Réputé le « plus grand homme de guerre avant Napoléon », Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne, a été de toutes les batailles. Ce fils de maréchal, né le 11 septembre 1611, est initié dès sa jeunesse à l’art de la guerre. En 1629, il sert comme volontaire en Hollande dans l’armée des États généraux, sous les ordres de son oncle le prince d’Orange, Frédéric-Henri. Mais ses séjours réguliers à la Cour lui attirent la bienveillance du cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII. Il choisit finalement la France pour poursuivre sa carrière. Sa naissance et ses grandes qualités lui permettent d’accéder rapidement à de hautes fonctions militaires.
À la mort de Richelieu, en 1642, Turenne se lie d’amitié avec son successeur, le cardinal Mazarin, au service de la Régente et du très jeune Louis XIV. En 1648, il obtient de Ferdinand III la signature du traité de Westphalie qui met un terme à la guerre de Trente Ans. C’est une nouvelle victoire pour le vicomte. Pourtant, pendant la période agitée de la Fronde, déçu de ses récompenses qu’il estime trop modestes, il prend le parti des insurgés. Mais en 1651, il rallie la Régente et triomphe du prince de Condé. En 1659, il est à l’origine du traité des Pyrénées qui marque la fin de la guerre franco-espagnole. L’année suivante, il devient maréchal général des camps et armées du roi, colonel général de la cavalerie légère, gouverneur du Limousin et ministre d’État.
Avant de mourir en 1675, touché par un boulet, il assure la formation militaire de Louis XIV et restructure l’armée. Le Roi le fait inhumer à la basilique Saint-Denis. Au siècle suivant, Napoléon déplace sa dépouille aux Invalides.