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L'histoire

    Louis XIII et les origines de Versailles1607 - 1643

    Pour sa première chasse, le jeune Dauphin – futur Louis XIII – est amené à Versailles le 24 août 1607. Il y découvre un endroit giboyeux où son père Henri IV aime à se rendre. D’après son médecin Héroard qui a noté cette première visite, il ne semble pas y retourner avant 1617. Il y revient en 1621 et celui qui est désormais roi depuis 1610 se passionne pour l’environnement parfait pour l’activité de la chasse : situé idéalement entre sa résidence principale Saint-Germain-en-Laye et Paris, les bois environnants regorgent de gibier.

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    C’est donc là qu’il prend la décision de faire élever à la fin de l’année 1623 un petit relais de chasse dans lequel il peut dormir dès le mois de juin 1624. Petite résidence de campagne « de la construction duquel un simple gentilhomme ne voudrait pas prendre vanité » selon les termes du maréchal de Bassompierre, Louis XIII se décide à la faire rebâtir à partir de 1631. La construction s’étend jusqu’en 1634 et est à l’origine du Château que nous connaissons aujourd’hui. Depuis 1632, le roi a également acheté une partie de la seigneurie de Versailles.

    Ces deux petits châteaux, de style architectural très marqué et peu au goût du jour, sont de simples résidences de plaisance où se joue pourtant le deuxième acte de la Journée des Dupes en novembre 1630. Le souverain n’y convie guère que des compagnons d’armes et, si le second possède bien un appartement pour la reine, Anne d’Autriche n’y dort jamais car son royal époux s’assure toujours de la remettre sur la route de Saint-Germain ou de Paris. Outre les plaisirs de la chasse, le lieu s’offre aussi comme un espace de retraite où le souverain vient notamment s’isoler après sa rupture avec sa maîtresse platonique Mlle de La Fayette en 1637.

    Le règne de Louis XIV1643 - 1715

    Le couple Versailles/Louis XIV semble indissociable tant Versailles est identifié à Louis XIV et réciproquement. Si le premier existait bien avant le second, très jeune, Louis XIV a connu une véritable passion pour Versailles et a décidé de l’étendre bien au-delà des limites que son père avait fixées. Le souverain a eu une véritable vision pour le site, se faisant architecte et bâtissant le chef-d’œuvre de sa vie qui lui restera éternellement associé.

    Le futur Louis XIV vient pour la première fois à Versailles en octobre 1641, alors que son père Louis XIII l’y envoie avec son frère pour fuir une épidémie de petite vérole qui sévit au château de Saint-Germain-en-Laye. Il est douteux que, âgé de trois ans à peine, Louis XIV se souvienne de cette première visite… Il faut attendre 1651 pour avoir une véritable mention du désormais roi à Versailles. Il y prend « le divertissement de la chasse », suivant la Gazette de France du 18 avril, en compagnie de son gouverneur, avant d’être reçu à dîner par le capitaine des gardes du Château, René de Longueil, président de Maisons. À partir de cette date, le jeune souverain y retourne régulièrement chaque année en compagnie de son frère, de sa mère Anne d’Autriche et du cardinal Mazarin.

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    Il se prend véritablement de passion pour le lieu au point, peu de temps après la mort de son principal ministre, d’y engager des aménagements d’envergure en 1661. Dès cette date, et jusqu’à la fin de sa vie en 1715, le château et son domaine vont connaître d’importants travaux : avant-cour en 1662, enveloppe de Le Vau en 1668-1670, pavillons des Secrétaires d’État en 1670-1671, aile du Midi en 1679-1681, Grand Commun en 1681-1684, aile du Nord en 1685-1689, Chapelle royale en 1699-1710, pour ne citer que les principaux chantiers.

