Charles Mauricheau-Beaupré

Charles Mauricheau-Beaupré 1889-1953

Conservateur du château de Versailles 1889-1953

Historien d'art de formation, Charles Mauricheau-Beaupré assure un rôle de première importance dans la sauvegarde du château de Versailles durant la Seconde Guerre mondiale. Il est à l’origine du programme de réorganisation du musée constitué sous l’Occupation.

Nom complet
Charles Mauricheau-Beaupré

Profession
Attaché à la conservation du musée national du château de Versailles de 1919 à 1924
Conservateur-adjoint du musée national du château de Versailles de 1924 à 1940
Conservateur du musée national du château de Versailles de 1941 à 1953

Prédécesseur
Pierre Ladoué

Successeur
Gérald Van der Kemp

Elève de Pierre de Nolhac, conservateur en chef du château de Versailles, Charles Mauricheau-Beaupré est nommé attaché à la conservation du musée à partir de 1919. Elève puis professeur à l’Ecole du Louvre, il devient rapidement l’un des grands spécialistes de l’art versaillais.

Après le départ de Nolhac, Charles Mauricheau-Beaupré continue de travailler auprès des conservateurs en chef : André Pératé (1920-1932), Gaston Brière (1932-1938) et Pierre Ladoué (1938-1941). Conservateur-adjoint dès 1924, il n’accède cependant à la direction du musée qu’en 1941, en pleine guerre, après le départ de Pierre Ladoué.

Charles Mauricheau-Beaupré en 1949

© Collection particulière (photo © EPV/Christophe Fouin)

Années 1930

Très vite après la fin de la Première Guerre mondiale, les musées français mènent des réflexions sur les mesures de protection des œuvres en cas de nouvelle guerre. A Versailles, l'élaboration d'un tel plan s'avère plus que nécessaire. Pour le conservateur André Pératé, la valeur du château dépasse celles des œuvres qu'il renferme, la Direction des musées charge son adjoint, Charles Mauricheau-Beaupré, d'établir un projet d'évacuation des œuvres d'art. En septembre 1933, suivant les ordres de Jacques Jaujard, Mauricheau-Beaupré remet au Ministère son rapport d'une vingtaine de pages. Son inventaire est ainsi réparti entre les mesures générale à prendre pour le personnel du musée, les ordres d'évacuation des œuvres d'art, les "dangers de l'évacuation et les moyens d'y remédier", l'organisation des transports, etc.

Le conservateur-adjoint préconise ainsi de procéder à deux temps d'évacuation correspondant à deux niveaux d'urgence : les œuvres de première urgence sont au nombre de 1000, toutes typologies comprises. La seconde catégorie, réservée aux œuvres les plus volumineuses, regroupe près de 2300 œuvres de toute nature. Le rapport établi par Mauricheau-Beaupré en 1933 est jugé trop ambitieux par la direction des musées nationaux.

En 1938, la crise de Munich fait craindre le déclenchement d'une guerre. Dans la plus grande précipitation, les musées français évacuent certaines de leurs œuvres, mais faute de moyens et de préparation, le château de Versailles n'a pas le temps d'évacuer ses objets d'art.

Seconde Guerre mondiale

A l'approche de la Seconde Guerre mondiale, Charles Mauricheau-Beaupré est alors conservateur-adjoint aux côtés du conservateur en chef, Pierre Ladoué. Il accède au poste de conservateur en 1941, au départ de Ladoué. Aux côtés d'André Japy, architecte en chef, Mauricheau-Beaupré se charge du retour des oeuvres, demandé par les Allemands dès leur arrivée au Château. En parallèle, le conservateur en chef profite que le château soit vidé de ses oeuvres pour repenser intégralement le musée.

Après la guerre

Au sortir du conflit mondial, Charles Mauricheau-Beaupré conserve son poste de conservateur en chef du château de Versailles. Son ambition de recréer un musée historique au cœur de l'ancienne demeure royale le pousse à mutliplier les travaux de réaménagement, de remeublement, et à favoriser les acquisitions de pièces de mobiliers.

« Le musée de Versailles ne s’adresse pas uniquement aux savants, aux érudits ; avant tout, il doit montrer à nos enfants et aux étrangers tout le déroulement de notre histoire. C’est seulement ainsi que la leçon est saisissante. A côté de la galerie des Glaces, le Musée de toute notre histoire doit être comme un sanctuaire également dédié à la grandeur de notre pays. »

En 1953, il meurt accidentellement au Canada, après 34 ans d’une carrière entièrement dédiée au service du château de Versailles.

Charles Mauricheau-Beaupré

© Cegesoma