Les Kennedy à Versailles 1er juin 1961

© Getty Images

Le 1er juin 1961, le château de Versailles reçoit un hôte de marque : John Fitzgerald Kennedy, trente-cinquième président des Etats-Unis d'Amérique, et son épouse, Jacqueline "Jackie" Kennedy. 

La journée du 1er juin 1961

André Malraux, alors Ministre des Affaires culturelles, est chargé par le général de Gaulle de recevoir le couple présidentiel américain le 1er juin 1961, et d'assurer la partie culturelle de leur voyage. Après une visite au château de Malmaison, André Malraux mène le couple au Grand Trianon, où une visite des lieux les y attend.
En-dehors du traditionnel dîner au Palais de l'Elysée, le général de Gaulle choisit pour cette visite diplomatique de mettre en lumière le patrimoine français. Au soir du 1er juin, au château de Versailles, une somptueuse soirée se prépare ...

Le couple présidentiel américain à son arrivée au château de Versailles

© Getty Images

À 20h, un dîner est en effet organisé dans la galerie des Glaces, rassemblant un grand nombre de convives, parmi lesquels le couple américain et le Président de la République. 

La table dressée dans la galerie des Glaces, 1er juin 1961

© Archives du château de Versailles

Le lien vers le site collection

Pour l'occasion, la Grande galerie a été entièrement électrifiée, et les photos de cette soirée témoignent de la magnificence de la décoration : cristal de Baccarat, vaisselle de Sèvres et éléments du Grand Vermeil de Napoléon ornent la somptueuse table.

Dressage de la table dans la galerie des Glaces, 1er juin 1961

© Archives du château de Versailles

Le lien vers le site collection

Aussitôt le dîner terminé, les invités empruntent la galerie de Pierre Nord, jusqu'à l'Opéra royal, restauré quelques années plus tôt par André Japy.

Jackie Kennedy et Charles de Gaulle, galerie de Pierre Nord

© Getty Images

À l'Opéra, les convives assistent à un spectacle, le premier grand événement depuis la restauration de l'Opéra, et la visite de la Reine Elisabeth II en 1957.

Soirée du 1er juin 1961 à l'Opéra Royal

© Getty Images

 Après cette soirée extraordinaire dans les appartements royaux, le couple de Gaulle raccompagne John et Jacqueline Kennedy, traversant les jardins du château, illuminés et mis en eau pour l'occasion.

 Citation

Le Monde en date du 2 juin rapporte un extrait du discours prononcé par le chef d'Etat français : "Je lève mon verre en l'honneur de M. John Kennedy, président des Etats-Unis d'Amérique, en l'honneur de Madame Kennedy, en l'honneur des Etats-Unis, dont la France fut, est, et demeurera, l'amie et l'alliée, convaincue et résolue".

Versailles et les Etats-Unis ...

 

Les préparatifs

A quelques mètres de la galerie des Glaces, à l'abri des regards des invités, on organise les "coulisses" de cette réception inédite. Les Grands Appartements accueillent paniers, caisses, vaisselles et éléments de décoration, comme en témoignent les photos issues des fonds d'archives du château de Versailles.

Vue des Grands Appartements, "coulisses" du dîner du 1er juin 1961

© Archives du château de Versailles

Le lien vers le site collection

Le dîner servi dans la galerie des Glaces à l'ensemble des convives est préparé à quelques mètres de là, à l'abri des regards curieux. Une cuisine est ainsi improvisée dans la Cour des Cerfs, située en contrebas du Cabinet du Conseil, lui-même relié à la galerie des Glaces. Un escalier reliant cette cuisine au lieu de réception permet alors au personnel de monter et descendre en toute discrétion ...

Vue depuis la Cour des Cerfs, transformée en cuisine pour le dîner du 1er juin 1961

© Archives du château de Versailles

Le lien vers le site collection

La diplomatie à Versailles Après 1961

La venue du couple présidentiel américain à Paris entraîne une plus large réflexion sur la nécessité de trouver, à Paris ou dans les proches alentours, une résidence pouvant accueillir les hôtes étrangers de la République française.

Dès 1963, sur les conseils d'André Malraux, le général de Gaulle demande la restauration complète du Grand Trianon. Ainsi s'engagent, pendant près de quatre années, de grands travaux destinés à faire du Trianon un bâtiment capable d'accueillir les hôtes de la République. Le président confiera d'ailleurs à Malraux : "Versailles, il fallait le faire, ne marchandons pas la grandeur".

Dans son ouvrage "Le Versailles des présidents", Fabien Oppermann écrit, au sujet des réceptions diplomatiques : "Les réceptions au château de Versailles ne comportent qu'un faible aspect patrimonial (...). On vient avant tout à Versailles pour la magnificence de ce qui y est organisé (...) : il s'agit avant tout d'éblouir les hôtes de la République".

André Malraux et la restauration du Grand Trianon

Accéder à la page

Durant le mandat de Valéry Giscard d'Estaing, le Grand Trianon n'est plus un lieu de visite, et se transforme en résidence des hôtes étrangers. Des travaux d'aménagement sont à ce titre entrepris, comme la création d'une salle de bain attenante à la chambre de l'Impératrice, ancienne chambre de Louis XIV.
Après avoir été beaucoup utilisé dans les années 1960 et 1970, le Grand Trianon est peu à peu délaissé comme lieu de réceptions officielles. Si le président François Mitterrand l’utilise encore pour le sommet du G7 en 1982, le président Jacques Chirac décide d’ouvrir Trianon-sous-Bois au public en 1999, et, en 2009, le président Nicolas Sarkozy rend ces espaces au domaine de Versailles, qui en assure désormais la gestion.

XXe siècle : les visites d'Etat