En 1783, la Reine Marie-Antoinette décide d’étendre la partie nord des jardins de Trianon. Elle commande à l’architecte Richard Mique la construction du Hameau, un village autour d’un lac. Composé de dix fabriques, ces petites maisons à l’aspect rustique, le Hameau s’inspire des dessins d’architecture pittoresque du peintre Hubert Robert. Il s’inscrit dans le goût du retour à la nature, grande tendance de la fin du XVIIIème siècle.
La partie centrale du Hameau est réservée à l’usage de la souveraine. Trois fabriques occupent cette partie : le réchauffoir, le boudoir et la Maison de la Reine, la construction la plus imposante du Hameau. Elle comporte deux maisons distinctes reliées par une galerie. À droite se trouve la maison de la reine et à gauche la maison du billard. L’extérieur champêtre des maisons contraste avec le raffinement des décors intérieurs.
Le moulin, le colombier, la maison du garde, la grange, la laiterie de préparation, la laiterie de propreté, la tour de Marlborough et la ferme sont consacrés aux activités agricoles ou au service. Plusieurs personnes y sont logées tels que le chef jardinier ou le gardien qui veille sur la sécurité de la Reine.
Le Hameau est un lieu de promenade et de réception très apprécié de Marie-Antoinette qui aime se retirer à l'écart de la cour de Versailles. Les expérimentations agricoles et horticoles qui y sont menées ont également une portée pédagogique auprès des enfants royaux.
Pendant la Révolution, le lieu est livré à son propre sort. Les fabriques, constructions éphémères, se dégradent. En 1810, Napoléon Ier entreprend de rénover le Hameau. Si la grange et la laiterie de préparation sont détruites en raison de leur état de détérioration avancé, les huit autres fabriques sont remises en état. Une fois le Hameau restauré, Napoléon Ier l’offre à sa seconde et jeune épouse, l’Impératrice Marie-Louise d’Autriche. Le geste est symbolique puisque Marie-Louise n’est autre que la petite nièce de Marie-Antoinette.
La restauration de la Maison de la Reine
La Maison de la Reine a réouvert ses portes en mai 2018 grâce au mécénat de Dior.
Véritable décor de théâtre, le Hameau de la Reine est pensé et construit pour ne durer que quelques dizaines d’années. Les fragiles constructions résistent mal aux aléas du temps et les campagnes de restauration se succèdent pour les maintenir en état.
Entre 2015 et 2018, la Maison de la Reine et le réchauffoir bénéficient d’une importante restauration. Les opérations engagées portent à la fois sur un assainissement des ouvrages et sur une restauration complète des structures maçonnées, des charpentes et des couvertures. La restitution des décors intérieurs et le remeublement de la Maison comptent parmi les aspects les plus spectaculaires de cette restauration.
Le remeublement consiste à rassembler les objets d’origine commandés pour la Maison de la Reine. Les meubles choisis par Marie-Antoinette sont dispersés pendant la Révolution, ce sont donc ceux commandés pour l’Impératrice Marie-Louise en 1810 qui reprennent aujourd’hui leur place dans la Maison de la Reine.
Le style des meubles et des décors de Marie-Louise reste assez proche de celui de Marie-Antoinette. Si l’antiquité est davantage présente dans les décors de Marie-Louise, une grande élégance caractérise ces deux styles. Le grand salon jaune, pièce centrale de la Maison de la Reine, illustre parfaitement l’élégance impériale de l’époque de Marie-Louise.