois livré, ce service a été utilisé par la famille royale jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

 Exceptionnelle par son décor et par l’ampleur du service de table auquel elle appartient, cette jatte à punch l’est aussi par son excellent état de conservation et par son caractère nouveau au moment de sa commande : sa forme a été suscitée par l’engouement venu d’Angleterre pour une boisson nouvelle, le punch,  servi à la fin du repas lors du service du dessert. Elle rejoint les sept pièces appartenant au même service déjà présentes au château de Versailles, dans la salle à manger dite aux porcelaines.

2011

Portrait de Madame de Lamballe par Elisabeth-Louise Vigée-Le Brun

Novembre 2011

Portrait de Madame de Lamballe

© RMN (Château de Versailles) / © Gérard Blot

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La princesse de Lamballe et Marie-Antoinette vécurent une amitié profonde depuis leur rencontre à l’occasion du mariage de la princesse autrichienne avec le futur Louis XVI en 1770 jusqu’à la mort de Madame de Lamballe lors des massacres de septembre 1792. Le château de Versailles ne possédait pourtant aucun portrait de la princesse de Lamballe datant de cette période.

Lorsqu’en 1782 Elisabeth-Louise Vigée-Le Brun peignit le portrait de la princesse de Lamballe celle-ci était âgée de trente-trois ans. Vigée-Le Brun reprit une formule qui lui était chère et qu’elle utilisa plusieurs fois pour différents modèles, dont la reine : la favorite porte une simple robe de mousseline dite en gaulle et un chapeau de paille. Ce portrait est proche de ceux des femmes de l’entourage de la reine peints par Vigée-Lebrun déjà conservés au château de Versailles, notamment celui de l’autre grande amie de Marie-Antoinette, la duchesse de Polignac.

 

Portrait de la comtesse Du Barry en Flore par François-Hubert Drouais

L’acquisition de ce portrait a été rendue possible grâce au soutien de la Société des Amis de Versailles, en mai 2011

Portrait de la comtesse Du Barry en Flore

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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Peintre attitré de Madame Du Barry, François-Hubert Drouais (1727-1775) l’a représentée à de multiples reprises. Il a en particulier exposé au Salon de 1769 deux portraits la montrant en Flore et en costume de chasse. Entre 1770 et 1774, le portrait en Flore a fait l’objet, à la demande de Madame Du Barry, de sept à huit répliques ou copies, chacune légèrement différente, destinées à son entourage. C’est vraisemblablement la première version de ce portrait, celle qui a été exposée au Salon de 1769, dont le château de Versailles a fait l’acquisition.

Cette œuvre vient enrichir les collections du château de Versailles à plus d’un titre. Elle rejoint en effet le bel ensemble de portraits réalisés par  François-Hubert Drouais déjà conservé au château de Versailles. Surtout, à la date de l’acquisition, le château de Versailles ne possédait plus aucune représentation peinte de Madame Du Barry, qui a pourtant été une figure majeure des dernières années du règne de Louis XV.

 

Portrait au pastel de la comtesse d’Artois par Joseph Boze

Mai 2011

Portrait au pastel de la comtesse d’Artois

© RMN (Château de Versailles) / © Gérard Blot

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Joseph Boze, meilleur pastelliste que peintre, se fit une spécialité du portrait ovale au pastel. Installé à Versailles en 1785, il reçut la même année d’importantes commandes de portraits pour la famille royale. Marie-Thérèse de Savoie, belle-sœur de Louis XVI, alors âgée de vingt-neuf ans, est peinte dans une tonalité gris bleu qui accentue son air mélancolique. Alors que le traitement des étoffes séduit par son aspect précis et illusionniste, la technique du pastel confère un aspect doux à son visage, pourtant décrit comme ingrat par ses contemporains. La comtesse d’Artois sembla satisfaite de son portrait et en commanda deux copies qu’elle offrit à des dames de son entourage.

Ce portrait est désormais à Versailles la représentation la plus tardive de la comtesse d’Artois mais également la plus fidèle et précise de son visage. Il complète le bel ensemble de pastels par Boze déjà conservés au château de Versailles.

2009-2010

Fauteuil de bureau provenant du garde-meuble de la couronne

Juillet 2010

Fauteuil de bureau provenant du garde-meuble de la couronne

© RMN (Château de Versailles) / Gérard Blot

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Ce fauteuil est aujourd’hui le seul fauteuil de bureau identifié provenant des livraisons faites au Garde-Meuble royal au milieu du XVIIIe siècle. Il constitue de ce fait un élément de référence unique qui permettra, à l’avenir, d’identifier d’autres fauteuils de bureau du mobilier royal. Caractéristique des productions parisiennes à l’époque où le rocaille connaît son apogée, ce siège présente des proportions légèrement différentes de celles d’un fauteuil de salon, notamment dans l’abaissement du dossier. La sculpture, de belle qualité, souligne les éléments structurants du siège. Son acquisition vient combler une lacune dans la typologie des meubles du Garde-Meuble de la Couronne conservés à Versailles. C’est de plus, l’un des rares sièges identifiés de l’époque rocaille provenant du Garde-Meuble de la Couronne. Il vient rejoindre le bureau plat qui fit partie de la même livraison pour Fontainebleau en 1745 et qui vient d’être déposé par le Mobilier National.

