Les Métiers de Versailles : Archéologue
Lieu d’art et d’histoire, le domaine de Versailles est aussi un vaste chantier de fouilles archéologiques. Classé monument historique, tous les projets d’aménagement touchant le sous-sol sont précédés d’une recherche historique et archéologique. Depuis le début des années 1990, à la faveur de la politique de replantation du parc et de la restitution des aménagements des bosquets du XVIIe siècle, une dizaine de chantiers archéologiques, principalement dans les jardins, ont été conduits sur le domaine par l’archéologue rattachée au Centre de Recherche du Château de Versailles (CRCV), aidée par des bénévoles organisés en association.
Ces chantiers permettent de connaître les états successifs des jardins et de retrouver des constructions disparues comme par exemple les fondations de quelques fontaines du Labyrinthe de Louis XIV remplacé sous Louis XVI par le bosquet de la Reine.
L’opération archéologique a généralement lieu en deux temps :
– dans un premier, temps, en s’appuyant sur les plans anciens et parfois sur une « image » obtenue par prospection géophysique (étude de l’absorption d’un courant électrique par le sol pour mesurer ses caractéristiques) ou sur une prospection de surface (en marchant), l’archéologue réalise des sondages (également appelés diagnostics) afin de détecter la présence d’éléments pertinents et exploitables sur un plan historique comme des fondations, des restes de maçonnerie, des poches de gravats, des éléments de décor… La taille d’un sondage varie en fonction du terrain.
– dans un second temps, si nécessaire, l’archéologue procède à la fouille du site. La zone à traiter est excavée par couches successives, puis on procède à la fouille elle-même pour faire apparaître les vestiges. Au fur et à mesure de l’opération, des coupes stratigraphiques, des relevés et des photographies sont réalisés pour constituer la mémoire du site et éventuellement donner lieu à une publication.
Parallèlement à ces chantiers réalisés par le château de Versailles en cas de fouilles préventives, des opérations sont menées par l’Institut national de recherche en archéologie préventive (INRAP) comme dans la cour royale et celle du Grand Commun (voir vidéo « fouilles archéologiques du Grand Commun ».
L’archéologue ne saurait être un chercheur isolé. La fouille est un travail d’équipe qui regroupe de nombreux spécialistes comme des palynologues, des géomorphologues, des archéozoologues, des historiens…
Travaillant sur le terrain, dans des conditions parfois difficiles, le métier d’archéologue requiert une assez bonne résistance physique. Curiosité et sens de l’observation sont deux qualités nécessaires à l’archéologue.
Formation
Exemple de formations universitaires :
– Licence : histoire, histoire de l’art, sciences humaines,
– Masters professionnels : archéologie Paris 1, métiers de l’archéologie et du patrimoine Lyon 3, histoire de l’art et archéologie Nancy 1 et Paris 1, métiers de l’archéologie Nantes et Rennes, archéosciences et géo-environnement Dijon, archéologie préventive Montpellier, Conception, gestion, valorisation de l’opération archéologique à Bordeaux, archéologie de l’objet, du bâti et du site à Lyon 2
– Masters de recherche : archéologie de la méditerranée antique Aix-Marseille 1, archéologie des périodes historiques Europe et Méditerranée Rennes 2, préhistoire Bordeaux 1, histoire et archéologie Clermont-Ferrand 2…
Les débouchés dépendent du niveau d’études atteint :
– La licence permet de présenter divers concours de la fonction publique (conservateur du patrimoine, assistant de conservation, ingénieur d’étude)
– Le master professionnel et certaines licences professionnelles ouvrent au recrutement d’archéologues de terrain (technicien de fouille, responsable de secteur, chargé d’études) par l’Inrap, les collectivités territoriales ou les opérateurs privés agréés en archéologie préventive
– Le doctorat permet de candidater à un poste de chercheur ou d’ingénieur de recherche au CNRS, d’enseignant-chercheur dans une université, ou d’accéder à un poste à responsabilité à l’Inrap ou dans une autre structure publique ou privée d’archéologie (responsable d’opération, spécialiste, chargé de mission)
La participation à des chantiers de fouille durant les études est fortement conseillée pour acquérir une bonne pratique.