Bailly, premier député
Choisi pour rédiger le cahier de doléances de Paris, il est élu premier député du Tiers-État de Paris ville et faubourgs aux États généraux de 1789. La même année, il est élu président de l’Assemblée nationale et, le 20 juin, dirige la séance du Jeu de Paume, prêtant serment le premier.
Au lendemain de la prise de la Bastille, il est proclamé maire de Paris. L’immense popularité dont il jouit jusqu’alors se ternit sans retour, au fil de décisions toujours plus controversées. Il refuse non seulement d’entériner une pétition populaire demandant la déchéance de Louis XVI au retour de Varennes, mais il fait aussi et surtout proclamer la loi martiale et tirer sur les manifestants au Champ-de-Mars, le 17 juillet 1791. À la suite de ces évènements, sa démission devient inéluctable. Il se retire à Nancy. En juillet 1793, appelé à témoigner lors du procès de Marie-Antoinette, il s'exprime en faveur de la Reine, signant ainsi sa perte. Le 10 novembre 1793, il est traduit devant le Tribunal révolutionnaire, puis guillotiné sur le Champ-de-Mars.
Figé dans le marbre en 1883 par le sculpteur René de Saint-Marceaux (1845-1915), Bailly est ici représenté prêtant serment devant l’Assemblée, serrant dans sa main gauche le serment du Jeu de Paume qu’il vient de prononcer devant le Tiers-État et les autres ordres, celui « de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie ». Sur la terrasse de l’œuvre, une pile de documents évoque le cahier de doléances dont Bailly fut l’un des rédacteurs pour le Tiers-État de Paris.
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DESCRIPTION DE L’ÉDICULE
L’édicule situé derrière la statue de Bailly, ici représenté prêtant serment devant l’Assemblée, a été érigé en 1880 sous la direction de l’architecte Edmond Guillaume (1826-1894), alors en charge de la restauration du bâtiment.
L’inscription centrale, gravée sur une plaque de bronze, remplace la plaque offerte et posée le 20 juin 1790 par les membres de la Société du serment du Jeu de Paume. Le mur sur lequel elle est fixée est constitué de pierres tirées des fondations de la Bastille.
Le fronton, en pierres de Courson, est soutenu par deux colonnes en marbre de Rance provenant de la démolition des pavillons du bosquet des Dômes, dans les jardins du château de Versailles.
Le tympan est orné de rayons dorés, symboles de l’aurore naissante de la Liberté, et d’une étoile, représentation de l’Étoile du Matin. Il est surmonté du coq gaulois en bronze doré évoquant le réveil du peuple français à l’aube de la Révolution, œuvre du sculpteur Auguste Nicolas Cain (1821-1894), fondue et dorée par Ferdinand Barbedienne (1810-1892) et posée le 13 juin 1880.
Le Serment du Jeu de paume en podcast
A l'occasion de la restauration de la salle du Jeu de paume, et de la toile peinte par Luc-Olivier d'après Jacques-Louis David, le château de Versailles publie un podcast inédit, retraçant l'histoire de l'œuvre historique. En 1883, à l'approche du centenaire de la Révolution française, le peintre Luc-Olivier Merson est choisi par le gouvernement de Jules Ferry pour restituer la toile laissée inachevée de David. Merson, que rien ne prédestinait à marcher dans les pas du "Maître" David, entre dans l'histoire du Jeu de paume ...