    La demeure passe progressivement du statut de relais de chasse à celui de résidence de plaisance avec de grands divertissements dans les jardins (notamment ceux de 1664, 1668 et 1674), elle devient surtout à partir de 1682 la résidence principale de la cour et du gouvernement. Louis XIV y installe non seulement son aristocratie, mais aussi son administration centrale. Là, il peut paraître comme primus inter pares au milieu des Grands qui se ruinent à l’envie pour rester à demeure, mais aussi diriger toute sa politique. De même Louis XIV, roi amoureux du grand air et des espaces, voit tout l’intérêt à bâtir ici et fait de son château une expression de son pouvoir et sa puissance, sachant que la gloire passe non seulement par la guerre mais aussi par les Bâtiments. Le lieu devient le théâtre de cérémonies prestigieuses comme la réception de grandes ambassades dans la galerie des Glaces : le doge de Gênes en 1685, les envoyés du Siam en 1686 et ceux de Perse en 1715. De même, en novembre 1700, c’est à Versailles qu’il accepte le testament de Charles II d’Espagne pour que son deuxième petit-fils devienne roi d’Espagne. À sa mort, le palais et son domaine sont loin d’être achevés mais Louis XIV, en cinquante ans et près de 100 millions de livres, en a tracé toutes les lignes et les proportions. À charge maintenant pour ses successeurs de les améliorer, les modifier et les adapter au goût du jour…

    Le règne de Louis XV1715 - 1774

    À la mort de Louis XIV en septembre 1715, la cour abandonne Versailles pour Vincennes puis gagne rapidement Paris en décembre suivant. Le domaine connaît alors une longue période d’abandon. Le gouverneur du lieu obtient que l’on fasse jouer les Grandes Eaux tous les quinze jours afin de maintenir quelques animations. Le lieu demeure une curiosité et le tsar Pierre le Grand s’y rendra à deux reprises entre mai et juin 1717. Il faut attendre le 15 juin 1722 pour que le jeune Louis XV, à sa demande, revienne à Versailles. Son premier souci est d’achever les travaux de son arrière-grand-père mais aussi de se constituer des espaces plus intimes et retirés pour parfaire son éducation. Sa timidité le poussera à multiplier ces petits cabinets dans lesquels il se sent plus à son aise que dans les espaces publics de Louis XIV.

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    Respectueux du lieu, Louis XV n’est pas pourtant un grand résident de Versailles, qu’il déserte souvent en préférant s’échapper – outre les séjours habituels à Fontainebleau, Marly ou Compiègne – dans des résidences périphériques comme Choisy, la Muette, Saint-Hubert ou Bellevue.

    Le château connaît sous son règne pourtant de grandes transformations intérieures et extérieures avec notamment le réaménagement complet de son appartement, la disparition de l’escalier des Ambassadeurs ou encore la construction du grand théâtre (l’Opéra royal) voulu par Louis XIV. C’est là aussi qu’il subit l’attentat de Damiens sur sa personne en 1757 où même que Mozart se produit alors qu’il est encore un enfant prodige. Ressentant les premiers symptômes de la petite vérole à Trianon, Louis XV est transporté immédiatement à Versailles où il meurt finalement le 10 mai 1774.

     

    Le règne de Louis XVI1774 - 1793

    Né à Versailles, tout comme son grand-père, Louis XVI devient roi à presque vingt ans. Les célébrations de son mariage en 1770 à l’Opéra royal avec l’archiduchesse d’Autriche Marie-Antoinette marquent l’un des plus grands événements de Versailles de cette fin du XVIIIe siècle. Au contraire de son grand-père, Louis XVI passe la plupart de son temps à Versailles où il fait faire plusieurs travaux d’aménagements intérieurs, se consacrant – dans ses petits cabinets – à l’étude des différentes sciences qu’il goûte particulièrement.

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    Aimant profondément son épouse, en 1774 il lui offre le Petit Trianon, construit par Louis XV pour Mme de Pompadour et inauguré par Mme Du Barry, et Marie-Antoinette en fait son domaine particulier. Roi timide mais studieux, Louis XVI se préoccupe toutefois de la politique internationale et s’engage fortement dans l’Indépendance américaine.

    Si les fêtes et divertissements continuent à se succéder à Versailles, c’est désormais à Paris que les courtisans passent la plupart de leur temps, laissant souvent un Versailles bien vide… Quelques événements viennent rompre la monotonie et rappeler les fastes d’antan ; il en est ainsi des visites de l’empereur Joseph II à sa sœur ou encore du premier vol en montgolfière. Mais rapidement l’image des souverains, en raison de politiques fiscales et des dépenses somptuaires de Marie-Antoinette, se dégrade non seulement auprès du peuple mais aussi de la noblesse. C’est dans ce contexte qu’il faut placer l’Affaire du collier de la reine en 1785 dans laquelle la souveraine n’est cependant pour rien… Peu clairvoyants sur la situation sociale et économique, Louis XVI et Marie-Antoinette ne comprennent sans doute pas les journées des 5 et 6 octobre 1789 qui les forcent à quitter Versailles définitivement pour Paris.

