Que serait le château de Versailles de Louis XIV sans son jardin à la française ? Munissez-vous du plan du Domaine et laissez-vous guider. Entre les mains du jardinier André Le Nôtre et de ses collaborateurs, allées, parterres, statues et fontaines ont pris forme pour faire des jardins de Versailles une œuvre d’art à part entière.
Individuel Jardins et bassins
Informations Pratiques
Durée
Prévoir 2h, les jardins ouvrent de 8h à 17h30, 18h ou 20h30.
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Saison conseillée
Toutes saisons, hors jours de Grandes Eaux ou de Jardins Musicaux
(de mars à octobre, la plupart des mardis, vendredis et week-ends, dans ce cas reportez-vous au parcours Jardins et bosquets).
Fontaines éteintes, bosquets fermés et statues bâchées en basse saison, pour des conditions de conservation optimales.
Lieux
Les jardins
Billet
Accès aux jardins gratuit sauf les jours de Grandes Eaux ou de Jardins Musicaux.
Un jardin à la française pour le Roi-Soleil
Dès 1661, Louis XIV lance le vaste chantier de la création de son domaine de Versailles. L’aménagement des jardins se fait de manière concomitante à la transformation et aux agrandissements du Château, ce sur plus de quarante ans. Le Roi-Soleil est très impliqué dans la création de ses jardins et suit de près les projets de son jardinier, André Le Nôtre. Ce dernier, en charge d’un chantier pharaonique, dompte les bois et les marécages environnants, et nivèle les terrains pour faire du petit jardin de Louis XIII un immense jardin à la française. Dans ce style, très prisé au XVIIe siècle et découlant de la mode du jardin à l’italienne, l’omniprésence de la symétrie et de l’ordre illustre la domestication de la nature par l’homme. L’architecture végétale comme le programme sculptural et les agencements hydrauliques concourent à faire de ces écrins de fêtes et lieux de promenade, le reflet du pouvoir royal.
Preuve de son attachement à ses jardins, Louis XIV rédige à la fin de son règne Manière de montrer les jardins de Versailles. Retrouvez ce texte dans les ressources pédagogiques du château de Versailles. Les promenades de Louis XIV ont également fait l’objet de nombreuses représentations, comme celle peinte par Étienne Allegrain en 1688.
Téléchargez ou munissez-vous du plan du Domaine de Versailles, disponible aux points d’information du Château et des châteaux de Trianon.
Sur ce plan du Domaine, les différents espaces des jardins sont légendés d’un numéro qui sera repris entre crochets [n] au fil de ce parcours.
L’Orangerie et le bassin de Latone
Depuis le Château, vous accédez aux jardins depuis la cour des Princes. Avancez sur cette première terrasse en observant en contrebas les motifs du jardin à la française du parterre du Midi [27], et au loin la pièce d’eau des Suisses. Descendez à travers le parterre Sud pour découvrir encore un nouveau point de vue, cette fois sur le parterre de l’Orangerie [26] et ses motifs tout en volutes. Construite par Jules Hardouin-Mansart en 1684, l’Orangerie abrite près de 1 500 orangers, citronniers, palmiers et autres espèces.
Remontez vers le Château pour rejoindre le parterre d’Eau [22] au pied de la galerie des Glaces. Ce parterre se compose de deux grands bassins rectangulaires sur lesquels la lumière se reflète comme sur un miroir. Aux angles des bassins, les statues sont des allégories des cours d’eau de France, les femmes des rivières et les hommes des fleuves. Au parterre d’Eau, dos au Château, vous faites face à la Grande Perspective dessinée par André Le Nôtre.
Observez l’effet de surprise visuelle, réalisé par le jardinier du roi…
Partez de la façade du Château et avancez entre les deux bassins du parterre d’Eau, en direction du Grand Canal. Laissez-vous surprendre par les éléments que vous découvrez au fur et à mesure : le Grand Canal, le bassin d’Apollon, le Tapis Vert et enfin le parterre et le bassin de Latone. Tel un axe de symétrie, la Grande Perspective traverse l’ensemble des jardins et du Parc. Les effets d’optique et de surprise sont des caractéristiques du jardin à la française qu’André Le Nôtre maîtrise à la perfection.
Descendez jusqu’au bassin de Latone [19], par l’escalier central ou les rampes latérales.
Le bassin de Latone
Dans le programme iconographique des jardins de Versailles, les personnages de la mythologie gréco-romaine et leurs aventures incarnent des valeurs et illustrent des idées. Si les sculptures des héros et dieux de l’Antiquité ont une visée décorative, elles permettent également de transmettre des messages, notamment aux membres de la Cour. Louis XIV s’identifie à Apollon, dieu du soleil et des arts, qu’il met en scène à travers les statues des jardins.
