L'art contemporain à Versailles

Depuis plus de vingt ans, le château de Versailles ouvre ses portes à l’art contemporain, créant un dialogue entre patrimoine et création actuelle. Expositions temporaires, installations et œuvres pérennes transforment le lieu, offrant une nouvelle lecture de ses espaces et de son histoire. Cette rencontre entre passé et présent renouvelle le regard porté sur Versailles, soulignant toute la richesse et la diversité de ce domaine en perpétuelle réinvention.

Versailles Off

2004-2007

Entre 2004 et 2007, le château de Versailles a accueilli Versailles Off, un événement éphémère inspiré du modèle de la Nuit Blanche parisienne. Ces expositions collectives d’artistes contemporains se tenaient au sein du domaine le temps de deux soirées, offrant une immersion nocturne dans la création contemporaine.

Jeff Koons VERSAILLES

Automne 2008

Le château de Versailles a accueilli l’exposition Jeff Koons Versailles, présentant dix-sept œuvres emblématiques de l’artiste, de ses débuts dans les années 1980 aux années 2000. Installées dans les Grands Appartements et les jardins, ces pièces ont été soigneusement sélectionnées par Koons pour dialoguer avec le cadre exceptionnel du château.

Chaque œuvre a été pensée en relation avec l’architecture baroque et les décors somptueux des Appartements Royaux, mettant en lumière le contraste et les correspondances entre l’art contemporain et le patrimoine historique. Par ce dialogue entre passé et modernité, l’exposition a offert une relecture audacieuse de Versailles, révélant les affinités entre l’esthétique de Koons et l’héritage baroque.

Commissariat d'exposition : Elena Geuna et Laurent Le Bon

Veilhan Versailles

Automne 2009

Avec Veilhan Versailles, l’artiste contemporain Xavier Veilhan a investi le château et son parc à travers un parcours immersif, entre modernité et innovation technique. Plutôt que de s’inscrire dans une démarche rétrospective, l’exposition proposait huit œuvres inédites, spécialement conçues pour Versailles.

Ses sculptures, réalisées avec des matériaux et techniques contemporains, réinterprétaient l’histoire et l’architecture du lieu tout en dialoguant avec son environnement. Installées dans les espaces de circulation du château et du parc, elles invitaient les visiteurs à une redécouverte du domaine à travers une promenade artistique inédite.

Commissariat d'exposition : Laurent Le Bon

Murakami à Versailles

Automne 2010

Avec son univers pop et coloré, Takashi Murakami a investi Versailles en dispersant 22 œuvres à travers le château et les jardins, dont 11 créées spécialement pour l’occasion. Cette exposition offrait un contraste saisissant entre l’esthétique baroque du lieu et l’imaginaire inspiré du manga et du kawaii cher à l’artiste japonais.

Murakami mêle culture traditionnelle japonaise et techniques modernes pour créer un art singulier, explorant divers supports, de la peinture à la sculpture en passant par l’animation. Ses œuvres, peuplées de créatures fantastiques et de motifs joyeux, invitaient les visiteurs à un voyage entre mythologie et enfance, où fleurs souriantes, champignons malicieux et lions dorés dialoguaient avec le faste de Versailles.

Commissariat d'exposition : Laurent Le Bon

Venet à VERSAILLES

Été 2011

En 2011, le château de Versailles a invité Bernar Venet, figure majeure de l’art contemporain, à exposer ses œuvres monumentales dans les jardins et au sein du Domaine de Marly. À travers sept sculptures abstraites d’une envergure imposante, l’artiste français a interrogé le dialogue entre art, paysage et architecture, mais aussi leur rapport au temps et à l’histoire.

Par cette exposition, Versailles mettait en lumière une œuvre rigoureuse et engagée, explorant les liens entre création contemporaine et patrimoine, dans un cadre où nature et géométrie se rencontrent.

Commissariat d'exposition : Bernard Marcadé

Joana Vasconcelos VERSAILLES

Été 2012

Première femme et plus jeune artiste invitée à exposer à Versailles, Joana Vasconcelos s’est appropriée le château sans s’y fondre, intégrant son univers artistique à ce cadre chargé d’histoire. À travers des détournements et métamorphoses, elle a joué avec les symboles et les époques, questionnant le luxe et la notion du beau.

Son exposition, mêlant esthétique populaire et sophistication, proposait un dialogue audacieux entre passé et présent. La figure féminine, omniprésente dans son travail comme à Versailles, y occupait une place centrale. Plus qu’une parenthèse éphémère, cette rencontre artistique s’est voulue un instant d’histoire, entre harmonies, dissonances et enchantement.

Commissariat d'exposition : Jean-François Chougnet

Penone Versailles

Été 2013

L’artiste italien Giuseppe Penone a investi les jardins de Versailles avec une vingtaine de sculptures où la nature, thème central de son œuvre, dialoguait avec l’architecture paysagère de Le Nôtre. Arbres renversés, troncs en bronze et sculptures de marbre ponctuaient l’Allée Royale et le Bosquet de l’Étoile, s’intégrant en parfaite harmonie avec le site.