    Versailles et LA révolution 1789 - 1803

    Affiche révolutionnaire

    © Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

    Le lien vers le site collection


    Loin d’avoir été pillé par une foule déchainée comme on pourrait l’imaginer, le château de Versailles traversa sans dommages majeurs la période révolutionnaire, même si certains auraient vu d'un œil complaisant la destruction du symbole par excellence du système monarchique.

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    Après le départ de la famille royale pour les Tuileries le 6 octobre 1789, le service des Bâtiments du Roi en profita pour entamer des réparations qu'il était délicat d'entreprendre en présence de la Cour, comme la remise en état des peintures du plafond de la galerie des glaces. La chute de la monarchie en août 1792 entraîna une période d’incertitude, bien que la Convention ait décrété que l'entretien des anciennes maisons royales incombait désormais à la nation.

    Durant cette période – mais par la suite également – se posa la question de l'utilisation des lieux dont quelques parties furent affectées à divers usages, provisoirement le plus souvent, telle la manufacture d'armes de Versailles installée dans des salles de l'aile du Midi avant de déménager pour le Grand Commun.

    Toutefois, deux décisions lourdes de conséquence pour le château furent prises peu après la disparition de l'Ancien Régime.

    Versailles au coeur de la Révolution française

    La création à Paris du Muséum central des Arts inauguré en août 1793 se fit au détriment de Versailles. Le fonds initial se composait des collections de peintures et sculptures appartenant à la Couronne, et les œuvres qui ornaient les grands appartements ou qui étaient conservées dans les magasins de la Surintendance furent transférées au Louvre. Cependant, les sculptures qui ornaient les Jardins de Versailles n'étaient pas concernées par ce mouvement. Les protestations émises par la municipalité ou le Département ne firent que ralentir le processus mais ne purent empêcher l'enlèvement des chefs-d'œuvre mentionnés par tous les guides de Versailles publiés sous l'Ancien Régime.

    D’autre part, une loi promulguée le 10 juin 1793 programma l'aliénation du mobilier des anciens châteaux de la Couronne tout en exceptant des "monuments des arts et des sciences". Tous les meubles et objets d'ameublement concernés qui n'avaient pas suivi la famille royale aux Tuileries ou qui n'avaient pas été envoyés au Garde-Meuble ou réquisitionnés pour différents services, furent mis en vente pendant près d'un an, du 25 août 1793 au 11 août 1794. Pas moins de 17182 lots furent proposés, l’immense majorité d’entre eux étant achetée par des marchands parisiens et des « citoyens ».

    Peint par Hubert Robert à la fin du XVIIIème siècle, ce tableau montre la naissance de la nef de l'Orangerie où une statue d'Isis fut placée. Cette statue, issue des collections de Louis XIV, disparut de Versailles pendant la Révolution.

    © Château de Versailles, Dist. RMN / © Christophe Fouin

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    Malgré l’enlèvement des meubles et d'une grande partie des œuvres d'art, le château exerçait encore son attrait puisque des visites guidées étaient organisées. Il n’était cependant pas totalement désert car il fut désigné en 1793 comme Etablissement public de dépôts, c’est-à-dire lieu de stockage et de tri pour toutes les confiscations opérées dans le département de Seine et Oise, que ce soit chez les émigrés ou condamnés ou dans les établissements religieux. C'est à partir de ces saisies et de ce qui n'avait pas encore quitté le château qu’on forma, en 1794, le projet de créer un muséum dont l'installation fut plus ou moins chaotique jusqu’à son ouverture en 1796.

    Un cabinet des sciences regroupant histoire naturelle et science physique fut déployé au rez-de-chaussée de l'aile du Nord, tandis qu'une bibliothèque fut aménagée au rez-de-chaussée de l'aile du Midi. Le Grand Appartement et celui de la Reine servirent à exposer les tableaux accompagnés de vases et autres objets de collections disposés sur des tables de marbre.