En 1689, Jules Hardouin-Mansart achève le bassin de Latone, l’un des pièces maîtresses de la Grande Perspective. Le groupe de marbre sculpté de Latone et ses enfants dominant batraciens et paysans de plomb doré, illustre un épisode de l’enfance d’Apollon, relaté par Ovide dans le livre VI des Métamorphoses. Latone, mère d’Apollon et de Diane, obtient de Jupiter qu’il transforme en grenouilles des paysans qui les empêchaient de se désaltérer. De nombreux savoir-faire ont contribué à la restauration du bassin en 2013.
Toujours dans l’axe de la Grande Perspective, rejoignez le début du Tapis vert [16]. Cherchez le « point de vue du Roi » qui vous permet d’observer en tournant simplement la tête, les quatre bassins des Saisons : Flore [34 – printemps], Cérès [36 – été], Bacchus [31 – automne] et Saturne [30 – Hiver]. C’est un peu délicat mais le résultat mérite l’exercice ! Continuez ensuite à descendre le long du Tapis vert.
Le Tapis vert
L’Allée royale est aussi appelée « Tapis vert », en raison de la bande de gazon qui se déroule au milieu. Elle mesure 335 mètres de long sur 40 mètres de large. Son tracé date de Louis XIII, mais Le Nôtre la fit élargir et scander de douze statues et douze vases, placés par paires symétriques.
Les jardins de Versailles constituent une œuvre d’art à part entière, en constante évolution. Leur entretien est confié à une équipe de jardiniers garants de savoir-faire centenaires. L’art de la taille des topiaires (buissons), ifs aux formes géométriques, se fait encore aujourd’hui comme sous Louis XIV. Il en existe 700 dans les jardins de Versailles, de 67 formes différentes !
Au début du Tapis vert, vous pouvez vous rendre sur votre gauche au point de restauration du bosquet de la Girandole où se trouvent des toilettes.
À mi-chemin du Tapis vert, tournez à gauche dans l’allée de l’Hiver. Il mène au bassin de Saturne [30] qui évoque l’hiver, avec une statue en plomb doré, réalisée par François Girardon. Continuez d’avancer jusqu’au bassin du Miroir [15].
Le bassin du Miroir et le Jardin du Roi
Le bassin du Miroir donne sur cinq allées scandées par quatre statues antiquisantes, dont celle d’Apollon, et fait aujourd’hui face au Jardin du Roi [11]. Sous Louis XIV, le bassin du Miroir se trouvait à l’extrémité d’une grande pièce d’eau appelée l’Île d’Amour, ou Île Royale, sur laquelle avaient lieu les essais des maquettes de navires de guerre. Non entretenue pendant la période révolutionnaire, elle fut supprimée en 1817 sur ordre de Louis XVIII et remplacée par le Jardin du Roi, jardin clos, tracé à l’anglaise, planté de superbes espèces disparues en bonne partie lors de la tempête de 1999.
Rendez-vous ensuite au bassin d’Apollon [9].
Le bassin d’Apollon
Apollon est le dieu de la lumière, il est chargé par Jupiter d’apporter la lumière du soleil à toutes les contrées de la Terre. Le bassin d’Apollon illustre une fois encore le mythe solaire utilisé pour la splendeur du roi Louis XIV. Le groupe monumental en plomb doré évoque le lever du soleil : le char du dieu Apollon sort de l’eau tiré par quatre chevaux, entouré de quatre tritons soufflant dans des conques.
Ce bassin marque la limite des jardins avant le Parc. À la grille de la Petite Venise de nombreux services vous sont proposés (restauration, toilettes, arrêt du petit train, location de vélo, de barques, de Segway® ou encore de véhicules électriques…). Vous pouvez également rejoindre les châteaux de Trianon et le Domaine de Marie-Antoinette, en 10 minutes à pied ou en quelques minutes en véhicule électrique.
Les allées entre les bosquets
Entre les bosquets, remontez les allées en direction du bassin de Neptune [24]. Si les parterres constituent des espaces ouverts et accessibles, les bosquets sont de petits salons de verdure, dissimulés par des palissades végétales et qui se laissent découvrir au détour d’une allée. Au nombre de quatorze à Versailles, ces jardins clos, tous différents les uns des autres, servaient d’écrin aux divertissements royaux.
Aux carrefours des allées, vous trouverez le bassin de Flore [34] et celui de Cérès [36], qui forment le cycle des quatre saisons, avec le bassin de Bacchus [31] et celui de Saturne [30] vus précédemment.
Statuaire et mythologie
Les jardins de Versailles n’abritent pas moins de 400 statues, ce qui en fait le plus grand musée de sculptures en plein air au monde ! De marbre dans les allées, les sculptures sont souvent de plomb doré ou de métal dans les bassins qu’elles décorent. Loin des formes géométriques de leurs pendants végétaux, ces sculptures, commandées par Louis XIV et réalisées par les plus grands artistes de son temps, mettent en scène de nombreux personnages de la mythologie gréco-romaine, identifiables grâce à leurs attributs. Ici, sur un tapis de fleurs avec quatre amours ailés, Flore est couronnée de fleurs du printemps ; quant à Cérès, couronnée d’épis de blé, elle est accompagnée de trois amours ailés sur des gerbes de moisson d’été.
