Retour à Versailles de trois meubles de la chambre de Marie-Antoinette

Le château de Versailles a récemment acquis grâce à la Société des Amis de Versailles trois précieuses pièces de mobilier ayant appartenu à Marie-Antoinette : un écran de cheminée réalisé par Georges Jacob et deux meubles de Jean-Henri Riesener, une table de lit et une table de nuit.

Un écran de cheminée livré pour Marie-Antoinette à Versailles

Après la mort de Madame Sophie - fille de Louis XV - en 1782, Marie-Antoinette obtint de récupérer à son usage l'appartement de la princesse situé au rez-de-chaussée du Château qu'elle convertit en un petit appartement venant doubler ses cabinets intérieurs situés au premier et deuxième étages. Des travaux entrepris en 1788 et un nouveau décor exécuté pour la chambre entraînèrent le changement du premier ameublement livré en 1784. L'historique précis du nouvel ensemble mobilier est aujourd'hui lacunaire car la réalisation de celui-ci fut confié au Garde-Meuble de la Reine dont les archives ont disparu. Les procès-verbaux des ventes révolutionnaires, qui dispersèrent le mobilier versaillais en 1793, permettent toutefois de déduire l'existence d'un ameublement composé de quatorze pièces dont l'écran acquis en vente publique le 16 mai.

Exécuté par Georges Jacob, menuisier attitré de Marie-Antoinette, cet ameublement est caractérisé par une sculpture composée d'un jeu de palmettes à l'antique courant le long de la ceinture ou des dossiers de sièges. Cette sculpture dite « à l'étrusque » obéit aux canons les plus modernes du goût pour l'antique tel que conçu dans les années 1780.

Un ameublement dispersé retrouvant peu à peu le château de Versailles

Lors des ventes révolutionnaires de 1793, l'ensemble mobilier de la chambre du petit appartement de la Reine ne trouva pas preneur. Sa trace se perd ensuite jusqu'en 1945 et la réapparition en vente publique à Paris d'une bergère, de trois fauteuils et d'une chaise qui furent acquis par le château de Versailles ; l'identification ayant été établie grâce à une étiquette manuscrite libellée : « Pour la reine à Versailles / Chambre à coucher » encore présente à l'intérieur de la ceinture de la bergère et de l'un des fauteuils. Cette première entrée fut complétée en 1975 avec celle d'une autre chaise, puis, en 1976, du fauteuil de toilette et, enfin, en 1987 puis 1992, du tabouret et du tabouret de pied.

Le second objet acquis est une petite table rarissime en acajou dite "de lit" qui a très certainement été livrée par l'ébéniste Jean-Henri Riesener à Marie-Antoinette en 1784. Celle-ci porte la marque au fer du Garde-Meuble de la Reine et laisse donc penser qu'elle a été livrée pour ses appartements de Versailles ou de Trianon.

Enfin, une table de nuit en acajou ornée d'une plaque de marbre et de bronzes dorés viendra compléter cette série inespérée d'acquisitions. Commandée à Jean-Henri Riesener et livrée en 1784 pour la chambre du petit appartement de Marie-Antoinette, cette table de nuit faisait partie d'un ameublement qui comprenait une autre table identique, une table de toilette et un secrétaire à abattant, aujourd'hui dans les collections du château de Versailles, ainsi qu'une commode et une encoignure.

L'acquisition de l'écran de cheminée et de la table de lit ont reçu le financement de la Société des Amis de Versailles grâce au legs de M. Elward Bresett. L'acquisition de la table de nuit bénéficie également du soutien de la Société des Amis de Versailles. La Société des Amis de Versailles est à ce jour à la recherche de donateurs désireux de participer à l'acquisition de cette œuvre.