    Cette dernière section connut une évolution notable en devenant en 1797 "Musée spécial de l'école française". Consacré uniquement aux peintres français anciens et vivants, il impliqua un nouveau jeu d'échange entre des musées parisiens et Versailles, ce dernier renvoyant les tableaux des écoles étrangères et les antiques qui y étaient encore pour recevoir en contrepartie tableaux et sculptures d'artistes français. Cet éphémère musée ouvert en 1801 mais démantelé dès 1803, offrait un accord certain entre les tableaux accrochés aux murs et les plafonds peints des appartements.

    D'autres lieux furent aussi consacrés aux arts car au même moment, la Comédie-Française prenait possession de l'ancien théâtre de Marie-Antoinette édifié sur des projets d’Hubert Robert dans l'aile Gabriel.

    Versailles après la Révolution française

    Le XIXe siècle

    La cour quitte Versailles en octobre 1789 pour Paris. Elle n’y reviendra jamais. Napoléon, conscient de l’image que renvoie le palais, ne veut pas s’y installer et préfère la discrétion de Trianon. Le pape Pie VII y vient tout de même en visite en 1805, mais il faut attendre l’accession au trône de Louis-Philippe, comme « roi des Français » en 1830 pour que Versailles connaisse un véritable renouveau.

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    À l’instar des membres de sa famille – les Orléans –, le nouveau souverain de la monarchie de Juillet est très sensible à l’Histoire. Et c’est en décidant en 1833 de créer un musée « dédié à toutes les gloires de la France » que le monarque souhaite raccommoder tous les Français, depuis les monarchistes légitimistes, les révolutionnaires, le napoléoniens en passant par les libéraux. Ouvert en 1837, le musée célèbre les glorieux événements français depuis le Moyen-Âge jusqu’au début de la monarchie de Juillet. Le roi des Français se veut réconciliateur.

    Les travaux titanesques qu’il engage dans le château font disparaître d’anciens espaces de cour, mais sauve le château. Les aménagements se poursuivent après son départ et Napoléon III utilise désormais le palais comme lieu de fêtes et de représentation du pouvoir. C’est ainsi qu’il y reçoit somptueusement la reine Victoria en 1855. Lieu de pouvoir par excellence, le château accueille aussi les heures les plus importantes de l’histoire de France puisque c’est là qu’est signée la déclaration de l’Empire allemand en 1871 faisant suite à la défaite française. Le château mettra longtemps à s’en remettre… De même, la Troisième République naît à Versailles où le Parlement s’est réfugié après la Commune. Entre 1873 et 1954, quinze élections présidentielles y seront votées par le Parlement réuni en congrès. L’arrivée d’un jeune attaché de conservation en 1887, devenu conservateur en 1892, permet au château de remettre en avant la résidence royale au détriment du musée de Louis-Philippe : Pierre de Nolhac engage cette restitution avant que Versailles ne subisse les outrages de la Première Guerre mondiale.

    De nos jours

    Le XXe siècle est rapidement assombri par la Première Guerre mondiale et le château de Versailles pâtit de ce conflit qui le condamne à la fermeture et à une protection des œuvres. Mais Versailles n’est pas envahi, la vie des habitants conserve son cours habituel ; l’activité muséographique se poursuit en accueillant quelques visiteurs. Le château va traverser la guerre en se mobilisant pour soutenir l’effort national et pour aider au mieux les blessés et les familles de soldats.

    Versailles redevient le lieu de toutes les attentions lorsque le château est choisi pour la signature du traité de paix en 1919. Face à l'humiliation de la proclamation de l'Empire allemand dans la galerie des Glaces en 1871, les Alliés choisissent d'organiser la signature du traité de paix dans cette même galerie.

    Malgré ce regain d’attention, le château n’est pas épargné par le manque d’entretien, et le bâtiment subit les affronts du temps : l'argent manque cruellement, les rénovations ne peuvent être que repoussées ...

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    L'année 1924 marque un tournant dans l'histoire du château de Versailles. Le milliardaire et philanthrope John D. Rockefeller Jr. s'éprend de ce château menaçant ruine, et propose une aide financière considérable à l'Etat français, en vue de la restauration du patrimoine national, comprenant notamment Reims, Versailles et Fontainebleau.
    Rockefeller s'inscrit là dans une histoire franco-américaine commencée bien plus tôt, lors de l'implication de la France dans la guerre d’Indépendance américaine : le donateur américain institue, sans le savoir, les premiers pas d'une tradition philanthropique qui continue aujourd'hui à Versailles.