Le bosquet du Théâtre d’Eau
Louis XIV et André Le Nôtre ont laissé à leurs successeurs le soin de conserver les jardins de Versailles. Au fil des siècles, des décisions ont été prises et des modifications opérées. Aujourd’hui se pose la question de la gestion des jardins et de leur entretien, notamment depuis la tempête de 1999 qui a fortement endommagé le Domaine. Si le choix porte souvent, pour le petit Parc, sur un retour à l’état qu’a connu Louis XIV, l’un des bosquets a fait l’objet d’une réhabilitation contemporaine.
Créé entre 1671 et 1674, le bosquet du Théâtre d’Eau est l’un des plus riches conçus par Le Nôtre à Versailles, accueillant une scène et des gradins entourés de complexes jeux d’eau. Après sa destruction par Louis XVI, ses tracés sont simplifiés. En 2011, un concours est lancé pour donner un nouveau souffle à ce bosquet laissé à l’abandon. Le projet retenu est celui du paysagiste Louis Benech, associé à l’artiste plasticien Jean-Michel Othoniel, qui invite le visiteur à une promenade dansante, inaugurée en 2015. Trois sculptures fontaines en perles de verre reprennent les chorégraphies mises en écriture par Raoul Auger-Feuillet pour Louis XIV. Dans ces écrins de divertissement que sont les bosquets, le roi danse à nouveau, sur l’eau.
Rejoignez le grand bassin de Neptune [24].
Le bassin du Dragon et le bassin de Neptune
Le bassin circulaire est celui du Dragon [25], il représente un des épisodes de la légende apollinienne : le serpent Python tué d’une flèche par le jeune Apollon. Le reptile est entouré de dauphins et d’Amours armés d’arcs et de flèches, montés sur des cygnes. Le jet d’eau principal s’élève à vingt-sept mètres de haut, c’est le plus haut des fontaines de Versailles. À côté, le grand bassin de Neptune fut construit entre 1679 et 1681 sous la direction de Le Nôtre. Entre 1736 et 1740, Ange-Jacques Gabriel modifia légèrement le tracé du bassin et trois groupes sculptés furent mis en place : Neptune et Amphitrite, Protée ainsi que Le Dieu Océan. Le nouveau bassin, inauguré par Louis XV, suscita l’admiration par le nombre, l’ampleur et la variété des jets d’eau jouant sur les sculptures de plomb. Il compte 99 jets d’eau qui constituent un extraordinaire ensemble hydraulique.
Le savoir-faire des fontainiers de Versailles
L’acheminement de l’eau dans les jardins de Versailles a été un réel défi pour les hydrauliciens du Roi-Soleil. Le réseau alors mis en place, véritable patrimoine technique, s’appuie sur la force gravitaire et les différents réservoirs situés dans la ville et à divers points des jardins. Grâce au maintien des techniques et savoir-faire des artisans de cette époque, ce réseau alimente toujours les 55 bassins et fontaines que comptent les jardins et permet de produire encore aujourd’hui un spectacle créé sous Louis XIV, celui des Grandes Eaux.
Depuis ces bassins, vous avez deux possibilités. Vous êtes proches de la grille de Neptune, qui permet de sortir du Domaine côté ville de Versailles, ou de se rendre aux châteaux de Trianon et le Domaine de Marie-Antoinette, en 20 minutes à pied. Sinon, vous pouvez retourner vers le Château, en remontant l’allée d’Eau dite « des Marmousets », mot familier issu de « marmots », désignant les enfants. Cette allée conduit successivement au bain des Nymphes de Diane, à la Pyramide et enfin au parterre Nord [28].
Vous avez bien mérité une pause déjeuner ou goûter !
- Plusieurs services de restauration vous sont proposés sur l’ensemble du Domaine.
- Les pique-niques ne sont pas autorisés dans les jardins de Versailles. Ils sont autorisés dans le Parc dans la plaine Saint Antoine (en direction de Trianon depuis le Château).
Prolongez la visite !
- S’il vous reste une demi-journée ou pour une autre visite : partez à la (re)découverte du Château ou des châteaux de Trianon et du domaine de Marie-Antoinette.
- S’il ne vous reste qu’une heure ou deux : profitez de l’une des expositions temporaires, ou encore suivez le parcours de la galerie des Carrosses.
Conseils de visite
- Deux points Wifi vous sont proposés gratuitement : dans la cour d’Honneur et à l’entrée des jardins. Profitez-en pour télécharger les applications de visite du Château et des jardins.
- Prudence, veuillez être attentifs aux pickpockets à l’intérieur et à l’extérieur du Château.
- Découvrez le Parc en petit train, en véhicule électrique, en vélo, en barque ou encore en Segway® !
Enrichissez vos découvertes
Suivez une visite guidée pour en apprendre davantage et même accéder à des lieux fermés au public en visite libre !
Téléchargez l’application « Jardins de Versailles » pour une découverte originale des jardins.