En 1785, Louis XVI, sous l’impulsion de son ministre de la Marine, le maréchal de Castries, charge La Pérouse d’un voyage de découverte autour du monde. Ce dernier a été remarqué par le Roi pour son courage et sa valeur maritime lors de la guerre d’Indépendance américaine. L’expédition s’avère nécessaire pour restaurer la puissance de la France : il faut rénover la marine française, rechercher de nouveaux territoires commerciaux, et compléter les résultats de Cook dans les domaines géographique, hydrographique, physique, astronomique, minéralogique, botanique et météorologique. Le Roi s’intéresse, en effet, de près à l’exploration du monde, aux sciences nautiques et géographiques.
L’expédition apparaît avant tout comme une extraordinaire aventure humaine. Deux frégates, La Boussole et L’Astrolabe, sont affrétées, réunissant chacune 110 officiers, savants et marins, sous les ordres des commandants La Pérouse et Fleuriot de Langle. La mission, qui répond à un objectif scientifique, est dotée des meilleurs instruments de mesure et d’observation de l’époque ; une bibliothèque fournie est présente à bord.
Le voyage étant prévu pour trois ans, l’avitaillement s’avère une opération minutieuse. 350 tonneaux de vivres sont chargés sur chaque bateau, ainsi que 1 000 tonnes de matériel et des objets destinés à être échangés lors des escales. De 1785 à 1788, les frégates parcourent tous les océans du globe, avant de faire toutes deux naufrage.
Le retour en France de l’expédition est prévu à l’été 1789, mais la Cour reste sans nouvelles après l’escale de La Pérouse en Australie, datée de mars 1788. Le mystère et l’inquiétude causés par cette disparition poussent le Roi à dépêcher une expédition de secours, en vain.
Il faudra attendre 1826 pour retrouver la trace des épaves et découvrir le lieu du naufrage à Vanikoro, aujourd’hui dans les îles Salomon, au milieu du Pacifique sud.