Permettre à la Chapelle Royale de s’illuminer à nouveau
Le processus de restauration de l’ensemble des vitraux s’opère en trois temps : le démontage, la restauration, puis le remontage. Plusieurs mois et beaucoup de précaution ont été nécessaires pour déposer l’ensemble des vitraux de la Chapelle Royale. Un à un, les morceaux de verres ont été dissociés de leurs parcloses (pièces métalliques maintenant le verre), puis ils ont été numérotés, inventoriés, photographiés. Toutes les précautions ont été prises pour garder en mémoire le moindre détail de leur positionnement initial.
Pour accentuer la complexité de la tâche, les vitraillistes ont été formés pour travailler en confinement amiante lors de la dépose des verres, puisqu’au préalable il a été détecté de l’amiante dans le mastic des joints. Il est très probable qu’une campagne d’entretien ait été faite dans les années 60 avec l’application de produit amianté.
La suite des opérations se déroule dans la Sarthe, au sein de l’atelier de Vitrail France. Les verres sont restaurés en conservation, ce qui signifie que le protocole mis en place tend à préserver au maximum l’existant. De même, toutes les opérations de collage ou de greffe doivent impérativement être réversibles pour pouvoir être retravaillées lors d’une prochaine restauration.
La restauration des vitraux s’effectue en quatre étapes majeures : le nettoyage, le collage, la greffe et l’assemblage. Dans un premier temps, les vitraillistes nettoient délicatement le verre pour lui redonner ses couleurs d’origine. La difficulté de cette étape est de faire reluire le verre et lui redonner ses reflets, sans en abîmer la peinture. Il est donc capital de ne frotter qu’avec du coton. Si le verre est fissuré ou cassé, les restauratrices effectuent un collage, soit à l’aide de silicone, soit à l’aide d’un ruban de cuivre et d’une soudure à l’étain. Cette dernière technique est appelée « technique Tiffany ». L’objectif de cette étape est de solidifier l’ensemble, tout en veillant à ce que les raccords soient le plus solide et le moins voyant possible.
Si certaines parties sont manquantes ou trop endommagées pour être restaurées, elles doivent être recréées. C’est ce que l’on appelle la « greffe ». La durée et l’intensité de la cuisson répondent à une savante recette qui permet de retrouver les couleurs d’origine. Il est ensuite peint pour correspondre à l’emplacement de la pièce manquante. Après avoir été nettoyés, collés, greffés, et assemblés, les vitraux retournent au château de Versailles pour retrouver leur place et redonner à la Chapelle Royale un éclat lumineux aussi prononcé qu’à l’origine.