Avant le lancement d’un chantier aussi colossal que celui de la restauration de la Chapelle Royale, un cahier des charges est rédigé. C’est là une démarche complexe et fondamentale qui permet d’envisager toutes les étapes du chantier, les différents corps de métiers et l’enchaînement de leurs tâches suivant un calendrier précis.
Comment assurer la portance nécessaire pour déplacer des éléments sculptés en pierre ? Comment donner accès à la charpente sans reposer sur la voûte fragile du plafond de la Chapelle ? Comment concevoir une structure sécurisée et modulable en cas d’imprévus tout en limitant les coûts ? L’ingénieur du bureau d’étude doit poser toutes ces questions et leur trouver des réponses astucieuses.
La portance : comment assurer une structure solide et fonctionnelle ?
La solidité de la structure et sa capacité à accueillir des éléments lourds mettent au défi l’ingéniosité dont il faut faire preuve lors de la phase de conception du plan. Dans le cadre du chantier de la Chapelle Royale a été trouvée une solution en trois strates.
La première, nommée « zone de pied », prend appui sur le sol. À partir d’une certaine hauteur, la charge de la structure devait toutefois être répartie et soutenue par d’autres points. Impossible, ici, de la faire reposer sur le toit dont la charpente allait être démontée : la seconde zone (zone intermédiaire) est donc supportée par la couverture des bas-côtés via des profilés métalliques, grosses poutres en fer. Ceux-ci permettent de rapprocher les mailles d’échafaudage (autrement dit, les étages) des murs de la nef.
La dernière zone est, sans doute, la plus complexe. Pour pouvoir accéder à l’intérieur de la charpente sans toucher le plafond de la Chapelle, il a été décidé de monter une structure qui en surplombe la toiture et d’y suspendre les éléments d’échafaudage.