Figure majeure de l’Arte Povera, mouvement qui, dès la fin des années 1960, explorait de nouvelles relations aux matériaux et au paysage, Penone reste fidèle aux éléments naturels : bois, pierre, marbre. Son travail interroge le lien entre nature et culture, donnant aux arbres une dimension sculpturale. À Versailles, ses œuvres, entre légèreté et puissance, proposaient une relecture poétique du dialogue entre l’homme et son environnement.

Commissariat d'exposition : Alfred Pacquement

Lee Ufan VERSAILLES

Été 2014

En 2014, le château de Versailles a accueilli Lee Ufan, peintre et sculpteur d’origine coréenne, pour une exposition qui révélait avec ampleur l’essence de son art : un dialogue minimaliste et méditatif entre matière, espace et nature.

À travers neuf œuvres disséminées dans les jardins et une installée dans le château, l’artiste proposait une interaction subtile entre ses sculptures et le paysage dessiné par Le Nôtre. Ses formes épurées, à la fois intenses et silencieuses, se posaient au pied de l’Escalier Gabriel, dans les allées et les bosquets des jardins, modifiant en douceur l’atmosphère du lieu. Certaines œuvres, conçues spécialement pour l’occasion, atteignaient des dimensions inédites dans son travail, marquant une étape importante dans son exploration sculpturale.

Commissariat d'exposition : Alfred Pacquement

Kapoor à versailles

Été 2015

En 2015, le château de Versailles a accueilli Anish Kapoor pour une exposition d’art contemporain où l’artiste britannique a déployé cinq sculptures monumentales dans les jardins, dont une spécialement conçue pour le lieu. Kapoor a cherché à révéler les mystères cachés de Versailles, engageant un dialogue entre l’ordre rigoureux de Le Nôtre et l’inattendu de ses formes organiques et monumentales.

Fasciné par la matérialité et l’équilibre des forces, l’artiste, influencé par le minimalisme de Donald Judd, s’attache à une perfection formelle obtenue grâce à des procédés technologiques avancés. Il conçoit des œuvres qui interrogent la relation entre sculpture et ingénierie, dépassant la vision traditionnelle de l’artiste-artisan pour explorer des formes où la matière semble se mouvoir et se métamorphoser.

Commissariat d'exposition : Alfred Pacquement

Olafur Eliasson VERSAILLES

Été 2016

En 2016, Olafur Eliasson investit Versailles avec une exposition immersive transformant le château et ses jardins en un véritable champ d’expérimentation sensorielle. Plutôt que d’installer des œuvres statiques, l’artiste conçut des dispositifs interactifs engageant activement le visiteur.

Dans les jardins, il a exploré la thématique de l’eau à travers trois installations majeures : une cascade monumentale surgissant du Grand Canal, un voile de brouillard enveloppant le Bosquet de l’Étoile et un tapis de résidus glaciaires du Groenland dans le Bosquet de la Colonnade. À l’intérieur du château, des jeux de miroirs et de réflexions transformaient les salons, amplifiant l’espace et modifiant la perception du spectateur. Par cette approche, Eliasson proposait une redécouverte de Versailles, où le visiteur devenait acteur d’une expérience sensorielle et visuelle inédite, entre illusion et réalité.

Commissariat d'exposition : Alfred Pacquement

Voyage d’hiver

Automne 2017/Hiver 2018 

Pour sa dixième édition, l’exposition d’art contemporain à Versailles, conçue en partenariat avec le Palais de Tokyo, invitait dix-sept artistes à investir les bosquets des jardins. Intitulé Voyage d’hiver, ce parcours immersif accompagnait la transformation du paysage, du roux automnal aux scintillements hivernaux, offrant une nouvelle lecture du dialogue entre art et nature.

À travers des sculptures, installations sonores et jeux de matières – reflets, oxydations, glaciations –, les œuvres interagissaient avec l’environnement dessiné par André Le Nôtre. Quatre fontaines historiques rythmaient cette promenade méditative, évoquant le mouvement cyclique du temps et la métamorphose des saisons. Voyage d’hiver invitait ainsi le visiteur à une expérience poétique où le jardin devient un musée à ciel ouvert, vibrant au fil des mois.

Commissariat d'exposition : Yoann Gourmel, Rebecca Lamarche Vadel, Jean de Loisy et Alfred Pacquement

Sugimoto VERSAILLES

Automne 2018/Hiver 2019

Pour sa onzième exposition d’art contemporain, le château de Versailles a invité Hiroshi Sugimoto à investir le Domaine de Trianon. L’artiste japonais y a déployé un parcours mêlant art, architecture et spectacle vivant, où le présent réinterprète le passé.