    Dans la lignée de Pierre de Nolhac, qui quitte ses fonctions en 1920, les conservateurs successifs du Château vont dès lors s'appliquer au remeublement de l'ancienne demeure royale, dans le but de retrouver un mobilier dispersé lors des grandes ventes révolutionnaires de 1793.

    Quelques années plus tard, en 1954, Sacha Guitry et son film Si Versailles m’était conté,  permettent au domaine de Versailles de retrouver une notoriété perdue auprès du grand public. Cette aura internationale est notamment portée par le nouveau conservateur en chef, Gérald Van der Kemp, véritable ambassadeur du monument auprès du monde entier. Grâce à lui, Versailles renoue avec son caractère cosmopolite. Le monde politique, artistique et culturel se presse désormais aux grilles de ce château multicentenaire.

    Le gouvernement politique de l'époque comprend dès lors la force symbolique et diplomatique de ce lieu phare du patrimoine français ; raison pour laquelle les visites diplomatiques officielles se multiplient : de John F. Kennedy à Boris Eltsine, en passant par Elizabeth II ou Jimmy Carter :  une magnifique carte de visite pour le château de Versailles, qui accueille même le sommet du G7 en 1982, à la demande de François Mitterrand.

    Si la terrible tempête de 1999 dévaste le parc de Versailles – 10 000 arbres irrécupérables, des dégâts estimés à 250 millions de francs – elle permet d'engager une réflexion sur la restauration de ses états anciens. Celle-ci avait été entreprise dix ans plus tôt à l’issue d’un autre ouragan. Les dégâts causés par la tempête font l'objet d'un soutien international, à travers une souscription lancée dès janvier 2000. Les jardins peuvent ainsi être replantés peu à peu, restituant notamment les tracés de Le Nôtre. Dans la continuité de cette immense reconstitution, les bosquets sont progressivement réouverts, comme ceux de la Girandole et du Dauphin, ou celui des Trois Fontaines. Le bosquet du Théâtre d’eau fait, quant à lui, l’objet d’une réinterprétation sur un mode contemporain par le paysagiste Louis Benech et l’artiste Jean-Michel Othoniel, inaugurée en 2015.

    Au début des années 2000, le Château a grand besoin de restaurations d'ampleur et d'améliorations de l’accueil du public. Un schéma directeur est lancé en 2003, sous le nom de « Grand Versailles », schéma qui sera reconduit en 2011. La restauration de la Galerie des Glaces et du Petit Trianon, celle des toitures du corps central du château et le rétablissement de la grille royale font partie des réalisations les plus notables, parallèlement à d’importants travaux de mise en sécurité et de modernisation, moins visibles. En contrebas du Château, le Grand Commun concentre désormais le pôle énergétique nécessaire au bon fonctionnement des installations techniques du château, tout en abritant l’ensemble du personnel administratif.

    Les réflexions sur l'accueil du public mènent à la restitution par le Parlement d'un grand nombre d'espaces, parmi lesquels les Ailes des Ministres nord et sud, avant que ne soit inauguré le pavillon Dufour en février 2016. Ce pavillon, spectaculairement aménagé par Dominique Perrault, constitue ainsi la principale porte d'entrée des visiteurs.

    Expositions d'envergure et visites guidées accompagnent depuis le visiteur dans la découverte de ce haut lieu de l’histoire de France. De très nombreux spectacles sont désormais proposés à la Chapelle royale, à l’Opéra royal et à l’Académie équestre de Versailles, tandis que les Grandes Eaux animent, chaque saison, les parterres et les bosquets des jardins, sur des notes de musique baroque.

    Le château de Versailles, berceau de l'art, des sciences et de la technique dès sa création, perpétue cette tradition en accueillant depuis 2008 de nombreux artistes contemporains. De Jeff Koons, à Olafur Eliasson en passant par Anish Kapoor et Lee Ufan, nombreux sont les artistes qui, depuis plus de dix ans, invitent les visiteurs à porter un nouveu regard sur le château de Versailles.