Ce fauteuil a été restauré avec la participation de la société Kinnarps.

 

Clef de la Chapelle Royale

Don de Madame Nelly Munthe, en souvenir de Liliane de Rothschild, par l'intermédiaire de la Société des Amis de Versailles, en 2010

Clef de la Chapelle Royale

© Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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La grande porte de la Chapelle Royale de Versailles en fait communiquer la nef avec le vestibule bas. Il est vraisemblable que sa magnifique clef n’ait servi qu’en de rares occasions, voire qu’elle n’ait eu qu’une fonction purement symbolique.

Le modèle de cette clef a été élaboré par Grettepin vers 1710. Probablement appelé à Versailles par Jules Hardouin-Mansart, il devait réaliser de nombreuses sculptures pour la Chapelle. C’est à lui que Robert de Cotte, maître d’œuvre du chantier après 1708, s’est adressé pour en concevoir la clef. C’est probablement d’après son modèle, en cire ou en terre, que le fondeur Jacques Desjardins, auteur des éléments de serrurerie de cette porte, en a réalisé la version définitive en bronze doré.

Outre le panneton et la tige cannelée, l’essentiel du décor de la clef est concentré sur l’anneau : formé de deux élégantes consoles à volutes encadrant un motif du chiffre royal formé de deux L entrelacés, qui représente un véritable travail d’orfèvrerie, il est surmonté d’une couronne royale à fleurs de lys.

 

Acquisition du Tapis de la Savonnerie provenant de la chapelle royale de Versailles

Juillet 2009

Acquisition du Tapis de la Savonnerie provenant de la chapelle royale de Versailles

© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

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Ce tapis correspond au compartiment central d'un des cinq tapis formant le grand tapis de la nef de la chapelle de Versailles bénie en juin 1710. Louis XIV avait commandé des tapis à la manufacture de la Savonnerie. Les trois premiers de la nef sont livrés en 1726 et les deux suivants en 1728. Chacun de ces tapis d'une longueur de 9m30 était composé de trois compartiments à peu près carrés. La hauteur totale des cinq tapis atteignait un peu plus de vingt-deux mètres. Le présent tapis présente en son centre un cartouche aux armes de France entouré des colliers des ordres de St Michel et du St Esprit, surmonté de la couronne royale fermée, et flanqués de deux ailes éployées, les bâtons royaux la main de justice et le sceptre disposés en sautoir. Le cartouche se détache sur un fond blanc jonquille, les cotés agrémentés de guirlandes de fleurs et de fruits au naturel. Cet exceptionnel tapis par sa qualité comme son parfait état de conservation, fut probablement vendu par le Directoire puis on le retrouve dans les collections de la famille Rothschild à Vienne dans les années 1860.

L'acquisition de ce tapis classé  « œuvre d'intéret patrimonial majeur » a été rendue possible grâce au mécénat de TOTAL.

 

Paire de seaux à verre du service "aux amours" de Madame Du Barry

Février 2009

Paire de seaux à verre du service "aux amours" de Madame Du Barry

© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

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Ces deux seaux portent un décor qui correspond à celui d’un petit service de 37 pièces comportant 12 assiettes que Mme Du Barry avait commandé dès 1770 et qui lui fut livré le 1er septembre 1770. C’est un décor d’amours et attributs dans des paysages dans des réserves qu’entoure une guirlande de myrte se détachant sur du blanc avec un fond Taillandier.
Le service comportait 2 manches de couteaux qui laissent penser qu’il avait été commandé pour 2 convives : Louis XV et Mme Du Barry. Outre les 12 assiettes il se composait notamment de 6 compotiers dont 2 ronds, 2 carrés et 2 à coquille, 1 plateau triangle, 5 tasses à glace, 1 sucrier et un moutardier avec leurs plateau adhérent, 1 salière en corbeille, 1 corbeille ovale, 3 seaux à bouteilles, 2 seaux à demi-bouteille, 2 seaux à topette de 192 livres chacun et 2 seaux à verre et 144 livres chacun.

Cette paire de seaux à verre viennent compléter le fameux service pour deux convives et ont été acquis par l’EPV avec la Société des Amis de Versailles.

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