À travers ses installations, Sugimoto convoquait les figures emblématiques qui ont marqué ces lieux – de Louis XIV à Marie-Antoinette – et interrogeait notre rapport au temps et à l’image. Sa démarche, entre modernité et tradition japonaise, a su trouver un écho singulier dans ce domaine chargé d’histoire, offrant aux visiteurs une nouvelle lecture de Trianon et de ses mémoires.

Commissariat d'exposition : Alfred Pacquement et Jean de Loisy

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Versailles - Visible/Invisible

Été 2019

En 2019, le château de Versailles a convié cinq photographes internationaux à exposer au sein du Domaine de Trianon. Dove Allouche, Nan Goldin, Martin Parr, Eric Poitevin et Viviane Sassen ont ainsi proposé des œuvres inédites en résonance avec ces lieux chargés d’histoire.

À la manière d’une « chambre noire », leur regard révélait un Versailles à la fois visible et insaisissable, entre espaces prestigieux et recoins méconnus. Ce dialogue entre création contemporaine et patrimoine offrait une nouvelle perception du château, où le passé et le présent se mêlent avec subtilité.

Commissariat d'exposition : Alfred Pacquement et Jean de Loisy

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Les Lalanne à Trianon

Été 2021

Pour sa treizième exposition d’art contemporain, le château de Versailles, en partenariat avec la Galerie Mitterrand, a mis à l’honneur les œuvres de Claude et François-Xavier Lalanne dans un parcours entre le Petit Trianon, le Jardin Anglais et le Hameau de la Reine.

Leurs sculptures animalières, poétiques et surréalistes se sont harmonieusement intégrées dans un cadre bucolique, offrant un dialogue inédit entre art et nature. Cette exposition célébrait l’univers singulier du couple, dont les créations, réalisées sur plus de cinquante ans, associent humour et élégance pour sublimer la faune et la flore à travers la sculpture.

Commissariat d'exposition : Jean-Gabriel Mitterrand et Laurent Salomé

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Eva Jospin Versailles

Été 2024

En 2024, l’Orangerie du château de Versailles a accueilli Chambre de soie, une œuvre monumentale d’Eva Jospin. Cette création immersive, déployée sur plus de 350 m² et 107 mètres de long, invitait à une déambulation poétique à travers des paysages brodés.

Inspirée par la salle aux Broderies du palais Colonna et le roman Une chambre à soi de Virginia Woolf, Chambre de soie a été réalisée avec les artisans de l’atelier Chanakya School of Craft à Mumbai. Pour Versailles, Eva Jospin a enrichi son œuvre d’un panneau inédit inspiré des bosquets du Labyrinthe et de l’Encelade, faisant écho à l’histoire et à la nature du domaine.

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Guillaume Bresson Versailles

Hiver/Printemps 2025

En 2025, le château de Versailles accueille l’artiste contemporain Guillaume Bresson, figure de proue de la peinture figurative française. Ses œuvres hyperréalistes mettent en scène des personnages en proie à des combats dans des scènes de rue, avec des références à la peinture religieuse et d'histoire. 

Exposées dans les salles d’Afrique, décorées de grandes scènes de bataille des conquêtes coloniales de Louis-Philippe, les toiles de Bresson entrent en dialogue avec celles d’Horace Vernet. Ce face-à-face interroge le visiteur sur la notion de mise en scène de la violence en peinture.

Commissariat d'exposition : Christophe Leribault, président du château de Versailles

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Œuvres pérennes

Lustre Gabriel – Ronan et Erwan Bouroullec

Conçu par Ronan et Erwan Bouroullec et réalisé par Swarovski, le Lustre Gabriel illumine en permanence l’escalier du même nom. Composé de 800 modules de cristal, matériau emblématique des lustres du château, il s’inscrit dans la continuité du savoir-faire artisanal tout en intégrant une technologie innovante développée par Swarovski.

Inspirée des chandelles du XVIIe siècle, sa lumière douce et enveloppante est produite par une flamme en cristal LED, restituant l’atmosphère feutrée d’antan. Cette œuvre contemporaine a vu le jour grâce à un concours organisé en 2011 par l’Établissement public du château de Versailles, permettant aux deux designers français de créer une pièce unique, en parfaite harmonie avec le patrimoine du lieu.

Le Bosquet du Théâtre d’Eau – Jean-Michel Othoniel et Louis Benech

Créé par André Le Nôtre entre 1671 et 1674, puis détruit en 1775, le bosquet du Théâtre d’Eau était resté en sommeil pendant des siècles. En 2009, le château de Versailles a entrepris sa réinvention en un jardin contemporain, en harmonie avec l’esthétique et l’histoire du parc.

Lauréats du concours international lancé pour ce projet, le paysagiste Louis Benech et l’artiste Jean-Michel Othoniel ont imaginé une création inspirée des vestiges du bosquet d’origine. Fidèles à son esprit premier, ils ont conçu un théâtre de verdure où les jeux d’eau dialoguent avec les structures végétales, recréant ainsi l’atmosphère festive qui animait autrefois ce lieu.