L'acquisition du buste en marbre de Georges Mareschal vient enrichir la collection du Château. Ce chef-d’œuvre de François Girardon a rejoint le château de Versailles en 2020.
28 octobre 2022 Acquisition du buste de Georges Mareschal
Exposition
Le buste de Georges Mareschal par François Girardon était visible dans la salle du Pape jusqu'en février 2023.
L'oeuvre
Le château de Versailles a enrichi sa collection par l'acquisition en décembre 2020 d'un chef-d'oeuvre réalisé par François Girardon vers 1705. Il s'agit du buste, en marbre, représentant Georges Mareschal, le premier chirurgien du roi Louis XIV.
Il est, avec Coysevox, le plus important sculpteur de Versailles tant par l’importance de sa production que par sa qualité.
Girardon a su traduire les traits d’humanité du chirurgien, qui entretenait avec ses patients des liens privilégiés, opérant souvent gratuitement. Le portrait de Mareschal en impose par sa présence : la taille du marbre est vigoureuse, virtuose, impressionnante.
Ce buste correspond à une commande privée. Le modèle est certes représenté coiffé d’une ample perruque, mais le col ouvert de son vêtement, et surtout les traits de son visage, particulièrement détaillés, donnent du chirurgien une vision intimiste, presque familière. On pourrait dire que c’est le portrait de l’amitié.
Trois autres chefs-d’œuvre de Girardon sont conservés à Versailles : le groupe d’Apollon servi par les nymphes, la statue de L’Hiver et le groupe de L’Enlèvement de Proserpine.
Georges Mareschal
Né en 1658 d’un père irlandais, le chirurgien Georges Mareschal eut l’occasion, dès 1696, de soigner le roi pour un anthrax. Recommandé par le premier médecin du roi Guy-Crescent Fagon, qu’il avait opéré de la taille en 1701, il succéda à son ami Charles-Félix Tassy comme premier chirurgien du roi en 1703. Le buste pourrait dater de cette nomination, ou encore avoir été commandé au moment où Mareschal fut anobli, en 1707, voire l’année précédente, lorsqu’il fut pourvu de la charge de maître d’hôtel du roi.
Mareschal ne craignit pas d’attirer l’attention du souverain sur les malheurs du peuple français pendant le grand hiver de 1709. En 1714, il démentit auprès du roi la rumeur d’empoisonnement qui circulait à propos de la mort soudaine du duc et de la duchesse de Bourgogne et du duc de Berry.
Mareschal fut présent au chevet de Louis XIV mourant, ce dernier lui faisant toute confiance et s’en remettant à lui. À la différence de Fagon, plus courtisan, il fut le premier, dès le 19 août 1715, à diagnostiquer la gangrène et sut faire comprendre à Louis XIV que c’était la fin. S’il proposa au roi l’amputation de la jambe gangrénée, il ne lui cacha pas que l’espoir de guérison était des plus minimes. Le 2 septembre 1715, dans l’antichambre de l’œil-de-bœuf, ce fut lui qui présida l’autopsie du souverain décédé la veille.
Selon le mémorialiste Saint-Simon, Mareschal était « franc et vrai, et fort libre à le montrer », « plein d’honneur, d’équité et d’aversion pour le contraire », mais aussi, « doux, respectueux et tout à fait à sa place ». Jointes à ses compétences, ces qualités le recommandèrent au souverain, qui les apprécia particulièrement, mais aussi à Girardon, qui sut les traduire dans le marbre.